Des chiffres et des lettres

4 novembre 2013 par - Weblog

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Depuis maintenant plus de deux ans le CNC et le compte de soutien qu'il gère  font  l'objet de nombreuses attaques émanant des services de Bercy ,de la Cour des Comptes ou même de personnalités politiques  comme Jean Jack Queyranne dont le soutien au développement culturel est  au coeur de la politique de la région qu'il préside .

Ces attaques ont été couronnées de succès   puisque la trésorerie du CNC a été délestée de 150 millions d'euros en 2013 et le sera de 90 millions en 2014 au profit du budget de l'Etat qui a détourné de leur affectation les taxes parafiscales en faveur de la création et ainsi mis en place une surtaxation des secteurs cinématographiques et audiovisuels dont on parle beaucoup moins que le sort misérable des patrons de clubs de football.

Pour réagir le CNC a commandé au Bipe une étude sur l'évaluation du périmètre économique et social de son intervention ( cinéma,production audiovisuelle de programmes de stock,vidéo physique et en ligne ,jeux vidéos ) qui montre que les secteurs qu'il soutient ont une valeur écononomique équivalente à celle de l'automobile et supérieure à l'industrie pharmaceutique.

Les emplois concernés sont au nombre de 340000 soit 1,3% de l'emploi en France.

Chaque place de cinéma au prix moyen de 6,42 € a créé une valeur ajoutée de 30 € .

A l'échelon international le Bipe note que le cinéma français participe 2 fois plus à la création de richesse que son homologue britannique qui était après guerre et de loin le premier d'Europe place que pour le moment nul ne nous  conteste.

On pourrait égréner indéfiniment cette litanie de chiffres qui montre et ce devrait être une évidence que notre politique cinématographique ( pour l'audiovisuel c'est plus contestable) est un succès tant du point de vue de la création que de l'aménagement du territoire pour ce qui concerne les  très modernes et bien implantées salles de cinéma.

Mais cette nécessaire justification économique qui est dans l'air du temps passe à coté de l'essentiel , le souffle de la création qui forge l'identité de notre pays.

La faiblesse de la  politique du pays qui a inventé le droit d'auteur est qu'elle est plus tournée vers les commerçants qu'en direction des créateurs comme en témoigne l'incompréhensible décision du gouvernement de frapper leurs revenus en augmentant le taux de TVA alors que celui de nombreux objets culturels dont ils sont à l'origine va baisser .

De même les critiques qui s'abattent contre le droit d'auteur sont la conséquence de la marchandisation des biens culturels et destinés à ceux qui l'utilisent et non aux créateurs qui  souffrent des blocages qui empêchent le public d'avoir accès à leurs oeuvres .

Il serait donc temps de remettre les auteurs au centre d'une  politique culturelle largement confisquée par un discours industrialiste qui en définitive est à l'opposé des valeurs de l'exception culturelle que nous avons défendues.

Et pour ce faire nous avons plus besoin d'idées que de chiffres ...

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