Lucidité
6 avril 2010 par Pascal Rogard - économie numérique
Au moment des débats de la loi Hadopi ,rares étaient les journalistes à défendre l'idée que la propriété littéraire et artistique n'était pas un bien sans maître, mais qu'au contraire créer des oeuvres de l'esprit avait un coût et donc un prix et que la gratuité était un leurre.
Au moment des réflexions de la mission Zelnik, la SACD était bien isolée dans ses propositions visant à instaurer une contribution de Google, le nouveau maître de l'Internet, celui qui capte à son seul profit la valeur créée par tous les producteurs de ce que l'on nomme du mot affreux de contenu.
Voilà pourquoi aujourd'hui , le Christ venant de ressusciter et la grâce divine étant tombée sur notre presse nationale , je me réjouis de l'éditorial dans Libération de Laurent Joffrin :" Il faut faire payer Google".
Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pêcheur qui se repent ( Luc 15:10)
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Commentaires (7)
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L’argument de Joffrin a déjà quelques mois.
C’est un argument assez faible. Déjà il signifie que le problème est exogène à la presse.
Je vous laisse le loisir de le prouver.
Faîtes votre enquête sur le contenu et le service que la presse est sensée vendre, et nous en reparlons.
Accés et « contenus »
Laurent Joffrin est surtout inquiet de la part de marché prise par Google en matière de publicité grace à son imparable modèle de rémunération au contact.
Sur le fond Google profite de l’ubiquité dans le monde numérique entre les informations d’accés et des contenus tous numériques. Cela est bien différent dans le monde réel ou l’adresse de la chose n’est pas la chose ou entre les deux mondes ou l’accés numérique, n’est pas la prestations réelles… (google trouve le site d’un hôtel mais ne vous loge pas)
Un des problèmes est de distinguer donc ce qui est chemin d’accés pour lequel personne ne conteste la rémunération contractuelle directe (commission) ou indirecte (publicité, revente du flux) des intermédiaires (sinon il faut demander au guide Michelin une part de ses recettes et les reverser aux Hoteliers et restaurateurs)de ce qui est prestation ou oeuvre sous droit (d’auteur, d’éditeur, de producteur)
Pour ces « contenus » (quel autre mot utiliser ?)seule une coalition mondiale des ayants droits et de leurs représentants légitimes sous l’égide d’un tiers de confiance lui même mondial (UNESCO ?) peut ésperer obtenir un compromis viable…à Google (mais n’oublions pas Baidu et les autres!) l’argent de l’accés, aux ayants droits la rémunération des « contenus »
Bonne journée.
Lucien Véran.
Avis préalable : Cet article est un appeau à trolls ceux qui y répondent sont maintenant avertis (si mon commentaire passe la modération)
Les « fournisseurs » de contenus, après avoir infructueusement légalisé les virus, taxé tout ce qui peux ressembler à un consommable informatique, s’être octroyé des pouvoirs de police judiciaire et de senseurs et copieusement insulté la clientèle; surprise (devrait-elle encore l’être) de ne toujours pas voir (re)décoller les ventes ; s’inspire de la stratégie de survie des célèbres « patent trolls »
Résumé en langage ‘neutre’
Google est un acteur extrêmement innovant et respectueux (à sa manière) des utilisateurs (vous pouvez quitter google quand vous voulez) fait des profits, une industrie passéiste refusant d’innover décide de vire sur le dos de la première…
Expliquez moi juste comment vous comptez imposer en France une activité rémunérée et imposée aux États Unis, ça devrait vous occuper…
Lucidité II
Rien ne justifie de taxer Google ni pour aider les artistes ni pour aider les journalistes z’ont qu’à développer eux même un modèle économique viable et performant, surement trop demander pour des dinosaures.
Pas très gentil de CENSURER mon message sur la commission copie privée qui veut TAXER les consoles de jeux ou les tablettes.
Et aujourd’hui on apprend via un rapport de la cour des comptes que les sociétés de gestion collective de droits d’auteur et droits voisins ne connaissent pas la crise eux ( http://www.numerama.com/magazine/15437-un-rapport-officiel-fusille-les-salaires-des-dirigeants-de-societes-d-ayants-droit.html ).
D’accord avec Lulu77 : la presse à eu tout le loisir d’observer à quel point l’industrie de la musique à fait l’autruche pendant 10 ans.
Avec l’avènement du web des échanges (web 2.0), l’avenir promis au web de la pertinence et de la hiérarchisation de l’information (web 3.0), et l’arrivée de l’Ipad qui donne encore un nouvel élan au web et au print, la presse a effectivement des questions à se poser.
Le Huffington Post l’a bien compris et c’est d’ailleurs un media digital qui prospère.
La presse est face à une modification radicale et rupturiste de son marché : les gens n’achètent plus (ou bcp moins) de magazines/journaux en kiosque et s’abonne moins. Je pense que tout journaliste dont le patron écrit que la solution que est de « taxer google » devrait aller dans le bureau du dit patron pour lui dire deux mots sur sa vision stratégique de son marché.
La résistance au changement est un concept qui m’a toujours fortement étonné, surtout pour des sociétés de service.
Il n’y a aucune raison que ce soit Google qui tire seul les bénéfices de cette nouvelle donne, mais des arguments tels que « Google est méchant » n’est pas digne de patrons qui ont la responsabilité de la viabilité de leur entreprise.
L’édition (musicale et écrite) devrait regarder les choses en face (pour changer) et essayer de s’adapter : Y a-t-il une raison absolument fondamentale qui fait que la destinée de la presse est uniquement entre les mains de Google et des FAI ?? Les journaux ne peuvent pas trouver des idées pour gagner de l’argent seuls ?
FlickR était un jeu en ligne au tout début de son existence, Game Neverending. Voyant que la fonctionnalité de partage de photos devenait plus populaire que le jeu lui-même, les dirigeants ont décidé d’abandonner le développement du jeu et de se concentrer sur le développement technique et commercial du service de photo, baptisé FlickR donc.
La presse ne peut-elle pas se prendre en main ? Après tout, ce sont les organes de presse qui détiennent les forces vives du système : la capacité à produire du contenu.
En plus affirmer que Google est le passage obligé et rémunérateur (comme le laisse entendre le post de Lucien) est discutable.
Dans les faits on peut se rendre, c’est un exemple, par plusieurs forums pour s’informer.
C’est sympa de dire à ses journalistes « Google fait le job mieux que vous ». Voyons M Joffrin ça ne tient pas une seconde.
Qui peut penser que Google est plus efficace qu’un bon journaliste et ses 20 années d’expérience?
@Pascard Rogard
Le principal problème c’est l’accès. Et ça vous concerne à la SACD. L’accès à Google est facile, on peut faire bien plus facile que l’accès iTunes
Exemples
– tous les journaux sont en carte-bleue prélèvement, plus recommandé pour cesser l’abonnement par exemple chez La Tribune, c’est débile en plus d’être hors la loi.
-il n’y a pas de bouton « acheter » en première page des applis presse iPhone
-les porte-monnaie électroniques sont extrêmement couteux.
-je vois une belle vidéo de mon artiste préférée sur le web elle n’est pas à vendre, les vidéos sur YouTube non plus.
Bref vous combattez Google en marchant sur la tête.