Trois palmes et un enterrement

24 mai 2011 par - audiovisuel

Il n' y a rien de pire pour un festivalier que de revenir de Cannes en ayant ,hasard des projections , raté celle de la récompense suprême la palme d'or.

Heureusement cette année, cette humiliation m' a été épargnée et je peux louer le choix du jury même si " The tree of life " du très rare  Terrence Malick contient quelques "langueurs monotones" qui ne portent pas atteinte à son statut de grand film artistique.

Le vrai sujet de réjouissance est dans la bonne tenue de soirée des films français qui témoignent d'un renouvellement des talents.

Le prix accordé à " Polisse" de Maiwenn et la palme de l'interprétation masculine revenant à Jean Dujardin que je ne saurai séparer de sa partenaire la délicieuse Bérénice Béjo marquent un renouveau d'ambition et même de culot s'agissant de " The Artist " de Michel Hazanivicius, film muet en noir et blanc, brillante déclaration d'amour au cinéma populaire.

Cannes a bien sur connu son mini scandale avec les propos hors de propos de Lars Von Trier qui a permis à Gilles Jacob toujours solide à un poste qui fait briller les yeux de nombre de prétendants de démontrer une nouvelle fois sa maitrise linguistique car le "personna non grata" decerné à l'imprudent provocateur sur proposition d'Antoine de Clermont Tonnerre  a le charme désuet des soufflets royaux.

Il rappellera d'ailleurs aux membres de l'ARP le " quitus " donné à Claude Miller à une époque de grande tension avec Canal plus.

Après quelques jours consacrés à l'amour du cinéma, il faut retourner aux affaires courantes,je le fais sans plaisir et avec ce proverbe québécois qui trottine dans ma tête: "Aide un cochon et il va chier sur ton perron".

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Commentaires (21)

 

  1. v.solignac dit :

    J’aime beaucoup aussi : flatte le vilain, il te chie dans la main.
    Ca m’arrive souvent de le penser en ce moment 🙂

  2. Sabine Cipolla dit :

    Comment on dit déjà? Ah oui, la SACD, c’est vôtre maison !

  3. Martin Brossollet dit :

    In cauda venenum

    (locution latine)

    With Friends like that, who needs ennemies?

    (ça c’est les anglais qui le disent)

  4. Lucien Véran dit :

    Reconnaissance et exclusion.

    Chaque région a sa version, en Provence (et en phonétique)cela donne « faï de ben à Bertrand, te le ren en caguant » ou quelque chose d’approchant.Voyez l’esprit
    Ceci étant j’avoue ne pas voir le rapport avec le schmilblick. S’il s’agit de dire que Lars Von Trier n’a pas la reconnaissance du ventre cela me parait un peu osé. L’invitation sur la Croisette inclurait elle une obligation implicite de bien se tenir et si oui où est la limite de la bonne tenue ?
    Un certain Mel Brooks avait osé imaginer (The Producers) un show intitulé « Spring Time for Hitler » …tous avaient bien compris l’esprit.
    Interdire les conneries et exclure ceux qui les profèrent leur donne de l’importance, il me semble préférable de les tourner en dérision à chaud…C’est un avis et je peux comprendre que cela ne soit pas facile en conférence de presse.

    Bonne journée.

    Lucien Véran.

  5. Elie-G. Abécéra dit :

    Très choqué par la dernière phrase.
    Surtout sur un blog dont la cible sont essentiellement les membres de la SACD qui, indirectement, vous paient pour que vous fassiez, plutôt assez librement, si j’en juge, votre métier.
    Je suis sincèrement désolé que vous le fassiez « sans plaisir », il est vrai que le poste de directeur général de la SACD doit être aussi éprouvant que commercial chez France Télécom.
    Il est donc peut-être temps de reconsidérer votre fatigue ou même, votre désir professionnel : personne n’est irremplaçable, et il est des combats où il faut être présent à 100%, sinon, c’est peine perdue.
    Enfin, il me semble déceler dans votre toute dernière assertion un semblant d’insulte à l’égard des cochons que nous pourrions être, nous, les membres de la SACD. Un peu de courage pour développer votre sentiment, peut-être ?
    En allant, cette fois-ci, au bout de votre raisonnement, et avec de réels arguments ?
    A défaut d’excuses…

    • Pascal Rogard dit :

      Je ne suis pas irremplaçable et serait donc remplacé peut-être par un ex commercial de France Télécom.
      Ma dernière phrase était une private joke qui ne visait aucunement des membres de la SACD, mais en ces temps de querelles intestines j’aurai du être plus prudent car les esprits s’échauffent inutilement.

      • Pascal Rogard dit :

        Je suis souvent ironique c’est ma nature mais rarement désinvolte dans la défense des auteurs.
        Pour le reste tous ceux qui vivent le festival de Cannes savent que l’atterrissage est toujours morose, même pour ceux qui repartent les bras chargés de lauriers ce qui d’ailleurs est le cas de la SACD qui a participé à la conclusion du très important accord sur la numérisation des films de patrimoine

        • Laure Legrand dit :

          Je n’ai pas suivi les querelles intestines,et cela ne me regarde pas. Par contre, maintenant que je suis du côté du patrimoine (et que je m’y régale), j’applaudis des deux mains pour la conclusion de cet accord. Bravo et merci à tous ceux qui y ont contribué ! C’est une belle et essentielle victoire.

        • Pascal Rogard dit :

          Vous avez raison de ne pas les suivre et de vous en tenir à l’essentiel.
          Merci de ce premier commentaire sympa.

        • A.C upial dit :

          Très bien, vous n’êtes ni méprisant ni désinvolte. Nous avons tous mal compris. Dont Acte. Alors je suis sûr que vous aurez à coeur de recevoir sans plus tarder (la date du dernier rendez-vous ayant été annulée à votre demande) les nouveaux représentants des scénaristes afin de dissiper ces mauvaises interprétations et les malaises qui pourraient subsister ? 🙂

  6. A.C upial dit :

    Si vous êtes las de votre job, laissez la place. Les cimetières sont plein de gens irremplaçables…
    On a besoin de gens motivés et mobilisés à la tête de la SACD. Pas de gens qui occupent des postes pour expédier « les affaires courantes » avec mépris et condescendance tout en palpant le pognon que ces auteurs leurs rapporte.
    Votre conclusion est insultante.

  7. VERRY Elizabeth dit :

    Tant qu’on ne sait pas de quel cochon vous parlez, je préfère imaginer que ce ne peut absolument pas être des auteurs de la société dont vous êtes le directeur général. Et qui vous paient.

    • Pascal Rogard dit :

      Merci aux scénaristes de contribuer à l’animation du blog.
      Mais le proverbe québécois ne les concerne pas.
      Message personnel pour Martin Brossolet
      Un Mel est une correspondance privée et doit le rester.

    • Pascal Rogard dit :

      N’imaginez pas, bien que visiblement ce soit votre métier.

      • VERRY Elizabeth dit :

        … qui pourrait aussi devenir le vôtre, lors de votre prochaine vie ? Vu les nombreux scénarios que votre plume suscite, vous auriez de l’avenir dans la « profession ».

  8. Walton Ward Kathryn dit :

    Mieux vaut écouter qu’ergoter (vieux proverbe chinois) car celui qui passe l’été sans cochon, passe l’hiver sans bacon…

  9. Patrick Boriès dit :

    8 thermidor an II
    Robespierre
    « Disons qu’il existe une conspiration contre la liberté publique…
    Quel est le remède à ce mal ? Punir les traîtres, renouveler les bureaux du Comité de Sûreté Générale, épurer ce comité et le subordonner au Comité de salut public, épurer le Comité de salut public lui-même ! »
    Challier
     » Quand on se vante d’avoir le courage de la vertu, il faut avoir celui de la vérité. Nommez ceux que vous accusez !  »
    « Nous ne sommes pas faits pour être régis, mais pour régir les dépositaires de votre confiance ».

    • Pascal Rogard dit :

      Hou là là la terreur guette .Au secours Badinter , la guillotine revient

      • olivier cohen dit :

        vous ne visiez ni les auteurs, ni les scénaristes… tant mieux. par contre, il me semble que l’ironie et la désinvolture de votre ton ne prennent pas acte du malaise général. le rapprochement entre « affaires courantes » retrouvées « sans plaisir » et les « cochons » ne peut que nous toucher, non? et considérer ce sentiment comme de la paranoïa, ou du délire ne fera que l’amplifier.

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