Défendre sa langue

23 novembre 2011 par - audiovisuel

J'ai beaucoup aimé la formule de Véronique Cayla présidente d'Arte France : "La langue c'est l'ADN de la culture".

Un rappel utile à l'heure où élection présidentielle oblige, des mercenaires et gardes suisses de tout poil, revêtus d'une culotte de peau tyrolienne ou coiffés d'une tiare papale nous vantent pour cause d'industrialisation les mérites de ce qu'ils appellent les contenus culturels.

Ces bons esprits prétendent tout à la fois abandonner la défense de notre expression linguistique et conserver un protectionnisme économique dont l'exemple le plus lamentable a été le refus d'accorder le soutien financier du CNC au film de Jean Pierre Jeunet "Un long dimanche de fiançailles" sous prétexte qu'il était produit par une société contrôlée par la Warner.

Mélanger protectionnisme culturel et défense d 'intérêts économiques, c'est tout simplement risquer de perdre sur les deux tableaux.

La victoire de l'exception culturelle en 1993 a permis à l'Europe de conserver ses marges de manoeuvre pour bâtir une politique audiovisuelle assurant le développement de ses créations. Mais la réalité de cette politique est encore largement du ressort de chaque Etat membre.

Le succès de l'adoption de la convention Unesco sur la protection et la promotion des expressions culturelles a inscrit dans l'ordre juridique de l'Union Européenne des principes de défense de l'identité culturelle et des langues nationales qui contrebalancent les effets d'uniformisation de la mise en oeuvre du marché unique.

Ceux qui se sont battus pour défendre le droit à la diversité linguistique peuvent être fiers de leurs actions car la langue est au coeur de la culture.

Y renoncer serait abandonner pour un plat de lentilles une partie de nous même.

Continuez votre lecture avec



Articles similaires


Laisser un commentaire