Le facteur sonne toujours deux fois

22 janvier 2012 par - économie numérique, spectacle vivant

La deuxième édition des Bis de Nantes est un grand succès amplifié par la présence de deux squatters politiques François Hollande, en tête du box office et Eva Joly qui doit commencer à comprendre qu'il est plus difficile de séduire les électeurs que de ferrer un mis en examen.

La SACD a inauguré Bis répétita séance permettant à 8 compagnies de défendre des projet originaux et forts tous  portés par l'essentiel: l'amour immodéré du théâtre.
Mais il faut le reconnaitre l'actualité était ailleurs puisque pour la première fois François Hollande avait l'occasion d'exposer ses ambitions culturelles .
Un discours brillant bourré d'idées neuves sur le spectacle vivant, réaliste sur le budget de la culture à sanctuariser, mais pas à augmenter et reprenant la thématique déjà développée par Nicolas Sarkozy de la nécessité de la culture en temps de crise.
Sur Hadopi le candidat avait choisi d'esquiver l'obstacle et d'aborder cette question compliquée en refusant les idées simples voire simplistes.
Mais patatras, un entourage déçu que des choses définitives ne soient pas dites obtint que devant la presse,et le journaliste du Monde le raconte très bien François Hollande prononce la sentence de peine capitale à l'égard de l'institution en charge de la protection des oeuvres.
Ce même entourage lui-même fort mal entouré accusa le lendemain la réponse graduée conçue dans un but pédagogique et non répressif d 'avoir criminalisé les internautes occultant ainsi la dimension culturelle du discours du candidat socialiste.

Quand on veut noyer son chien ... Air connu
Criminalisé ?  le Mel , la lettre recommandée voire la suspension de l'abonnement prononcée par un juge équivalent-ils aux peines infligées aux plus grands criminels ?
À ce tarif là,  je vais me débarrasser illico-presto de mon encombrante belle-mère, de tous ceux qui omettent de rémunérer les auteurs,ils sont nombreux, et de ma concierge qui oublie régulièrement de balayer la cour.
Quand on s'exprime au nom d'un candidat dont le sens de la mesure est connu de tous mieux vaut rester dans le même registre et éviter les mauvais mots qui jalonnent le discours de Marine Le Pen ou d'Emmanuel Gadaix le représentant de Megaupload qui la semaine dernière paradait au Sénat et se présentait comme un rempart de la liberté sur Internet.
Heureusement, la police et la justice américaine ont mis fin aux activités d'un groupe mafieux qui volait les artistes et le public tout en prétendant donner des leçons de Démocratie .
La bataille du droit d'auteur et de la liberté d'expression des créateurs a commencé.

Comme l'écrivait Shakespeare : « ils ont échoué car ils n'ont pas commencé par le rêve ».

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Commentaires (4)

 

  1. jean dit :

    la justice américaine n’a encore rien dit, vous avez déjà les résultats du procès vous ?

    et oui hadopi criminalise car la suspension de l’abonnement n’est pas l’ultime étape, vous le savez très bien …

    • Pascal Rogard dit :

      C’est bien de défendre l’indéfendable. quant au terme criminalisé il est lui aussi indéfendable car les infractions qui peuvent in fine être soumises au juge sont délictuelles et non criminelles

      • yann dit :

        Il semble bien en effet qu’il s’agisse d’indéfendables dans le cas présent… Maintenant, le bruit généré et la sympathie majoritairement lue devrait quand même vous alerter: Défendre son grisbi au mépris des libertés de communiquer a visiblement des effets pervers qu’il serait temps d’arreter de négliger.

        C’est, en attendant ceux qui vont prendre l’énorme marché abandonné par la force des évènements, l’autre enseignement de cette affaire.

        Vu sous cet angle, je doute qu’il y ait matière à crâner!

  2. yann dit :

    « la police et la justice américaine ont mis fin aux activités d’un groupe mafieux qui volait les artistes et le public tout en prétendant donner des leçons de Démocratie .
    La bataille du droit d’auteur et de la liberté d’expression des créateurs a commencé. »

    Il faut noter que si des « mafias » trouvent matière à gagner de l’argent ainsi, c’est en raison de la prohibition qui s’étends ailleurs… Ici, des erreurs grossières ont été commises (comme avoir la plupart de ses serveurs aux USA), peu de cas fait de l’obligation de conservation des données avec, inclus en 1er plan, l’e-mail (toute société donne consigne, dans ses instructions orales aux personnels ayant à traiter de propriété intellectuelle, de ne pas y laisser des infos sujettes à litige) fait partie.

    Bref, la totale pour se faire planter et fournir soit-même les preuves…

    Vous pouvez être certains que ceux qui vont reprendre le flambeau ne feront pas ces erreurs et seront par conséquent extrèmement difficiles à ferrer!

    Les conséquences de l’affaire mégaupload vont simplement accélérer l’emergeance de paradis numériques…

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