Secrets et mensonges

2 juin 2010 par - économie numérique

Les Robespierre ou Robespaul de l'Internet ont encore frappé.

A peine adopté par la commission juridique du Parlement européen le rapport de Marielle Gallo qui défend de façon équilibré le droit d'auteur et le respect des règles de propriété intellectuelle a été marqué du sceau de l'infamie par les adversaires habituels de la création plus habitués aux discours sur le partage généreux de ce qui appartient à autrui qu'au rappel de quelques règles élémentaires de droit et des normes internationales qui régissent la propriété littéraire et artistique.

Il est vrai que les rumeurs et le buzz soigneusement entretenus par des petits groupes d'activistes autour de l'ACTA s'étant vite dégonflés après l'exercice de transparence auquel s'est livré la Commission Européenne, il fallait trouver d'autres thèmes de mobilisation susceptibles de d'entretenir la flamme des adeptes et au passage d'accroitre le chiffre d'affaires des usines à Tee shirts et autres bimbeloteries qui se nourrissent avec la cause

Ceux qui prétendaient que le rapport proposait d'envoyer des adolescents en prison ou la création d'une Hadopi européenne sont les mêmes que les agités du bocal numérique qui ont pris l'habitude de s'illustrer par une surenchère aggressive et mensongère contre les droits des auteurs et des artistes et donc contre ceux la même qui divertissent ou donnent du sens à la vie de beaucoup de nos concitoyens.

Certains d'entre eux poussant leur logique sectaire et violente jusqu'à l'extrème ont pour défendre un présumé délinquant récemment envahi les bureaux de l'Alpa qui lutte contre les mafias de l'internet et de la contrefaçon physique provoquant le malaise d'une secrétaire.

Un incident qualifié par la propagande qui les soutient d' "occupation pacifique" mais qui démontre que certains activistes ne reculent aucune intimidation pour défendre les intérêts financiers et la délinquance ordinaire qui se cache souvent derrière de supposées intentions généreuses.

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Commentaires (6)

 

  1. Guillaume dit :

    J’ai lu le rapport Gallo.
    Il y a beaucoup de choses avec lesquelles on ne peut être que d’accord.

    Mais il y en a d’autres … Par exemple, lorsqu’il est écrit : « le piratage constitue aujourd’hui l’obstacle le plus important au développement d’une offre légale en ligne »

    C’est assez drôle quand on voit que le développement d’une offre légale en ligne est très souvent mise à mal par les grosses industries du divertissement elles-mêmes.
    Par exemple :
    – La suppression du catalogue musical de Warner des plate-formes financées par la publicité (dont Jiwa)
    – Les minima garantis exorbitants demandés par les majors à ces mêmes plate-formes (avant même qu’elles n’aient fait leurs preuves)
    – La chronologie des médias du CNC qui empêche le bon développement des offres de VàD
    – La politique de prix des livres numériques sur les plate-forme comme celle de l’iPad où les versions numériques des livres sont seulement 2 à 3 euros moins chères que leur homologue papier.

    Tout cela est très dommageable.

    Quant au gentil amalgame entre les anti-Hadopi et les pro-piratage, et bien ça ne fera qu’un de plus sur votre blog…

    On peut être musulman sans être islamiste.
    Pourquoi ne concevez-vous pas qu’on puisse être contre Hadopi ou contre l’ACTA sans être un vilain pirate ?!

    • Pascal Rogard dit :

      Vous avez raison ,il faut éviter les amalgames mais ceux dont je parle ne se cachent pas d’être des contrefacteurs.
      Pour l’offre légale ,il me parait assez évident que l’offre gratuite illégale rend plus compliquée le développement d’offres gratuites ou payantes légales car pour le gratuit elle permet de contourner la publicité et pour le payant elle abaisse voire fait disparaitre le consentement à payer.
      Mais vous avez raison il y a aussi de nombreux comportements industriels qui freinent son développement et les créateurs en souffrent autant que le public.
      Sur la chronologie des médias ,je n’ai cessé de dénoncer le Guantanamo des films organisé par une régulation qui repousse à 3 ans la diffusion des films par les services par abonnement et à 4 ans par les services gratuits. Tout celà est aberrant et constitue une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression des créateurs.

      • Guillaume dit :

        Eux oui, moi et d’autres lecteurs de votre blog ne nous revendiquons pas contrefacteurs ou plutôt nous revendiquons non-contrefacteurs et pour autant nous n’adhérons pas aux idées de l’HADOPI ou de l’ACTA.

        L’offre illégale gratuite existera toujours. Je ne dis pas qu’il n’est pas nécessaire d’essayer de la réduire, mais s’en servir comme prétexte pour dire « tant qu’elle existe, il n’y aura pas d’offres légales » est vraiment ridicule.

        Ce qu’il faut voir, c’est qu’il se développe une offre illégale payante, et le drame est bien là. On constate que certains consommateurs ne se retrouvant pas dans les modèles choisis par les opérateurs d’offres légales se tournent vers des solutions illégales quitte à payer pour ça.
        C’est bien la preuve que ces modèles sont à changer.

        On peut aussi tabler sur une diminution naturelle de l’offre illégale avec l’apparition d’autres usages. L’arrivée de Deezer par exemple a, à mon avis, fait rentrer dans la légalité un grand nombre de gens qui téléchargeaient des MP3 pour les écouter en dilettante.
        Trouver et mettre en place des moyens simples de consommation permettrait à mon avis de lutter plus efficacement que de mettre en place des Hautes Autorités.

        Un exemple tout bête : « Je veux regarder un film chez moi »
        – Solution 1 : La VàD. Je vais sur CanalPlay depuis ma Freebox, je choisis un film, ça se lance. Super … mais 4 ou 5€ la location !
        – Solution 2 : La location de DVD. Pas cher, seulement 1,50€ la location pour 6 heures… mais il faut que je sorte de chez moi, que je prenne la pluie, que je rapporte le DVD à la fin. Pas pratique.
        – Solution 3 : Je me connecte à un site de streaming, je regarde mon film. Super, mais bon c’est sur un écran de PC, la qualité n’est pas forcément au top mais c’est gratuit.
        – Solution 4 : Je télécharge un DivX et je le regarde sur ma télé. La qualité est souvent bonne et c’est gratuit, mais c’est pas immédiat. Pas pratique…

        On voit bien qu’il n’y a pas UNE solution sans défaut.
        Par contre on voit bien aussi qu’il y a un ratio Praticité/Prix et qu’à cause du prix, il penche du coté des solutions illégales.
        Mais proposez aux gens une VàD avec la praticité d’un CanalPlay pour une somme bien plus modique que les 4€ habituellement demandés, et je suis certain que la balance va pencher de l’autre coté !

        La solution peut être là.

        Plutôt que de ne rien gagner parce qu’il n’y a pas de vente, vendez moins cher, mais vendez plus …
        C’est une question de stratégie commerciale.
        Pour dégager la même marge on a 2 choix :
        – Vendre une bouteille de champagne chère
        – Vendre beaucoup de bouteilles de bière pas chères

        Les industries musicales donnent l’impression de vouloir vendre cher de l’eau en bouteille alors qu’il y en a au robinet, tout en se plaignant que les gens n’en achètent plus.
        Et bien faites comme les bouteilles d’eau, trouvez des arguments pour nous faire racheter de l’eau en bouteille (Et sans demander des subventions de l’Etat avec la carte musique jeune. En tant que contribuable, je n’ai pas envie de payer pour que des petits vauriens écoutent PZK ou BB Brunes)

        • Pascal Rogard dit :

          Je n’ai pas écrit qu’il n’y aurai pads d’offres légales tant qu’existerait une offre illicite.J’ ai exprimé le point de vure que cela rendait son développement plus compliqué.
          Et je ne conteste pas les problèmes de distribution sur lesquels les auteurs malheureusement n’ont aucune prise.
          Enfin je parle de cinéma et d’audiovisuel et pas de musique.

  2. Pecky dit :

    Je rejoins l’avis de guillaume sur les « possibilités » offertes si l’on souhaite voir chez soi, un soir, un film alors qu’il n’y a rien (comme d’habitude dirait C. François, électricien) à la télé.
    Pour moi la solution la plus simple et pratique, à ce jour, c’est la vod de canalplay via la freebox mais à quel prix!
    – 6€ de moyenne pour 24h (ne parlons pas des prix pour la hd qui prend généralement 2€ de plus)
    – En dehors des canalplay, les autres plateformes de vod (TF1 vision, M6…) sont franchement mauvaises
    – Serveurs saturés, freeze en visionnage (le dernier en date c’était pour « Le petit nicolas », un dimanche)

    Bref, si on peut louer la décision qui a été prise de rapprocher les calendriers de sortie des films en vod et dvd, il reste un travail énorme pour rendre la vod pérenne (infrastructure à revoir) et bon marché (6€ me semble excessif comme prix). C’est aussi par la simplicité de l’interface et la taille de son catalogue que l’essor du numérique deviendra viable.
    Le « piratage » existera toujours, quoiqu’on fasse. il y aura toujours des jusque boutistes, plus enclin à tromper leur monde en prétextant la défense de la licence globale du moment que cela sert leur business illégal (warez).
    Ceux qui défendent la licence globale, qui sont contre hadopi, l’acta … ne sont pas ceux que l’on retrouve à défendre le warez et l’ancien administrateur de wawamania alors que la réciproque est vrai dans le seul but de sauver leur business.

    Donc oui, on peut être musulman sans être islamiste et l’amalgame, quel qu’il soit, est réducteur.

  3. Nierle dit :

    http://www.ecrans.fr/VOD-le-choix-de-l-embarras,10115.html

    Alors quand verrons-nous un Netflix.fr et un Hulu.fr?

    A mon avis jamais, l’offre légale (vidéo) française est et restera inexistante, faut surtout pas qu’Internet concurrence C+/TF1/F2/etc…

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