Par ici la sortie
9 septembre 2011 par Pascal Rogard - audiovisuel
Lorsque Dominique Baudis en tant que président du CSA avait imposé aux opérateurs en place la création de nouvelles chaines de télévision accessibles à l'ensemble de la population, il s'agissait de diversifier l'offre de programmes mais aussi de permettre à de nouvelles entreprises d'intervenir dans le secteur.
Quelques années plus tard comme dans le domaine de la radio, le paysage se resserre autour des opérateurs historiques.
Pathé, le groupe AB et hier le groupe Bolloré ont successivement jeté l'éponge non sans encaisser de substantielles plus values dont il aurait sans doute été souhaitable qu'une partie soit affectée au financement de la création.
Mais l'opération de rachat de direct 8 et de direct star par le groupe canal plus est d'une tout autre ampleur que la reconstitution par TF1 ou M6 de leur audience érodée par le plus large choix offert aux téléspectateurs.
Canal plus dispose, en effet, en matière de programmes et plus spécifiquement de sport, d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles d'une incomparable puissance de feu
due à sa position monopolistique sur le marché de la télévision à péage.
C'est cette puissance de feu qui avait si fortement inquiété les historiques de la Télévision gratuite TF1 et M6 qu'ils avaient obtenu des pouvoirs publics un rééxamen des conditions d'attribution du canal compensatoire dont la Chaine à péage entendait se servir pour les concurrencer.
Bertrand Méheut et Rodolphe Belmer ont-ils su jouer d'une fraternité bretonne ou profiter d'anciennes rancunes pour contourner avec maestria le blocage de leurs nouvelles ambitions, on l'apprendra sans doute bientôt.
Mais ce qui apparaît certain,c'est que la concurrence entre chaines gratuites va s'intensifier TF1 et M6 obtenant sans doute quelques compensations qui tempéreront leurs frustrations.
Cette bataille du clair profitera elle à une plus grande diversité de l'offre cinématographique et de la fiction française ou au contraire favorisera t-elle un renforcement de la présence des programmes américains ou de leurs clones fabriqués par des européens.
La réponse est grande partie entre les mains des pouvoirs publics qui devraient profiter de cette imprévue redistribution des cartes pour fixer des règles du jeu qui renforcent la création française donnant ainsi à nos opérateurs les vrais moyens de résister à l'arrivée probable dans les foyers des programmes diffusés par les géants de l'internet.
Vidéo :
Cannes 2011 : Rodolphe Belmer évoque la création de Canal 20
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