Jours interdits

8 juin 2011 par - audiovisuel

Il y a un peu plus de 40 ans, le cinéma français était confronté comme toutes les autres cinématographies à une chute importante de la fréquentation en salles liée à l'essor de la télévision .

Les professionnels avec l'appui des pouvoirs publics ont su à l'époque engager un dialogue constructif avec les chaînes pour créer un système de régulation unique au monde qui a permis d'amortir la baisse de la fréquentation et de dégager de nouvelles ressources pour financer la production.

C'est ainsi qu'ayant moins chuté que ses voisins notre cinématographie est devenue la première d'Europe.

Une réglementation, surtout à l'époque des nouvelles technologies, doit être régulièrement réadaptée pour conserver son efficacité, car rien n'est pire que des règles périmées  qui ne servent à rien et même dans certains cas  aboutissent à des résultats contraires aux objectifs visés.

Les dispositions visant à favoriser le développement de la création qu'il s'agisse des obligations de diffusion ou d'investissement ont conservé toute  leur efficacité, même si à force de tirer sur la corde du soutien financier pour protéger la production indépendante les professionnels s'exposent à un douloureux choc en retour.

Quant à la protection de l'exploitation ,elle repose sur trois piliers la chronologie des médias,une stricte limitation du nombre de films diffusables par les chaînes en clair et une interdiction de diffusion aux jours et heures les plus favorables à l'exploitation en salles.

La chronologie des médias n'a en rien perdu de son importance pour assurer aux salles de cinéma la première exclusivité de diffusion qui doit donner au film sa valeur  et créer avec le public cette relation incomparable qui lui confère prestige et notoriété.

La limitation du nombre de films diffusés n'a plus grand sens du moins pour les chaînes historiques qui sont loin d'utiliser les possibilités offertes par la réglementation et préfèrent fidéliser l'audience avec des genres télévisuels.

Quant aux jours interdits, ils  sont pour les salles une relique devant laquelle se prosternent encore de vieux syndicalistes , mais ils assurent à Canal plus principal financier du cinéma français un avantage comparatif incontestable.

En proposant une consultation sur la réglementation concernant les grilles horaires la DGMIC a certainement l'intention de dépoussiérer un objet assez vieillot à l'heure de la délinéarisation de la diffusion.

Gageons toutefois que la coalition des immobiles fera encore entendre sa voix et( qu'elle saura inventer de bonnes raisons pour que rien ne change.

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