En attendant Godot

26 février 2013 par - économie numérique

DR

Imperturbablement, le Cnc tel le héros du désert des Tartares scrute l'horizon dans l'attente des barbares qui vont mettre en péril sa sacro sainte chronologie des médias.

 Il a même  discrètement mis en place une commission chargée de contrôler l'application de la réglementation et si besoin est de proposer à son président d'infliger les sanctions pécuniaires adéquates .

Comportement habituel, cette commission qui peut  être saisie d'infractions au controle des recettes ,mais aussi à la règlementation du travail ne comprend en son sein aucun représentant des salariés alors que les producteurs y sont représentés.

 De même sont présents les éditeurs vidéographiques dont l'expertise en matière de non respect de la loi sur la propriété littéraire et artistique sera certainement très précieuse conformément au dicton qui fait des braconniers les meilleurs des gardes chasse .

Les créateurs ont été écartés de ce dispositif car s'agissant d'affaires sérieuses ,il n'était pas question de convoquer les histrions.

Pour en revenir à la chronologie , le bilan effectué par le CNC ne permet d'avoir pas une véritable vue panoramique de la disponibilité réelle puisque par le jeu des fenêtres exclusives l'offre VàD est sans cesse recomposée enregistrant entrées et sorties ce qui bien entendu limite le choix réel du public.

N'ayant rien à attendre du CNC , du théâtre d'ombres qu'il convoque tous les 6 mois, ni des organisations corporatistes qui ont organisé le blocage du système , il appartiendra à la mission conduite par Pierre Lescure de créer un véritable choc de l'offre contrepartie évidente de l'engagement de l'Etat en faveur de  la protection des oeuvres et de leur financement.

Il a été trop oublié ces derniers temps que l'argent public a pour finalité que les films soient disponibles pour le public.

La protection des droits exclusifs de ceux qui ont investi  dans la création est légitime, mais cette protection ne peut aboutir à rendre indisponibles des oeuvres qui n'ont pas bénéficié de ces investissements.

Accroitre fortement l'offre légale sans déstabiliser son financement , telle est l'équation  que devra résoudre Pierre Lescure.

Nul n'est mieux armé que lui pour y parvenir.

 

 

 

 

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Commentaires (2)

 

  1. Lucien Veran dit :

    Questions.

    Il me semblait que le principal blocage de la chronologie venait des salles, non ? Est-il pensable par ailleurs que les auteurs puissent avoir la main sur la chronologie et qu’elle devienne une affaire de contrat privé entre ayants droits, untel exigeant une sortie simultanée sur tous supports, tel autre préférant un étalement plus ou moins lié au fameux « consentement à payer » des publics ?

    Bonne soirée.

    Lucien Véran. Aix-Marseille Université.

    • Pascal Rogard dit :

      Le blocage ne vient pas des salles, mais de tous les intervenants successifs.
      Faire la chronologie un résultat des contrats mettrait fin au système car les producteurs français seraient entièrement soumis aux désiderata de ceux qui financent et pas forcément dans le sens de la meilleure exploitation possible du film.

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