Cinéma au bord de la crise de nerfs

14 octobre 2012 par - économie numérique

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Dans toute l'Europe la crise économique n'épargne pas le secteur culturel. Le cas espagnol illustre bien les mesures à contre sens qui pourraient rapidement mettre à bas un cinéma original qui a su concilier une politique de films commerciaux et le soutien à quelques uns des plus brillants cinéastes de notre continent.

Première mesure désastreuse une augmentation de la TVA de 13 points passant de 8% à 21 % pour le théâtre et les salles de cinémas considérés non comme des services culturels mais des activités de divertissement .

Il est encore trop tôt pour connaître les effets de cette mesure mais il est probable qu'ajoutée à la crise économique elle frappera durement l'exploitation cinémétagrophaphique espagnole et par voie de conséquence la distribution et la production particulièrement celles des films nationaux qui y trouvent leur premier débouché.

Deuxième mesure une réduction de 30% des crédits de l' Institut de la cinématographie et des arts visuels l'équivalent de notre CNC  qui sont passés en 2012 de 106 millions € à 69 millions € les fonds automatiques alloués à la production étant réduits de 20%.

Inutile d'être un habitué d' Elisabeth Tessier pour prédire que ces réductions vont entrainer un sensible recul de la production et de sa diversité, les fonds disponibles se concentrant sur les coproductions internationales les plus prestigieuses.

Le plus choquant c'est que le cinéma en salles va supporter une TVA de 21% alors que le téléchargement des films par l'intermédiaire d'iTunes installé au Luxembourg ne supportera que 3% sur les droits de propriété intellectuelle et  15% sur les prestations techniques soit un taux global largement inférieur à 10%.

Evidemment ces activités ne rapporteront rien ni à l'Etat espagnol ,ni recettes ni emplois ,ni bien sûr au financement de sa création.

Le pire est que cette arnaque se fait au vu de tous et que nos bien aimés eurocrates qui donnent à longueur de journée des leçons de juste concurrence et traquent les aides d'Etat à la culture regardent ailleurs dès qu'il s'agit de faire respecter le minimum de règles d'harmonisation aux géants du net .

L'Europe est faible car les esprits qui la dirigent sont faibles, très faibles.

 

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Commentaires (1)

 

  1. yann dit :

    « L’Europe est faible car les esprits qui la dirigent sont faibles, très faibles. »

    Les états gardent au sein de l’Europe leur souveraineté… Et si le Luxembourg est capable d’attirer les filières d’avenir avec des taxes faibles, c’est peut-être aussi car il n’a pas soutenu via la dette des canards boiteux qui n’ont jamais été fichus de se passer d’un subventionnement pour survivre!

    Pour ne pas pénaliser des quelques acteurs sans doute capables d’attirer le public pour vivre sans parasiter les finances de l’état, je suis néanmoins d’accord sur le fait qu’il aurait sans doute été plus opportun de réduire encore plus le subventionnement du CNC espagnol, pour par exemple ne plus assurer que ce qui est clairement le role d’un état (conservation du patrimoine par exemple)… et ne pas augmenter les taxes sur les salles.

    C’est ce dernier point qui est très malheureux.

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