Où sont les femmes ?

17 juillet 2016 par - Weblog

la source des femmes

(©)Europacorp

Assurément, cette 70e édition du Festival d'Avignon restera gravée dans les mémoires.

Comment oublier le choc d'un  attentat survenu la nuit du 14 juillet à Nice, fauchant dans un soir de liesse populaire au moins 84 enfants, femmes et hommes ?

C'est un drame épouvantable et horrible qui a profondément marqué les esprits des auteurs, des artistes des compagnies et des festivaliers.

Partout, à Avignon, la même réaction : le désir de poursuivre pour ne céder ni à la panique ni à la peur mais aussi l'envie de communier ensemble et de partager ces moments dans la dignité.

70 ans, c'est  l'occasion de se pencher sur son passé, pour revisiter l'histoire de ce festival de théâtre qui est devenu le plus grand du monde, repenser aux grandes gloires qui s'y sont exprimées, aux spectacles qui sont restées dans les annales, pour le meilleur et quelques fois pour le pire. Olivier Py a eu la bonne idée de confier un feuilleton quotidien au jeune et talentueux metteur en scène Thomas Jolly et sa compagnie, la Piccola Familia, pour raconter en 16 épisodes de 50 minutes cette grande épopée théâtrale. Le résultat est réjouissant, rafraîchissant et ébouriffant.

J'ai retenu de l'épisode consacré aux spectacles qui ont marqué le festival par leur exceptionnelle durée cette critique imparable  du Dauphiné libéré consacré au spectacle du Living théâtre " Paradise now " : c'est un mauvais spectacle pour la raison qu'il n'est pas bon"

Il faut bien dire que l'épisode consacré à la place des femmes au Festival d'Avignon, avec une Carole Thibaut au sommet de son art parlant des "petites crottes" du spectacle vivant, était, non seulement extrêmement drôle, mais aussi très juste dans la défense des autrices.

Oui, autrices, un mot ancien qui était tombé en désuétude mais auquel il faut aujourd'hui rendre toutes ses lettres de noblesse. Les mots ont un sens, celui-ci en a un très fort, qui fait justement écho à tous les combats qui restent à mener pour que les femmes puissent exprimer leur talents, comme les hommes, dans la culture.

Cet épisode rappelait d'ailleurs que si l'on souhaitait atteindre la parité entre auteurs et autrices joués dans la Cour d'honneur, il faudrait attendre 2086 - et donc 70 ans - pour y parvenir, à condition désormais de ne plus programmer que des œuvres de femmes !

Alors, n'attendons pas 2086 pour nommer les autrices à la tête d'établissements culturels, pour donner à ces autrices les mêmes moyens de productions que ceux qui sont accordés aux hommes et pour rendre visibles les œuvres des autrices. Vive les autrices : cela pourrait être le coeur de ce 70 ème festival pour préparer l'avenir de la création et du spectacle vivant.

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Commentaires (1)

 

  1. Catherine Belkhodja dit :

    Merci Pascal pour cette défense des autorises avec remise à plat bien argumentée …
    et rendez vous en 2086 quand les femmes seront un peu mieux représentées !
    cordialement
    Catherine

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