Le ban bourguignon

24 octobre 2010 par - audiovisuel

Crédit : Pascal Rogard

Pour leur 20 ème édition les rencontres cinématographiques organisées par l'Arp à Dijon et présidées par Bertrand Tavernier ont trouvé un bon équilibre entre débats dans le  beau cadre du théâtre en centre ville ,déjeuners conviaux et soirées festives.

Il manque encore quelques séances d'apprentissage du ban bourguignon pour se croire au temps des glorieuses nuits beaunoises, mais en l'absence de Radu Mihaileanu,retenu par un tournage dans le sud marocain les jeunes pousses de la réalisation ont montré qu'elles savaient comme leurs glorieux ainés maitriser l'animation de débats complexes et organiser une manifestation qui réunit plus de 400 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel et de nombreux représentants des institutions publiques.

Coté diffuseur Rémy Pflimlin fit un passage remarqué . Quant à la  division contenus d'Orange, elle  était certes présente, mais  avait perdu de sa superbe et ne pouvait que regarder sans broncher l'hommage du cinéma à Canal plus représenté par Rodolphe Belmer.

Le vent de contestation est venu des acteurs de l'Internet qui outre leur jeunesse ont la témérité de ceux qui ne doutent de rien .

C'est ainsi que Jérémie Manigne directeur général innovation ,services et contenus de SFR a contesté le discours sur la chronologie des fenêtres d'exploitation de la filiale audiovisuelle de Vivendi et que Martin Rogard de Daily Motion a sans ciller expliqué au cinéastes que les services financés par la publicité  sur Internet pouvaient exister sans les films difficilement exploitables en France dans le cadre des règles actuelles et que le cinéma avait plus à perdre qu'à gagner en ignorant les modèles économiques émergents.

Sur le front du droit d'auteur on retiendra l'intervention très nette de François Rebsamen maire de Dijon et sénateur socialiste de la Côte d'or qui a qualifié les déclarations de Christian Paul en faveur de l'abrogation de la réponse graduée et de l'Hadopi de " jeunisme et d'électoralisme "

Quant à David Kessler conseiller culture et éducation de Bertrand Delanoé , il a indiqué avec bon sens qu' avant de songer à abroger, il faudrait faire un bilan du fonctionnement du système.

Dans leur  communiqué final ,les cinéastes de l'Arp ont heureusement exprimé leur volonté de placer les prochaines rencontres sous le signe de l'Europe. Ils n'oublieront pas non plus , j'en suis sûr, l'échéance 6 mois plus tard de l'élection présidentielle dont la culture ne doit pas être la grande oubliée.

Les portes du théâtre étaient à peine refermées que s'ouvrait au clos Vougeot le chapitre des sarments et du cinéma qui permit à Christophe Barratier, Michel Ferry et Jean-Paul Salomé d'être intronisés chevaliers du tastevin et à Jacques Fansten qui en rêvait depuis des lustres d'atteindre le grade envié de commandeur.

La Bourgogne a de joyeux enfants et des cadets qui la chantent.

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Commentaires (2)

 

  1. Nierle dit :

    « rencontres cinématographiques » c’est pas le bon nom ce serait plutôt « Rencontres des taxeurs-censeurs », voila là c’est le bon nom plus honnête plus en adéquation avec la réalité.

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