Souvenir de jeunesse
30 novembre 2009 par Pascal Rogard - spectacle vivant
Je n'aurai jamais imaginé, il y a près de 40 ans, être un jour en position de recevoir à la SACD les proches et amis d' Eugène Ionesco pour lui rendre à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, l' hommage que justifie une oeuvre immense dont tous les contours n'ont pas encore été explorés.
Ma relation avec Eugène Ionesco date de la période où jeune responsable et metteur en scène d'une troupe de Théâtre amateur, je m'étais mis en tête de monter la "leçon" et surtout de jouer la pièce à Paris.
La SACD contactée pour l'obtention des droits m'avait répondu fort justement que les représentations en Province ne posaient aucun problème, mais qu' il était impossible que je joue à Paris en raison de l'exclusivité accordée au théâtre de la Huchette.
Avec le culot et le zeste d'inconscience indispensable à la jeunesse, j'avais sollicité un rendez vous au maitre qui me l'avait rapidement accordé.
Après m' avoir demandé comment je comptais mettre en scène la leçon, Eugène Ionesco avait justifié la position de la SACD et ajouté malicieusement: "bien sûr vous n'avez pas le droit de jouer la pièce à Paris, mais si vous le faites discrètement nul ne s'en souciera."
Ma route recroisa ensuite celle d'Eugène Ionesco lorsque je participai sous la houlette de mes camarades Dominique Serrand et Vincent Gracieux désormais installés aux Etats Unis avec le théâtre de la jeune lune à une nouvelle création de "Tueur sans gages " pièce qui offre à l'acteur principal un des plus beaux monologues de théâtre.
Eugène Ionesco ou comment ne jamais s'en débarrasser.
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