Habemus Forum

19 novembre 2011 par - économie numérique

 

Jul, dessinateur / cartoonist

La quatrième édition du Forum d'Avignon avait le goût particulier des évènements  au cours desquels discussions politiques et débats professionnels se mêlent étroitement .
Le forum était en effet précédé d'un sommet culturel réunissant les ministres de la culture de 19 pays en vue de réfléchir aux enjeux de l'avenir de la création dans un monde où les technologies numériques bousculent les schémas traditionnels
Autre temps  fort la venue du Président de la République  décidé   à apporter un soutien déterminé à la création et aux mesures permettant de faire respecter le droit d'auteur.

Nicolas Sarkozy a d'entrée de jeu insisté sur le fait que pour lui la culture était un bien de première nécessité.

Un statut privilégié qui n'a pourtant pas récemment évité au livre et au cinéma d'échapper au relèvement de la TVA à taux réduit à la différence de la presse et des 140 premières représentations théâtrales qui sans doute sur le podium des bons éléves concourent dans la catégories des biens et services d'extrême nécessité méritant un taux super réduit resté inchangé à 2.10%.

Sur ce sujet de la TVA , il a toutefois été réaffirmé que les supports numériques devraient être soumis au même taux que les supports traditionnels ce qui permettra à la presse et au livre de bénéficier d'une harmonisation souhaitée par tous début 2012.
Autre point clef une volonté de faire de la culture une source de richesse et de maintenir en temps de crise des investissements jugés porteur d'avenir .
Evoquant la question désormais contreversée de la propriété littéraire et artistique, le Président de la République a remémoré les mauvais augures qui avant son élection lui prédisaient  un échec, car vouloir en ces temps de jeunisme numérique rappeler que la création doit être rémunérée sonne comme une intolérable provocation sécuritaire .
Le choeur antique des malheureux des télécommunications qui venaient de s'entendre sur une tribune commune exprimant leur ras le bol face à une fiscalité jugée excessive s'est vu rappeler sa prospérité et la nécessité pour lui et ses cousins américains de l'Internet de contribuer au financement de la création
Ce qui a le plus impressionné nos amis étrangers, européens ,américains, indiens c'est que le premier personnage de l'Etat consacre deux heures de son temps à exprimer sa vision de la politique culturelle et le fasse avec une réelle connaissance du sujet.
Pour le reste on retiendra le pragmatisme intelligent de Victoria Angelica Espinel expliquant l'action du gouvernement américain pour  assurer  le respect de la propriété littéraire et artistique et le dogmatisme de la commissaire européenne Nelly Kroes obnubilée par le marché unique numérique .
Il fut un temps où l'agriculture manquait de bras , l'Europe politique manque de responsables ambitieux capables d'incarner les rêves de ses citoyens.
Heureusement les grands artistes ne manquent pas et comme ne nous l'a pas chanté Barbara Hendricks:

" l'art est l'expression de la condition humaine ".

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Commentaires (11)

 

  1. Sebk dit :

    « Nicolas Sarkozy a d’entrée de jeu insisté sur le fait que pour lui la culture était un bien de première nécessité. »

    Si la culture et un bien de première nécessité alors il faut qu’elle soit accessible pour tous, c’est à dire a (très) bas prix voir qu’elle puisse être partagé gratuitement !!

    • Pascal Rogard dit :

      Les biens de première nécessité ne sont pas gratuits. Et heureusement de nombreuses activités culturelles sont gratuites et donc payés non par le public mais par le contribuable.

      • Sebk dit :

        Lissez bien mon message je dit bas prix voir gratuit…

        L’eau est un produit de première nécessité, elle est peu cher et un café-bar-restaurant est obligé de me l’offrir.

        La bouffe est certes payante mais des association en fournissent gratuitement aux plus démunis, grâce (entre autre) aux dons et aux gent qui leurs donne la bouffe, ça porte même un non « le partage »

        Les soin sont « des biens » de première nécessité, et oh surprise il sont souvent gratuits…

        « Et heureusement de nombreuses activités culturelles sont gratuites et donc payés non par le public mais par le contribuable »

        Et le public, il fait pas parti du contribuable peu-être ??

        Il y aussi la taxe copie privée qui finance la culture alors que ce n’est absolument pas son rôle.

        L’État ferai mieux de dépenser l’argent pour éviter que des gents crèvent de fin plutôt que dans une Hadopi complètement inefficace…

        Pour finir dans un autre sujet, apparemment, vous n’est pas pour la licence globale, pourtant avec dezzer ou spotify, on paye un abandonnement pour pouvoir écouter toute la musique que l’on veut (enfin celle disponible), c’est quand même relativement proche du concept de la licence globale, à la grande différence que dezzer et spotify reversent beaucoup d’argent aux label$ et peu aux auteurs alors qu’avec la licence globale ça serai le contraire…

  2. Charbax dit :

    La Licence Globale est la solution globale.

    1. Il faut instaurer la taxe 5-10 euros par mois au FAI ou que tout le monde paye.

    2. Redistribuer base sur les statistiques de popularié

    3. De toute maniere ca sert a rien « d’interdire » le piratage. Vous pouvez continuer a lancer des systeme licites de streaming/VOD etc si vous voulez, ils vont probablement pas pouvoir dominer.

    4. Mettre les jeunes en taule pour pirater c’est ridicule.

    5. Si des ayants droits ne veulent pas etre payé par la Licence Globale, c’est leur droit de refuser d’etre payé. En contre-partie il ne peuvent en aucun cas bénéficier d’armes pour mettre en taule les gosses qui piratent.

    6. Le systeme de la Licence Globale peut alors rapporter 8.4 milliards d’Euro par an en France, 120 milliards d’Euro par an mondialement, largement de quoi revolutioner le financement du Cinema, de la musique, des livres, des journeaux, des applications et tout autre forme de contenu sur Internet.

    7. L’histoire de la taxation du camembert aux USA est un peut ridicule. Vis-a-vis mettre en taule les gosse qui pirate, la France n’est en aucun cas obligée de mettre ses gosses en taule. Au contraire, les contenus Américains pourront avoir access a une partie de ces 8.4 milliards d’euro par an de revenu supplémentaire.

    8. Evt les Cinemas sont révolutionné, les gens peuvent y avoir accés illimité a tous les films, et il n’y aura pas que les filmes récent, il faut varier et diffuser plus de bon films, et chacun avec un projecteur peut établir son Cinema de proximité et automatiquement inviter les voisins pour voir des bons films. Tout est payé par la licence globale.

    9. Les bons réalisateurs auront moyen de financer leurs prochains films via la Licence Globale automatiquement vu la popularité de leurs précédent films.

    • Pascal Rogard dit :

      A ma connaissance aucun jeune  » n’a fait de la taule » suite à l’application d’une loi qui se veut pédagogique et non répressive.
      Pour le reste un système qui ne financerait que les créateurs dont l’oeuvre précédente a été un succès est voué à la sclérose et au manque de diversité

      • titub dit :

        C’est pourtant exactement ce que fait HADOPI. La liste des oeuvres surveillés par HADOPI sont les grands « hits » et les « grands classiques ». HADOPI ne laisse pas de place aux petits artistes et les majors non plus. Défendre le créateur ? La bonne blague.

        • Pascal Rogard dit :

          Il ne faut pas mélanger le soutien à la création et la lutte contre la contrefaçon numérique. Malheureusement le piratage ce n’est pas la diversité.
          A titre d’information ce n’est pas la Hadopi qui effectue le réperage des oeuvres disponibles de façon illicite sur Internet, ce sont les détenteurs de droits qui ensuite transmettent ces données à la hadopi afin qu’elle obtienne des FAI les noms et coordonnées des personnes concernées.

      • yan dit :

        La pédagogie de l’hadopi???

        Je vous envie: Le jour ou vous vous ferez braquer, la capacité à trouver le pétard braqué sur votre nuque « pédagogique » aidera (ou pas!) à passer un cap difficile!

        Car le manque de confiance dans le système élaboré est tel que l’on voit même un expert judiciaire dire sur son blog qu’il a pris un serveur dans un pays moins con d’où tout son traffic sort désormais, afin que son IP reste vraiment à l’abri des erreurs de prestataires même pas fichus de sécuriser leur infra!

        Il se vantait même d’y avoir ouvert un noeud TOR, afin de faire en plus oeuvre utile contre des imbéciles prêt à troquer nos libertés contre leurs rentes.

        Votre chimère, c’est en réalité un peu « une de combattue, 10 nouveautés »! Et il n’y a pas que des petits sauvageons en face…

    • Lucien Véran dit :

      A l’Elysée ou…

      8,4 milliards en France, 7 fois le box office, 2 fois le CA de canal+, bien plus que le marché pub des TV..c’est magique ! Charbax président ! ….ou Charbax à l’asile..c’est selon.

      Amicalement.

      Lucien Véran. Université Paul Cézanne – Euromed.

  3. Lucien Véran dit :

    Pratiquer ou consommer ?

    Ce qui me parait pouvoir (devoir ?) être classé comme étant de première nécessité pour une nation c’est la pratique culturelle et non la consommation de produits supports d’œuvres , de services ou de spectacles. Dans le même ordre d’idée l’on pourrait sinon s’entendre dire que la santé étant un « bien » de première nécessité, le sport doit être détaxé, et y compris lorsqu’il se réduit à la consommation de canettes sur canapé. Ajoutons qu’il est héroïque de vouloir distinguer (au niveau consommation) culture et divertissement (TVA à taux réduit sur les parcs d’attraction !) et que les autorités évitent de s’y risquer (sinon peut être en surtaxant la pornographie). Dans un modèle rêvé les assujettis coté consommation (sur tous supports) devraient, avec une dose de politique raisonnable, être incités à financer l’apprentissage et la pratique. A quand un crédit de TVA uniquement ouvert (à l’instar grossièrement de ce qui existe pour le mécénat) à ceux qui financeraient sur leur remontée de recette une action de formation dûment accréditée, une chorale ou une salle de montage amateur ? Après la crise peut être.

    Lucien Véran. Université Paul Cézanne – Euromed.

  4. yan dit :

    « Le choeur antique des malheureux des télécommunications qui venaient de s’entendre sur une tribune commune exprimant leur ras le bol face à une fiscalité jugée excessive s’est vu rappeler sa prospérité »

    Ah?? On ne doit pas vivre dans le même monde alors: Allez en Corée, que l’on qualifiait il n’y a pas si longtemps même pas de « marchand de transistors », mais de gourbi sous développé destiné à être thermonucléarisé un jour par le nord… pour constater combien notre ADSL de la fin des nineties commence à faire très minitel…

    D’ailleurs, c’est bien simple: L’industrie télécom meurt depuis 10 ans… Nous n’avons même plus de véritable pouvoir de normalisation (comme du temps de l’ETSI)! Désormais ce sont les chinois qui s’imposent…

    On va réussir à faire comme pour l’aviation légère et l’hydraviation: Tuer chez nous, à cause de législations débiles, ce que nous avons inventés!

    On est en pleine dématérialisation, que vous le vouliez ou non… et on n’aura pas les tuyaux pour faire passer l’objet des revenus que vous devriez viser car les taxes bouffent l’investissement! C’est assez ballot, non?

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