Qui veut gagner des millions ?

18 avril 2015 par - audiovisuel

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Qui veut gagner des millions ?

Il n'y a pas que les téléspectateurs chanceux et sans doute instruits qui peuvent faire de bonnes affaires dans le paysage audiovisuel français .
Le propriétaire de la chaîne Numéro 23 Pascal Houzelot ancien patron de la défunte Pink TV a lui aussi une bonne méthode pour se remplir les poches avec les fréquences hertziennes distribuées gratuitement par le CSA.
La méthode s'apprend dans les écoles de cirque en regardant les nains se dandiner et se rabougrir pour paraître encore plus petits.
Car dans notre système audiovisuel la petitesse est une vertu et la grande taille un péché capital.
Le nain doit ensuite se vêtir d' habits bariolés et afficher sa  différence.
Notre nain qui emploie 5 personnes a fait le bon choix celui de la diversité concept à la mode qui en terme de programmes audiovisuels ne veut pas dire grand chose mais à l'époque le chaland CSA n'était pas trop regardant et surtout ne voulait pas regarder.
Sur le site du régulateur Numéro 23 est ainsi présenté :
"Numéro 23  reflète la diversité de la société française dans toutes ses composantes et l'ouverture sur le monde :diversité des origines ,des cultures des modes de vie personnels et familiaux ainsi que des conditions physiques ,parité
L'éditeur propose des documentaires ,des magazines ,des séries et des téléfilms. La programmation comprend également des œuvres cinématographiques et l'offre de cinéma sera en particulier consacrée au cinéma d'auteur du monde entier."
Les auteurs parlons en !!!  ils aimeraient bien percevoir les droits que la chaîne  a omis de régler depuis sa création.
La diversité de la société française elle est magnifiquement illustrée par la programmation de début de soirée
Samedi :        Lost girl série TV américaine
Dimanche :   Le poids du déshonneur     film américain
Lundi :  :       Endiablé film américain
Mardi    :       Créatures extrêmes le défi  jeu américain
Mercredi :     Révélations magazine de société Français
Jeudi :           Va vis et deviens  film franco-israélien
Vendredi :    Face off  Divertissement américain
En bref tous les éléments de diversité et d' originalité susceptibles de justifier l'attribution d'une fréquence audiovisuelle  dont la gratuité est liée aux obligations  de contribuer au développement de la création française .
Cette affaire n'est qu'une minable carambouille fruit de la brigue et de l'intrigue qui retombe comme un fruit pourri sur le nez de l'autorité de régulation et des pouvoirs publics qui n'ont pas suffisamment encadré et de façon pertinente les conditions d'attribution des fréquences ni mis de garde-fous aux reventes spéculatives .
Car ce qui vaut les 90 millions d'euros que parait prêt à dépenser le groupe nextradiotv ce  sont non pas bien sûr les actifs d'une chaîne déficitaire mais la fréquence audiovisuelle qui est un bien public.
On ne s'étonnera pas dans ces conditions que les PDG des chaînes privées historiques qui peinent à obtenir des fréquences pour faire face à la montée en puissance des géants du net aient violemment dénoncé cette spéculation frauduleuse.
A toute chose malheur est bon et les pouvoirs publics devraient tirant la leçon de cette lamentable affaire empêcher le casino des fréquences et ne plus faire du pluralisme des opérateurs un critère d'attribution.
Laissons les nains dans leur jardin.

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Commentaires (3)

 

  1. Lucien Véran dit :

    Attribution ou délégation ?

    Un principe simple est qu’un bien public au lieu d’être « attribué » en toute propriété peut être « prêté » pour un temps, en gestion déléguée par exemple (DSP) sans pouvoir être aliéné (rétro cédé) sur un marché sans retour à l’intervention de la puissance publique garante de la délégation temporaire dudit bien public. Les communes savent faire cela pour la gestion de certains théâtres ou monuments lorsqu’elle ne souhaitent pas ou ne peuvent pas assumer la fonction d’animation et/ou de production. Serait ce impossible pour le cas des fréquences ?

    Bonne journée.
    Lucien Véran.
    Aix Marseille Université.

  2. Alain weill dit :

    N’oubliez pas de rappeler que tf1 et canal ont racheté chacune 2 chaînes tnt. Pour la première fois un groupe indépendant contribue à son tour à la consolidation du secteur. Les historiques préféreraient rester entre eux, mais pour le pluralisme il est souhaitable que les choses évoluent et que quelques nouveaux opérateurs emergent. En fin observateur vous décrivez les programmes de numéro 23. Faites le même travail avec hd1 et 6ter vous ne serez pas déçu! Rediffusion de vieux programmes de TF1 et M6 et rien de plus! Vive la diverdité! 🙂

    • Pascal Rogard dit :

      Ce qui compte pour les auteurs ce n’est pas le concept fumeux d’indépendance des chaînes mais la contribution au financement de la création.
      Numéro 23 outre ses engagements minimalistes non respectés n’a depuis sa création pas versé un centime aux sociétés d’auteurs ce qui en fait la honte du PAF.
      La rediffusion des fictions de TF1 et M6 est une bonne chose.
      En ce qui concerne HD1 n’oubliez pas que la chaîne est soumise à une obligation de groupe et que le pourcentage de son CA consacré au financement de la production d’œuvres patrimoniales EOF est le même que celui de TF1.
      Le seul intérêt de cette lamentable affaire est de montrer la claire nécessité d’un changement de réglementation.
      Et mes propos ne mettent pas en cause vos remarquables qualités d’entrepreneur.

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