Les oubliés de l’Hadopi

16 novembre 2010 par - économie numérique

Dans le cadre des rendez vous mensuels qui permettent d'approfondir les questions liées à la politique culturelle, je recevrai le mardi 14 décembre à la SACD le secrétaire général de l'Hadopi, Eric Walter.

Une bonne occasion de faire le point sur les premiers mois de fonctionnement du système de réponse graduée et  les actions menées  pour assurer le développement de l'offre légale.

La défense des droits d'auteur ne cesse  d'être désormais un sujet de contreverse au point que l'on peut même se demander si le Parti socialiste n'a pas décidé d'en faire un marqueur électoral.

Refusant de répondre à un questionnaire qui lui a été adressé par Marie Françoise Marais, Jean Marc Ayrault s'est inquiété dans une lettre ouverte des retards  dans la mise en oeuvre des mesures de sécurisation,de l'efficacité du dispositif et de son coût.

Inquiétudes légitimes de la part d'un parlementaire qui doit évidemment veiller à la meilleure utilisation possible des deniers publics.

Là où Jean Marc Ayrault s'égare c'est quand il prétend s'exprimer au nom des créateurs qui seraient les oubliés de la loi création et Internet.

Faut-il rappeler que le Parti Socialiste qui avait annoncé après le vote de la  loi une large concertation sur les moyens nouveaux d'assurer une large diffusion des oeuvres sur Internet et de mieux rémunérer les créateurs n'a toujours rien fait, ni émis la moindre proposition nouvelle compatible avec les engagements internationaux de notre pays.

Le plus cocasse est  cependant la protestation contre les oubliés de l'Hadopi, Jean Marc Ayrault se plaignant que seuls 10000 oeuvres musicales et 1000 films soient surveillés

Faut-il en conclure que la demande est une surveillance permanente et généralisée du réseau afin qu'aucun créateur n'échappe à la protection de la loi ?

La contrefaçon numérique ce n'est pas la cinémathèque française et comme le montrent toutes les études les oeuvres les plus concernées sont très majoritairement des championnes des "hit parade", des princesses du "box office" et non les films qualifiés pudiquement de difficiles.

Le système d'échantillonnage devrait statistiquement démontrer son efficacité et sa pertinence dès lors qu'il prend en compte la diversité du type d'oeuvres suivies.

Mais à y réfléchir le président du groupe socialiste a peut-être raison de s'inquiéter et sa grande  sollicitude pour les créateurs mériterait d'être entendue.

Il faudrait donc améliorer la loi et mettre en place un recours  permettant aux auteurs des oeuvres oubliées de l'Hadopi et exclues des moyens de détection de déposer un recours leur permettant d'obtenir  assistance et protection pour défendre leur droit d'auteur sur Internet.

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Commentaires (9)

 

  1. Mathieu dit :

    «Celui qui est prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » – Benjamin Franklin.

    J’étais parti pour faire un long commentaire construit sur la loi en question et ses horreurs. Vous devrez vous contenter de cette citation.

    Je suis fatigué de ces controverses stériles. Je ne suis sûr que du résultat : grâce à HADOPI j’ai le cinéma en détestation et c’est apparemment parti pour durer.

    • Pascal Rogard dit :

      J’en ai une meilleure de Benjamin pour vous:
      « Les lois trop douces ne sont pas suivies, les lois trop sévères ne sont pas appliquées »

      • Kevin dit :

        c’est dommage de fliquer tout un pays pour le bien être de 10000 œuvres appartenant à des nantis qui souvent n’en sont même pas les créateurs.

        Une pensée émue pour tous ceux qui ont été raflé les premières vagues de l’Hadopi…

      • Alex dit :

        Ouah super, quelle réponse !! Dans le genre répartie minable… Seul point positif vous savez utiliser Google pour trouver des citations. En plus à l’occasion et si vous vous en sentez capable j’aimerais bien une petite explication sur le fait que vous la trouviez meilleur ? et pourquoi ? lol
        Vous espérez que cette loi (alors douce ou sévère selon ce que vous préférez) changera la donne, on voit bien aujourd’hui que cela n’a rien changé (si ce n’est quelques chiffres trafiqués pour la carte musique jeune…)
        Tenez, vous qui m’avez l’air féru de Benjamin Franklin (oui parce que par politesse, on ne se contente pas de l’appeler juste « Benjamin ») cette citation devrait vous plaire : Celui qui vit d’espérance court le risque de mourir de faim.

        Alex

  2. « Faut-il en conclure que la demande est une surveillance permanente et généralisée du réseau afin qu’aucun créateur n’échappe à la protection de la loi ? »

    Hum… Ca c’est ce que vous avez contribué a mettre en place sans aucun cadre juridique (attention, je n’ai pas dit que c’était illégal, notez la nuance), et c’est précisément sur ce point que la SACD et la SCPP auront des comptes à rendre à la nation. Tenter de renverser la charge comme l’a fait Pascal Negre en début de semaine sur Europe 1 est futile.

    • Pascal Rogard dit :

      Justement non et celà a été jugé ainsi par le conseil d’Etat lorsqu’il a annulé la décision de la CNIL concernat les systèmes de repérage

      • Etonnant ce revirement à 180° de la part de la SACD et de la SCPP depuis une semaine. Si j’étais (plus) jeune, je dirais LOL.

        Personne n’est dupe Pascal, surtout parmi les lecteurs de votre blog. Ni vous ni Pascal Nègre ne pourrez jouer les surpris quand l’affaire sera révélée au grand jour. Le numéro du président de la SCPP (parfaitement synchro) qui sur Europe 1 lundi dernier fait mine d’être étonné quand on lui explique la même affaire, n’a convaincu personne. Lui n’a pas eu l’audace d’accuser le camp adverse d’être à l’origine de la pose des micro, ceci dit. Là dessus, il faut vous reconnaitre un sens de la dramaturgie et du spectacle exceptionnel 😉

      • Pascal Rogard dit :

        Ce doit être la fatigue mais je ne comprends rien a votre commentaire ni à la référence a Pascal Negre

Laisser un commentaire en réponse �&á Kevin