L’agenda caché

23 avril 2012 par - audiovisuel

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La commission de l'UE vient de s'inquiéter du score important réalisé par le Front National aux élections présidentielles françaises.

C'est bien de s'inquiéter mais ce serait encore mieux de s'interroger sur les raisons qui poussent dans plusieurs pays européens de nombreux citoyens à exprimer leur défiance à l'égard des institutions européennes et à prôner les valeurs nationalistes.

Une des  raisons est que la politique européenne est de en plus inaudible et que de par la volonté des Etats, elle n'a trouvé aucune personnalité charismatique pour l'incarner et défendre ses valeurs.

L'Europe, c'est pour les européens une bureaucratie obscurantiste attachée à des règles  de libre échange qui ont montré leurs limites et leur incapacité à sortir le vieux continent du marasme économique.

Dans le domaine culturel, l'UE sous l'impulsion de la France a un temps défendu la diversité culturelle et sa convention qui impose de ne pas mélanger culture et commerce et de ne pas échanger services financiers ou agriculture contre la protection et la création des oeuvres de l'esprit.

Une occasion unique de marquer cette orientation culturelle est la négociation en cours d'un accord commercial entre l'Europe et le Canada, Etat qui a également porté sur les fonds baptismaux la convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

Mais défendre une grande ambition, c'est trop demander aux négociateurs commerciaux qui cherchent à monnayer contre des contreparties commerciales sonnantes et trébuchantes la reconnaissance d'une exception culturelle à laquelle ils savent que les canadiens sont très attachés .

Tout celà se discute de façon opaque comme a été négocié par les mêmes le désormais fameux traité ACTA.

Quand vous rencontrez ces fonctionnaires , ils sont charmants, vous regardent avec un sourire en coin, parlent longuement mais ne disent rien.

A l'issue de l'entretien, vous savez qu'ils préparent un mauvais coup contre  la politique culturelle,mais comme les lutteurs turcs ils sont tellement enduits d'huile qu'ils vous glissent entre les doigts.

En cherchant leur fil d'Ariane vous comprenez que leur prochain objectif est de préparer  la zone de libre échange transatlantique que chérissait Sir Léon Brittan. Une discussion au cours de laquelle les américains ne manqueront de remettre sur le tapis leur intérêts offensifs dans les secteurs du cinéma de l'audiovisuel et de la musique et de veiller soigneusement à la protection des grandes entreprises de l'internet qui profitent des possibilités d'optimisation fiscale offertes par des règles fiscales inadaptés à ce type de prestations aisément délocalisables.

En revenant de Bruxelles, vous savez pourquoi le nationalisme progresse en Europe et comment le fonctionnement actuel des institutions européennes le favorise.

Commentaires (6)

 

  1. JEROME LAPARA BOSSIS BERRIAU dit :

    EVIDEMMENT / OBVIOUSLY
    JLBB

  2. vincent solignac dit :

    Nous attendons la déferlante (tsunami?).

    Quand, il y quelques jours, j’ai lu l’article de takis Candilis sur huffingtonpost, j’ai eu subitement l’envie de changer de métier.

    http://www.huffingtonpost.fr/takis-candilis/tele-connectee_b_1388196.html

    A toi de jouer Pascal 🙂

  3. Lucien Véran dit :

    Rien sur l’Europe !

    Sondage anonyme effectué sur une petite (35) population étudiante de moins de 25 ans, (région ouest paca, mi février 2012))
    Quelques arguments dominants en faveur d’un vote « anti-système » (De Marine à Poutou-Artaud):
    – Politique spectacle et consanguinité médiatique sans rapport avec la « vraie vie »
    – Sur-Population étudiante vécue par rapport aux débouchés professionnels dans beaucoup de filières.
    – Pouvoir lointain et « peopolisé ».
    – Impuissance économique du pouvoir politique.
    – Fiction plus intéressante que la réalité du monde, envie de provoquer et de troubler le jeu (le bulletin comme pavé).

    Il est à noter que les jeunes gens interrogés ont une analyse des « débats » bien éloignée des types médiatiques dominants (gauche/droite pour faire vite) . En gros ils distinguent les « énervés » et les calmes, les rusés et les sincères, les ambitieux et les désintéressés…comme ils jugeraient des personnages de fiction finalement.

    Bonne journée.

    Lucien Véran.
    Aix Marseille Université – Euromed.

  4. Rogard Vincent dit :

    Beau papier mais il y a néanmoins un domaine où l’Europe devient moins abstraite à beaucoup de citoyens c’est celui de la circulation croissante des étudiants grâce aux programmes européens. Or, il s’agit bien des générations à venir…Entre l’Europe tiroir-caisse et l’Europe des règles il y a un chemin… à inventer encore et encore !!!

    Vincent Rogard
    Professeur des universités

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