Reconstruire la chronologie des médias

11 novembre 2008 par - Weblog

L'exposition des oeuvres cinématographiques repose sur un principe d'exploitation séquentielle qui a pour objectif de maximiser les recettes en partant de la salle de cinéma qui apporte la contribution la plus élevée par spectateur jusqu'aux télévisions, gratuites pour le public, mais dont le financement est un des piliers du système de production .

L'idée la plus couramment répandue est que cette chronologie est bétonnée par une réglementation stricte.

La réalité est toute différente, car hormis l'exploitation vidéographique sécurisée par une législation validée par la Cour de justice des communautés européennes, les autres modes de diffusion relèvent d'accords professionnels dont plusieurs comme celui concernant les télévisions en clair ou celui applicable à la video à la demande sont désormais caduques.

La chronologie des modes d'exploitation des films est donc un édifice vermoulu, rongé par le temps mais qu'il est pourtant indispensable de reconstruire si l'on veut concilier ses deux objectifs : protéger les salles de cinéma berceaux des oeuvres et valoriser la diffusion au mieux de l'intérêt des films et de leurs créateurs.

C'est donc à juste titre que Christine Albanel après les remarques acerbes de nombreux sénateurs assidus aux débats de la loi Création et Internet a décidé opportunément de réunir jeudi prochain les partenaires concernés en vue de reconstruire dans l'intérêt de tous un dispositif modernisé et susceptible de favoriser les offres légales .

Les études menées par le CNC et en particulier celle très éclairante sur " l'évolution du cadre juridique de la chronologie des médias " permettront à tous de comprendre la nécessité politique, juridique et culturelle d'une refondation adaptant la régulation du cinéma aux nouvelles technologies et offrant aux internautes tentés par la maraude un autre choix permettant à ceux qui créent d'en conserver la liberté.

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Commentaires (2)

 

  1. ZaraA dit :

    Cher Pascal,
    Le temps est important dans le processus de création. Raccourcir les fenêtres de diffusion pour satisfaire la gloutonnerie d’opérateurs qui n’ont rien en commun avec les créateurs, ne me semble pas la bonne voie. Est ce que cela ne serait pas encore un de ces signes que le numérique détruit la valeur du contenu au profit d’une consommation accélérée ?
    Bien à vous

  2. Pascal Rogard dit :

    Il ne s’agit pas, cher Emmanuel de création mais
    de diffusion . Et les créateurs comme le public
    n’ont rien à gagner d’une congélation allant au
    delà de ce qui est nécessaire pour assurer
    la meilleure exploitation possible dans les
    salles de cinema.

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