le bal des voleurs

13 septembre 2017 par - économie numérique

© C.I.C.

La réforme est morte, vive la transformation !

Au-delà du choix des mots, se dressent aussi parfois des choix différents et des vrais parti-pris. Appliqué au monde du cinéma, la réforme équivaudrait à revoir, de façon isolé, quelques règles de la chronologie des médias alors que la transformation serait de dessiner de nouveaux équilibres.

Equilibre entre la nécessité de financer les œuvres et le renforcement de leur diffusion et de l’accès du public, entre le développement de l’offre légale et la lutte contre la contrefaçon.

Beaucoup, dans le monde pluriel des organisations du cinéma, ont souvent entonné auprès des responsables politiques le chant du préalable :

« Oui à une réforme pour rendre les offres plus facilement disponibles légalement mais avant, donnez-nous une vraie politique pour lutter contre la piraterie. » Bref, les efforts... et peut-être le réconfort... après !

Dans le nouveau monde qui est le nôtre, c’est le « tout, tout de suite » le "en même temps" qu’il faut viser  : une vraie modification d’une chronologie des médias hors d’âge, qui ne répond plus aux usages des publics et ne permet pas d’intégrer de nouveaux acteurs dans le financement du cinéma ; et en même temps, une lutte réelle et efficace contre la contrefaçon des œuvres sur les réseaux où elle a cours.

Loin d’être révolutionnaire, c’est la seule voie possible, celle de la raison, celle aussi d’une forme de courage et de responsabilité car on entend déjà la cohorte des faux libertaires et des vrais naïfs (je ne dirais pas fainéants !) vouloir refaire le coup de la police privée du Net et de la censure, peut-être même encore en direct des salons du Fouquet’s et oui qui l'eut cru du Fouquet's .

Mais, face aux réseaux mafieux qui ont déplacé leurs trafics vers les sites de streaming pour faire fructifier leur juteux commerce, face aux petits ruisseaux de la délinquance au quotidien, l’inaction serait coupable et même dangereuse.

Des initiatives heureuses ont été prises ces dernières années, notamment pour responsabiliser et associer les opérateurs de paiement et de publicité en ligne. C’était bien et utile mais aussi malheureusement trop timide et insuffisant face au développement des trafics. Car contrairement à ce qui est dit le système de protection des droits créée par la loi création et internet fonctionne très bien.

Simplement l'absence de courage politique l'a désarmé.

L'Hadopi brandit un sabre de bois et en fin de course rares sont les sanctions faute, compte tenu du nombre faramineux d'infractions , d'un système d'amendes automatisé.

Le gouvernement semble désormais vouloir faire preuve de ce bon sens et de cette audace qui consistent à ne pas rester sourd et aveugle.

Apporter de vraies réponses à cet enjeu essentiel du piratage via les sites de streaming et les échanges entre particuliers  : la démarche est attendue par tous ceux qui espèrent un vaste et efficace plan de lutte contre la contrefaçon et la fin de l'impunité afin de rendre à la création et aux  créateurs ce qui leur appartient .

Ce serait le meilleur signe du retour d'une volonté politique de lutter contre la contrefaçon, quelles que soient les technologies utilisées. Ce serait aussi le meilleur moyen de soutenir les efforts qui doivent être faits pour proposer au public des offres légales aux catalogues fournis. En quelque sorte, le Yin et le Yang réunis dans une politique globale !

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