La meilleure façon de télécharger

5 février 2012 par - économie numérique

L'association "la voix de l' enfant " a publié son 5ème baromètre "Enfants et Internet".

Une étude riche d'enseignements sur les relations entre parents et enfants avec les nouveaux outils de communication.

L'étude comprend un volet consacré au téléchargement illicite de musique et de films. Si le téléchargement de musique est en recul chez les plus agés (13/17 ans), il est en revanche en forte progression chez les 11/13 ans passant de 48% en 2010 à 83% en 2011. Ce phénomène est identique pour les films même si golbalement l'activité de téléchargement illicite est sensiblement moindre.

Un quart environ des enfants sont incités à télécharger par leurs parents ce qui contribue à augmenter fortement le nombre d'enfants et adolescents pouvant regarder des contenus choquants.

Du coté des professionnels de la musique, le SNEP a fait état au Midem d'une progression de près de 20% des sites de téléchargement légal et parallèlement d'une baisse de près de 30% de la fréquentation des réseaux de pair à pair nettement supérieure au repli de 10% constaté en Europe et aux Etats-Unis. Ce constat est également partagé par le secteur indépendant

Coté films la MPAA et l'ALPA ont fait le même constat en France d' une nette diminution d'au moins 30% des téléchargements des oeuvres qui font l'objet d'une surveillance dans le cadre de la mise en place de la réponse graduée.

Cette chute des échanges pair à pair ne signifie pas une baisse de la piraterie audiovisuelle car il est probable qu'une partie du trafic s'est reporté sur les sites de streaming mais ceux ci comme on l'a vu récemment avec l'arrestation des dirigeants de Megaupload sont beaucoup plus faciles à détruire par des opérations classiques de police dont les méthodes sont semblables à celles utilisées contre le grand banditisme.

La diminution du pair à pair sans doute liée à la mise en place effective de la réponse graduée et la fermeture de Mégaupload sont une formidable opportunité pour développer les offres légales, seul moyen véritablement efficace pour détourner les internautes des pratiques illicites.

L'attention portée à la mise en  place de la réponse graduée, dont la légitimité est indiscutable en dépit des critiques politiciennes qu'elle suscite, a trop fait oublier que l'objectif d'une politique de la création est d'abord de faciliter l'accès des oeuvres au public en respectant les droits d'auteur, mais en évitant aussi les comportements de marché excessivement rigides qui favorisent la contrefaçon numérique.

La politique de la création ne saurait se réduire à l'approbation ou à la critique de l'Hadopi, elle doit avant tout être orientée en faveur des oeuvres, de leur diffusion et de la juste rémunération des auteurs, artistes et des investisseurs.

Il est assez cocasse de ce point de vue de constater que le régime de la copie privée est tout aussi critiqué par les " jeunets" que la réponse graduée car au fond le mot d'ordre de ces néo libéraux est de "Jouir sans entrave" et sans bourse délier au détriment des créateurs.

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Commentaires (6)

 

  1. fb251 dit :

    Pitié, pourriez-vous écrire fond sans « s » ? Il n’y a pas que le fric dans la vie.
    Quant à la copie privée curieusement je n’ai jamais eu de réponse sur le fait que les hôpitaux, cliniques et laboratoires devaient s’acquitter de cette redevance pour archiver des images médicales numérisées ; creuser le déficit de la Sécu au bénéfice de la galaxie SPRD[1] quelle belle idée !
    Curieusement, j’ai du mal à voir la filiation avec les Lumières et Beaumarchais ; visiblement je ne suis pas le seul.

    [1] Société de perception et de répartition des droits [sic]

    • Pascal Rogard dit :

      Merci pour la correction de l’orthographe

      • fb251 dit :

        Merci d’avoir publié mon commentaire qui n’était pas particulièrement empreint de flagornerie, néanmoins concernant la copie privée je reste toujours sur ma faim 🙁
        C’est dommage que vous ne vouliez pas entrer dans le fond du débat. Opposer le public et les créateurs pour conforter temporairement la position monopolistique des SPRD c’est difficilement tenable sur le moyen terme.

  2. fb251 dit :

    Oui, je connais un peu le le sujet 😉 il n’empêche que vous [les SPRD] avez indument perçu de l’argent et que le Conseil d’état a été pour le moins particulièrement bienveillant à votre égard.
    Quant à la loi qui a été « votée » elle va se prendre du plomb dans l’aile en particulier pour les 25% qui en aucun cas ne rentrent dans les cases de la directive 2001/29/CE.
    Donc sur l’aspect « ça été réglé » alors qu’il y a eu de l’enrichissement sans cause… wait and see.

    (désolé de ne pas répondre directement sous votre commentaire mais votre CMS ne m’en laisse l’opportunité).

    • Pascal Rogard dit :

      Il n’y a eu aucun prélèvement indu puisqu’il était pratiqué un abattement pour usages professionnels.
      Quant à la question de la mutualisation de 25% des sommes collectées c’est une obligation mise à la charge des Sprd par le législateur . Si cette obligation était supprimée la totalité des sommes encaissées serait répartie aux bénéficiaires et donc distraites des actions de soutien à la création qu’elle finance.

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