Manuel à l’usage des internautes lobbyistes

26 mars 2009 par - économie numérique

Etant souvent qualifié par les adversaires de la loi création et internet de lobbyiste, je reconnais volontiers être, en la matière nettement surpassé, par les spécialistes de la quadrature (désolé, il n'y a pas encore de bandeau noir sur le site de la SACD) dont je livre brut de décoffrage cet amusante leçon de conversation avec un député:

Quoi ? (exemple de conversation téléphonique)

  • VOUS: "Bonjour, je suis (Prénom, Nom), j'habite à (Ville), je suis (profession ou occupation), et je viens de vous envoyer un courrier électronique au sujet de la loi "création et internet". L'avez-vous bien reçu ? Avez-vous pris connaissance du dossier de La Quadrature du Net ?"
  • BUREAU-DU-DÉPUTÉ: "Bonjour, M./Mme (député) est très occupé(e) en ce moment. Nous recevons beaucoup de mail à ce sujet. Nous vous recontacterons."
  • VOUS: "Attendez, j'ai voté pour M./Mme (député) et j'aimerais tout de même savoir. Que pense M./Mme (député) de cette loi ? Et plus particulièrement du fait que la procédure étant basée uniquement sur des relevés informatiques, elle condamnera inévitablement des innocents, et que les utilisateurs éduqués à la technique peuvent très facilement la contourner ?
  • BUREAU-DU-DÉPUTÉ:"M./Mme (député) pense que ce texte de loi est un texte pédagogique qui aidera à endiguer le fléau du piratage qui tue les artistes."
  • VOUS: "Le problème est que cela ne peut pas marcher : les preuves collectées sont faibles et impossibles à contester. comment peut-on confier la détection d'infraction, qui relève de la mission de la police, à des acteurs privés ?"
  • BUREAU-DU-DÉPUTÉ: "Si cela décourage certains 'pirates', cela sera déjà bien !"
  • VOUS: "Il y a un grave problème de séparation des pouvoirs. Personne n'a jamais prouvé sérieusement que des gens dissuadés iraient acheter plus de disques et de fichiers, pas plus qu'aucune étude sérieuse n'a démontré que les échanges sont la cause principale de la crise du disque (et l'industrie du film se porte plutôt bien !). Il existe pourtant de nombreuses études scientifiques (gouvernement canadien, gouvernement néerlandais, big champagne, m@rsouin) qui démontrent le contraire !"
  • BUREAU-DU-DÉPUTÉ: "Vous n'êtes qu'un pirate qui veut pirater, c'est du vol, du pillage, etc."
  • VOUS: "Quoi que vous et moi pensions de l'échange d'œuvres entre particuliers, ce qui est important c'est que cette loi violera des principes fondamentaux de notre droit, comme la présomption d'innocence, tout en étant absolument inefficace. Cette loi témoigne avant tout de l'incompréhension totale qu'a le gouvernement d'Internet et des technologies numériques. Les forums grondent d'arguments pertinents contre cette loi, et personne qui connaît Internet n'est dupe de la rhétorique de la ministre Albanel. La France va de plus devenir la risée de ses voisins : la Suède, l'Allemagne et la Norvège ont déjà rejeté la riposte graduée, et la Nouvelle-Zélande, seul autre pays avec la France qui comptait l'adopter par voie législative, vient d'abandonner cette idée. Il faudrait vraiment que M./Mme (député) s'oppose à cette loi. Pouvez-vous lui transmettre mon courrier et mon appel s'il vous plaît, je rappellerai pour tenter de lui parler ou d'obtenir un rendez-vous."
  • à compléter...

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Commentaires (42)

 

  1. check_ca dit :

    En effet Monsieur Rogard, ça serait « amusant » de vous voir pratiquer ce genre d’exercice auprès des personnalités politiques que vous êtes amené à cotoyer dans le cadre de votre soutien au projet de loi HADOPI.

    Cordialement.

  2. ikariya dit :

    Ou comment internet permet au simple citoyen de se faire entendre, ou du moins « écouter », par ses représentants !

    C’est très bien je trouve que les citoyens « activistes » aient des moyen d’action, ça compense un peu face aux professionnels du lobbying (faut bien utiliser un mot) qui ont un accès ouvert à l’assemblée (voir la distribution de bons d’achats lors de la loi DADVSI) , des moyens financiers et des moyens de pression (genre chantage a l’emploi) bien plus importants.

    Quand ils ne pas tout simplement en train de siéger comme F. Lefebvre qui est lobbyiste de profession.

    Il est quand même désolant de voir que les représentants des artistes, censés être garants d’une certaine liberté d’expression et d’action vis à vis du pouvoir, en viennent à se plaindre de la liberté de parole et d’action de leurs concitoyens. La collusion de l’art et du pouvoir n’a jamais fait bon ménage.

  3. mr_freeze dit :

    Désolé Mr Rogard, je n’ai pas la chance, contrairement aux représentants des professionnels de la filière culturelle, de côtoyer (ou de dîner avec) nos décideurs pour faire entendre ma voix.
    .
    Et quand je vois que les élus du peuple prêtent bien plus d’attention aux demandes des industriels de la culture qu’aux citoyens lambda, je ne peux que me réjouir de l’existence de groupes de pression citoyens.
    .
    La Quadrature du Net a été crée bien APRES la SACD (et les autres sociétés de défense des ayants-droits), en réponse au lobbying aggressif des professionnels de la filière culturelle.
    .
    La Quadrature du Net ne fait qu’utiliser les mêmes armes que celles que vous (et la SACD) employez depuis plusieurs années. Ils ont été à bonne école il faut dire.
    .
    Je suis heureux de lire que, malgré des moyens financiers bien inférieurs à ceux des lobbies de l’industrie culturelle, ils arrivent néanmoins à vous « surpasser ».
    .
    Vous pouvez continuer d’ironiser ainsi sur la Quadrature du Net, ils ne sont finalement que le miroir de ce que vous êtes et faites … sauf que eux le font dans l’intérêt des citoyens. 🙂

  4. Pascal Rogard dit :

    Mes moyens financiers sont très limités et les comptes de la SACD sont transparents et publiés sur notre site
    Mais vous posez une bonne question car je n’ai jamais compris comment était financée la quadrature du net.
    Chacun a le droit de s’exprimer et de donner aux parlementaires son opinion. Ce qui m’amuse c’est le caractère sommaire de l’analyse du projet de loi création et Internet et cette volonté de faire peur alors que le texte est très modeste et vise seulement à faire de la pédagogie et à favoriser les offres légales.

  5. mr_freeze dit :

    De la même manière, dire simplement que les texte est « modeste » et qu’il ne vise qu’à faire de la « pédagogie » et « favoriser les offres légales » est également sommaire.
    .
    C’est sommaire, car vous taisez tous les dommages collatéraux engendrés par ce projet de loi, la remise en question de principes fondamentaux tels le droit à la défense, la privatisation de la justice, mais également la contradiction avec les principes européens (réafffirmés cette semaine), ou le cul-de-sac du financement des artistes.
    .
    Tous ces sujets ont déjà été évoqués et argumentés en long en large et en travers, mais vous persistez à réduire ce projet de loi:
    – à son caractère (artificiellement) pédagogique.
    – à (l’espérance de) l’essor de l’offre légale (… via la menace, en plus).
    .
    Quand je vous dit que la Quadrature du Net n’est rien d’autre que votre reflet.
    .
    Ces « 5 gus dans un garage » que sont la Quadrature du Net ne font que retourner contre vous les méthodes que vous employez depuis de nombreuses années … Iriez-vous jusqu’à invoquer des droits d’auteur pour ce genre de choses?

  6. quesh dit :

    C’est assez intéressant ce qu’il y a sur le site de la quadrature du net. Et en plus ça a le mérite de fonctionner. J’ai donc eu mon député au téléphone et lui qui n’avait pas de position précise sur le sujet à part le message officiel est clairement contre ce projet de loi maintenant. N’oubliez pas d’envoyer des emails et n’abandonnez pas avant d’avoir une réponse écrite. Les députés, sont très sensible au concept  » élections / électeurs « , va savoir pourquoi..

  7. Pi dit :

    Une honte ! Un scandale !

    Ce ne sont pas des méthodes !

    Tandis que nous décourageons l’envoi de mail copiés/collés et incitons systématiquement les citoyens à envoyer des courriers personnalisés, les employés des métiers du cinéma reçoivent des modèles de lettres toutes faites, ainsi que des incitations au spam copié/collé :

    ——————-

    Modèle de courrier à envoyer à votre (vos) député (s)

    ( les zones grisées sont à compléter et modifier par vous-même)
    Texte disponible sur http://www.fncf.org , Accès pro

    Monsieur /Madame
    Député/Députée de

    XXX, le XXXXX 2009,

    Monsieur le Député/ Madame la Députée

    Je suis exploitant du cinéma [intégrer une présentation rapide du cinéma et de ses éventuels rapports avec les collectivités, son intégration dans l’animation urbaine, culturelle, sociale etc…]

    L’examen du projet de loi « Création et Internet » a débuté mercredi 11 mars 2009 à l’Assemblée Nationale après avoir été adopté à l’unanimité par le Sénat le 30 octobre 2008. Il doit se poursuivre à partir du 30 mars 2009. Les premiers débats, ainsi que la manière dont ils ont été relayés par la presse, m’incitent à réaffirmer auprès de vous l’extrême importance que revêt son adoption pour l’ensemble des salles de cinéma.
    J’attire votre attention sur l’aspect équilibré de ce projet de loi. L’importance de ce texte est telle pour nous que la Fédération Nationale des Cinémas Français, qui représente l’ensemble des cinémas, a d’ores et déjà annoncé, afin de favoriser le développement de l’offre légale, son accord pour que les films soient mis à disposition beaucoup plus tôt, soit entre 4 et 6 mois contre au-delà de 6 mois aujourd’hui. Un délai plus court constituerait une grave menace pour les salles de cinéma.

    Avec plus de 450 000 téléchargements quotidiens, le piratage atteint désormais un niveau comparable à celui des entrées dans les salles. Le piratage menace les salles de cinéma, qui sont, dans les petites ou grandes agglomérations, comme dans les zones rurales, le principal lieu d’animation culturelle et sociale. Ce parc de salles, unique en Europe, est le garant de la vitalité et de la diversité du cinéma français qui est le seul à connaître une part de marché équivalente à celle du cinéma américain.

    La loi Création et Internet propose deux volets pour lutter contre le piratage : D’une part, un mécanisme d’information et d’avertissement et, d’autre part, la garantie offerte d’une offre légale proposée plus rapidement.
    Tout d’abord, ce projet de loi « dépénalise » le téléchargement illicite pour proposer à la place un dispositif préventif axé avant tout sur l’information des internautes. La suspension temporaire de l’accès à Internet n’interviendra qu’en dernier recours. Ce dispositif ne permettra aucun autre contrôle du contenu et ne portera atteinte à aucune liberté fondamentale. Le recours au juge restera possible pour traiter les véritables délinquants. Ce projet de loi n’est donc en aucun cas liberticide.
    La simplicité du mécanisme d’avertissement, qui a déjà été mis en œuvre avec succès à l’étranger, est garante de son efficacité, les études d’opinion notamment celle menée par la FNCF, « Les 12-25 ans et le cinéma » démontrant la très large connaissance du caractère délictueux du téléchargement illégal.

    En ce qui concerne la mise en place d’une offre légale, les salles de cinémas se sont engagées depuis longtemps à raccourcir les délais de mise à disposition des œuvres. En effet, les « Accords de l’Elysée » prévoyaient déjà que les professionnels du cinéma proposeraient, à l’issue de l’examen du texte par le Parlement, les œuvres cinématographiques plus rapidement. La force de cet engagement été accrue par l’ajout par le Sénat d’un article (numéro 9ter) qui prévoit le principe de l’obligation pour les professionnels de convenir d’un délai d’exploitation des oeuvres sur chaque support de diffusion. La complexité de l’enchaînement de ces différents délais rend effectivement nécessaire la négociation professionnelle.
    La FNCF a renforcé son engagement en annonçant publiquement son souhait que ce délai soit compris entre 4 et 6 mois après la sortie de l’œuvre en salle. Un délai inférieur induirait une réduction rapide des entrées en salle, à l’opposé de la politique conduite par tous les Gouvernements jusqu’ici. Seul un plancher de 4 mois assorti d’une modulation par accord professionnel, ou à défaut par décret, peut assurer le développement de l’offre légale et préserver la salle de cinéma.

    Vous comprendrez, Monsieur le Député/Madame la Députée, l’importance que revêt pour nous ce projet de loi, aboutissement équilibré de longues discussions entre toutes les parties. Nous comptons sur votre mobilisation à nos côtés afin que vous fassiez entendre la voix des salles de cinéma lors des débats.

    En vous remerciant de l’attention que vous porterez à nos préoccupations, je vous prie Monsieur le Député/Madame la Députée, d’agréer l’expression de ma considération distinguée.

    ——

    Alors, qui prémâche le plus, monsieur Rogard ?

    Raison de plus pour aller consulter toutes les autres informations que nous publions comme autant de conseil pour mieux contacter son député en tant que citoyen soucieux du respect de ses droits et de la séparation des pouvoirs (et non en tant que pantin dépendant économiquement et manipulé) :

    http://www.laquadrature.net/wiki/HADOPI_contacter-son-depute_HOWTO

    Merci pour ce coup de chapeau.

  8. foobar dit :

    Merci d’avoir publié ce document. J’hésitais à contacter mon député, mais le fait d’avoir un script de départ permet de se mettre en confiance quand on n’est pas un professionnel de la communication.

  9. procla dit :

    http://www.sacd.fr/uploads/tx_sacdresources/r-annuel07.pdf

    « La Société a également assuré un suivi attentif des évolutions réglementaires et législatives et une mobilisation auprès des politiques et des parlementaires. »

    Mobilisation = lobbyism?

  10. Winael dit :

    M. ROGARD,

    Je trouve désolant cette mauvaise foi dont vous nous faite preuve ici encore. Vous fleurtez avec la diffamation concernant la Quadrature pour justifier une proposition de loi injustifiable.
    Il n’y a pas seulement la Quadrature du Net qui s’oppose à ce texte mais l’ensemble des citoyens français, le Parlement Européen, la Cnil.
    Il est vrai que tout ces organismes ont du faire eux même des analyses simplistes.
    Puis-je monsieur Rogard vous rappeller que cette loi est anti constitutionnelle ?
    Faut-il privé de liberté l’ensemble des citoyens pour protéger une petite catégorie d’artistes privilégiés ?
    Vous défendez la culture ? sachez que de nombreux artistes ont choisi de publier leurs oeuvres sous licences creatives commons, et ne se font connaitre que grâce aux échanges pair à pair. Ce sont ces artistes, souvent peu connus, qui vont payés le prix fort.
    Mais cela visiblement ne vous concerne pas. C’est vrai privilégions l’industrie du divertissement à la Culture.

  11. Pascal Rogard dit :

    Bon une nouvelle fois je vais succomber sous le nombre.
    Tous les citoyens français seraient contre la loi création et internet + la CNIL + le Parlement européen + le comité scientifique du parc des volcans d’Auvergne et même les nuages les merveilleux nuages…
    Merci de m’avoir communiqué le texte de la Fédération des cinémas français dont l’objectif me parait surtout de s’opposer à l’ amendement du rapporteur sur la chronologie des médias que je soutiens.
    Enfin décourager le copié collé est une bonne initiative mais je doute de son succès.

  12. Bluetouff dit :

    Cher pascal rassurez vous, le courant de pensée à la mode en ce moment est de dire que les internautes ne sont pas des citoyens :

    « ce qui compte en démocratie ce sont les concitoyens, pas les internautes » © 2009 – Muriel Marland-Militello

    CNILL, Parlement Européen … comme vous y allez, ce ne sont que 5 gus dans un garage.

  13. Pascal Rogard dit :

    Effectivement , la CNIL,le Parlement européen, et surtout tous ces gus dans un garage, c’est très inquiétant.

  14. ikariya dit :

    4 à 6 mois c’est beaucoup trop long de toute façon, et ça sert à quoi alors que la plupart des films ne restent que 4 semaines à l’affiche ?

    De plus il faudra qu’on m’explique en quoi ça favorise le maintien des salles de cinéma ! Les films n’ont jamais autant été téléchargés, et il n’y a jamais eu autant d’entrées au cinéma.

    Ce qui montre bien, la plupart des titres étant disponibles en P2P avant leur sortie au ciné, que ça n’est pas la disponibilité des films en dehors du circuit du cinéma, et a fortiori gratuits, qui fait baisser la fréquentation malgré le prix hallucinant des places de cinéma !

    Il me semble que les exploitants de salles se crispent sur quelque chose qui n’est pas un problème. Ils devraient au contraire mettre en avant la spécificité de leur métier, miser sur le grand spectacle plutôt que de craindre l’affrontement avec un bête support qui, a mois d’avoir un équipement électronique hors de prix, n’égalera jamais la salle.

    Cette chronologie c’est de la foutaise, l’existence de la VHS et du DVD n’a jamais empêché les gens d’aller au cinéma. On y va plus pour le spectacle, ou la sortie que pour voir un film et il me semble que les exploitants devraient avant tout miser sur ça plutôt que sur un bridage de l’offre qui conduit au piratage et qui par contrecoup leur nuit !

    Personnellement je ne vais plus du tout au cinéma, pour plusieurs raisons :

    – C’est cher : 10€ la séance ça n’est pas acceptable
    – Les horaires sont beaucoup trop contraignants (19h30 ou 22h30)
    – C’est souvent bruyant (popcorn, portables, etc …)
    – Il faut sortir (métro, voiture, parking, etc …)

    Bref tout un tas de petits ou gros tracas qui me rebutent. Et pour moi il y a quoi si je veux voir un film qui m’intéresse ? le piratage ou rien. Il me semble que ça devrait suffire à vous interroger sur le fonctionnement du réseau de distribution des films.

    Il me semble enfin que il y a des choses à faire avec la VOD HD !
    Pourquoi ne pas imaginer déployer des mini-salles de cinéma, à tarif abordable (3-5€), avec un équipement HD de bon niveau, dans des zones rurales ou des quartiers, basées sur le réseau de distribution de la VOD, qui permettrait de remailler le territoire de petites salles, tout en s’affranchissant du tarif lié à l’aspect physique des films (bobines, projections, etc …) ?

  15. Jos dit :

    Bonjour,
    .
    Autant je ne cautionne pas le fait que Numerama vous colle l’étiquette de « Lobbyiste », autant je n’aime pas trop la façon dont vous stigmatisez les opposants à cette loi dans ce billet.
    .
    Au risque de vous décevoir, les opposants ne sont pas tous des « pirates » (terme d’ailleurs largement innaproprié), ce sont pour la plupart simplement des internautes qui consomment comme tout le monde, et qui d’ailleurs aimerait le faire plus librement, sans en être entravé par des DRM les empêchant de consommer, et avec des tarifs légerement abusifs (7 ou 8 euros la VOD HD sur une box free, de qui se moque t’on?)
    .
    Etant sous Linux, je suis perpetuellement en train de chercher en vain quel site oserait me faire confiance en me proposant de la VOD en streaming payant libéré de tout DRM, afin que mon système d’exploitation le supporte, en vain. Mes recherches dans ce domaine ont toujours été vaines.
    .
    L’échange a toujours fait partie de la nature humaine, et ne pourra jamais être empêché. Lors de l’arrivée de la cassette audio, ce devait déjà être la fin de l’industrie musicale, car les gens se partageaient les cassettes. La cassette vidéo devait tuer l’industrie du cinéma, on a vu la suite. Quand bien même vous arriviez a faire arrêter le partage en P2P, les gens utiliseraient d’autres moyens pour partager, quitte a le faire de disque dur à disque dur.
    .
    Bref, cette loi c’est tout simplement de l’argent public jeté par la fenetre, et des libertés individuelles sacrifiées sur l’autel de la démagogie et sur un pari stupide que faire stopper le P2P relancera toute l’industrie culturelle. Il faut vraiment avoir des oeillières pour le penser, ou bien oeuvre dans un esprit revanchard malsain et inefficace.
    .
    Cordialement

  16. Pascal Rogard dit :

    Loin de moi l’idée de stigmatiser les internautes et la réponse graduée se veut avant tout pédagogique.
    En ce qui concerne les DRM, je me suis plusieurs fois exprimé sur le sujet et j’estime que l’interopérabilité doit être assurée dès lors qu’il s’agit de respecter l’exception pour copie privée.

  17. Stun dit :

    Bonjour,

    A la base elle se veux peut être pédagogique mais je ne pense pas qu’on puisse dans l’état la considerer ainsi.

    En effet, sans faire de préjugés nous seront d’accord que ce sont les jeunes qui téléchargent le plus (pour moi jeune == génération née en même temps qu’internet soit fin des année 80 à maintenant).

    Ces personnes la sont en général assez aptes à l’adaptation.

    Sans parler des geeks qui réagissent ici (et qui savent être hors de portée), la jeunesse simple consommatrice du minitel… heuuu web 2.0, va pouvoir se tourner dès le 1er Avril vers une solution clef en main proposée par The Pirate Bay : Pour 5 euro par mois vous pouvez faire ce que vous voulez, la riposte graduée ne sera plus en mesure de vous authentifier.

    A votre avis, que va t-elle choisir, cette jeunesse? Payer 20Eur un film (DRMisé qui plus est) ou payer 5Eur toutes les œuvres qu’ils souhaitent?

    Concrètement, des solutions proches de la licence globale ce mettent en place, mais restent illégales et les majors ne toucheront pas un sou…(sans rentrer dans le débat de la fantastique promotion que fait un téléchargement P2P vis à vis des sorties cinémas, injustement omise car peu quantifiable).

    En conclusion le volet « pédagogique » va peut être agir sur certaines classes de la population, mais va simplement entrainer une majorité, soit dans l’apprentissage de l’infiltration des réseaux Wifi, soit dans le payement de solutions d’échange sécurisé.
    Personnellement je trouve « l’apprentissage de l’infiltration des réseaux Wifi » très pédagogique et ludique, mais je doute que ce soit la volonté de cette loi 🙂

    PS : Étrangement mon précédent commentaire ici n’apparait pas, est-ce du à une mauvaise manipulation de ma part ou avez vous décidé de ne plus afficher tout les commentaires (ce qui serait parfaitement compréhensible, je pense)

  18. Pascal Rogard dit :

    J’affiche tous les commentaires sauf ceux très peu nombreux qui sont excessivement injurieux, donc renvoyez le votre.
    Quand vous parlez de promotion pour les salles de cinéma cela me semble très excessif même si la qualité technique de beaucoup de films piratés devraient inciter à les voir en salles .
    Je doute qu’un système ne respectant pas le droit d’auteur puisse durablement fonctionner sur la base d’abonnements.
    La gratuité sur internet est possible mais les oeuvres sont alors financées par la publicité qui apporte ses propres contraintes.
    Je trouve la réflexion sur les modèles économiques du futur passionnantes même si aucune des solutions avancées jusqu’à présent ne me parait viable.

  19. ikariya dit :

    « Quand vous parlez de promotion pour les salles de cinéma cela me semble très excessif même si la qualité technique de beaucoup de films piratés devraient inciter à les voir en salles . »

    A l’opposé quand on voit la faible qualité et les formats pourris de la VOD, on se dit que les professionnels devraient prendre exemple sur les « pirates » qui eux fournissent des fichiers en format ouvert et, pour peu qu’on cherche un peu et qu’on prenne le temps de les télécharger, des films en HD dont la qualité n’a rien à envier aux derniers supports types blueray !

    Si les professionnels commençaient par arrêter de se moquer de leur clients en fournissant de la qualité à un prix abordable et sans fenêtres d’utilisation étriquée ça serait déjà un grand pas de franchi !

  20. stun dit :

    En effet, une erreur de ma part à du avoir lieu alors.

    Je vous proposait de jeter un oeil sur ces oeuvres, mais aussi sur leur mode de financement :

    http://www.bigbuckbunny.org

    http://orange.blender.org/

    Je voulais avoir votre sentiment à ce sujet.

    « Je doute qu’un système ne respectant pas le droit d’auteur puisse durablement fonctionner sur la base d’abonnements. »

    Vu qu’il n’est pas déclaré comme tel, mais en temps que VPN (outil de cryptage utilisé par toute les société afin de créer un réseau entre leur locaux)
    Étant donné que l’HADOPI ne sera pas (jamais?) en mesure de contrer ce genre de système je pense que pendant au moins deux ans, pour 5euro/mois les pirates en herbe ne changerons pas leur habitudes.

    Nota : je n’apprécie pas le moins du monde ce système fonctionnant sur des réseau centralisés, contraires à la mentalité de l’internet

    « Quand vous parlez de promotion pour les salles de cinéma cela me semble très excessif  »

    Notez, bien que je ne puisse parler que pour moi, que je télécharge régulièrement les films avant d’aller les voir en salle (ou pas, si ce sont des navets).
    Aller voir une débauche d’effets hollywoodien sans scénario ne m’intéresse pas…
    De plus, je pense personnellement, que le succès des « chtis » est du, entre autre, a son téléchargement massif.

    « A l’opposé quand on voit la faible qualité et les formats pourris de la VOD, on se dit que les professionnels devraient prendre exemple sur les “pirates” »

    Tout a fais d’accord… marre de devoir ce taper du flash mal encodé, je préfères de loin un bel ogg ou un avi en h264

  21. Pascal Rogard dit :

    Nous sommes d’accord sur la nécessité d’améliorer la qualité des oeuvres proposées. Malheureusement beaucoup de producteurs ou de sociétés gérant des catalogues de films ne respectent pas la disposition législative imposant une consultation du réalisateur.
    C’est un point sur lequel nous entendons intervenir afin que les offres légales respectent l’intégrité des oeuvres.
    En ce qui concerne « Bienvenue chez les Cht’is » contrairement à ce que vous avancez ,ce n’est pas le piratage qui a permis de connaitre le succès en salles.
    Les chiffres dont nous disposons montrent au contraire que ce film n’a été massivement piraté que lorsqu’il a obtenu de bons résultats en salles et généré un important bouche à oreilles.
    Cela montre seulement que les internautes sont des consommateurs comme les autres.

  22. ikariya dit :

    « Nous sommes d’accord sur la nécessité d’améliorer la qualité des œuvres proposées. Malheureusement beaucoup de producteurs ou de sociétés gérant des catalogues de films ne respectent pas la disposition législative imposant une consultation du réalisateur. »

    Donc on fait quoi en attendant que ceux-ci daignent donner satisfaction au demandes de leurs clients ? on se tourne les pouces ? on prie ? on espère qu’on ratera pas la diffusion du film à la télé deux ans plus tard ?

    A l’opposé de ce que vous pensez je crois que l’offre « pirate » s’est développée parce que les professionnels n’ont pas daigné développer assez tôt une offre online de qualité et ont préféré tout miser sur le DVD qui leur permettait de maintenir leur système intact et de contrôler parfaitement la distribution et ainsi leurs confortables marges.

    Or les échanges sur le net ne datent quand même pas d’hier (je téléchargeais déjà des films en 1998 !!!), la preuve que c’était donc techniquement possible mais que c’est juste la volonté qui a manqué. Alors maintenant, on retourne l’affaire et on pleure parce que les professionnels ne peuvent pas développer leur offre face aux vilains priates. Mais ils étaient ou les professionnels à l’aube de la démocratisation du haut débit ?

    Si ils avaient fait leur boulot de prospective ils auraient vu que ça leur pendait au nez ce qui est arrivé ! Mais non, ils ont préféré faire l’autruche et faire comme si de rien n’était ce qui semble confirmer que malgré le piratage les ventes de DVD leur rapportaient suffisamment pour qu’ils ne s’en préoccupent guère !

    Et maintenant que leur nouveau support Blueray peine à trouver son public, c’est la panique et on essaie par tous les moyens de fermer le robinet d’internet quitte à s’asseoir sur quelques principes républicains, le tout aidé par un président dont on connait le goût pour le star system.

    Il me semble que les industriels feraient mieux de commencer par faire amende honorable et reconnaître qu’ils se sont plantés et ont manqué de vision a long terme.

  23. ikariya dit :

    http://www.electronlibre.info/+Lettre-ouverte-de-la-SACD-en-plein,1393+

    mais dites moi ! reve-je ?

    Mais non c’est bien ça, le SACD, dont vous êtes le représentant, en pleine opération de lobbying, alors que vous reprochez ici-même à la quadrature du net de fournir des éléments aux internautes pour interpeler leur député.

    Faut vraiment avoir honte de rien franchement !

  24. Pascal Rogard dit :

    Ce n’est pas une lettre de la SACD mais d’une quarantaine de cinéastes qui en ont ras le bol d’être traités de liberticide.

  25. ikariya dit :

    Ah et bien ils devraient peut être commencer par assumer leur position, c’est une attitude d’adulte et pas se comporter comme des enfants gâtés.

    Quand on apporte son soutien qui va traiter tous les internautes comme des potentiels délinquants, qui va instaurer des labels officiels sur les oeuvres d’art, qui va imposer l’installation de mouchers sur tous les ordinateurs, qui va créer des escortes d’agents assermentés à la solde de compagnies industrielles qui vont agir sans controle dans une procédure de masse automatisée faut pas trop s’étonner de se voir traiter de « liberticide ».

    Alors de deux choses l’une. Ou bien ils soutiennent le projet sans savoir ce que ça implique en terme de libertes individuelles, ce qui deja nous informe sur leur niuveau d’irresponsabilité, soit ils sont au courant des détails du projet et ils l’assument mais ils ne peuvent pas faire les deux à la fois.

    Encore une fois on ne peut pas se réclamer de l’art et du droit à l’expression et dans un même temps appeler à l’instauration d’une loi qui va généraliser le filtrage à grande échelle avec toutes les dérives que ça suppose en matière de censure !

  26. Réfis dit :

    L’offre légale existe déjà, par le biais des licences creative commons. Pourquoi ne voulez vous pas la développer ?
    Je me permet de vous dire que vous etes aveugle lorsque lorsque vous dites que « aucune des solutions avancées jusqu’à présent ne me parait viable. » Orientez votre regard vers des groupes comme « massilia sound system ». Il va peut etre falloir qu’à l’avenir, ceux qui esperaient passer leur vie à rien glander retournent sur les planches, car ça, personne ne pourra le copier.

  27. Pascal Rogard dit :

    Rassurez vous les cinéastes connaissent le projet de loi mais ils n’en ont pas la même lecture paranoïaque que vous.

  28. ikariya dit :

    Ce n’est pas de la paranoïa, c’est simplement qu’accepter une entorse à nos principes républicains pour satisfaire quelques industriels si puissant et médiatiques soient-ils ça n’est pas acceptable.

    Pour ce qui est du filtrage je vous renvoie aux récentes publications de Wikileaks qui montrent comment les listes de filtrage imposés par certains pays contiennent déjà des dérives en censurant certains sites qui n’ont rien a voir avec la pédopornographie.

    Enfin comment ne peut-on pas s’inquiéter quand une structure étatique promet d’installer des mouchards sur les machines personnelles de ses citoyens ? D’autant plus que si on se penche sur la technique on voit bien qu’ils ne peuvent fonctionner que par filtrage. En gros on va nous forcer à installer une machine à censure sur notre propre PC.

    Il me semble que les faits sont suffisamment graves pour au moins justifier, a minima, des garanties écrites et non pas le flou « artistique » dans lequel baigne tout ce projet et au mieux un retrait complet tant l’insécurité judiciaire qu’il met en place est grande.

    Alors oui, si ces « artistes » assument tous ces points ils ont raison de le claironner haut et fort mais encore faut-ils qu’ils l’assument et en subissent les conséquences dans l’opinion publique.

  29. Pascal Rogard dit :

    Les cinéastes apprécieront d’être traités d’industriels. Je ne vois pas de quels mouchards vous parlez. quant aux logiciels de sécurisation , ils sont déjà très utiles pour protéger selon le bon vouloir des parents, les enfants qui disposent d’un accès internet.

  30. Mon Dieu, je me découvre lobbyiste… de mon coté, j’ai été reçu par ma député et ma ministre « de tutelle ». Bon, il faut reconnaitre qu’habitant le 4e arrondissement, j’ai eu à faire à Martine Billard, facile.

    Mr Rogard, quoi que j’ai pu dire sur vous (et que je redirais probablement), il faut reconnaitre que vous êtes l’un des rares dans votre camp à être doté d’intelligence, à jouer le dialogue et à ne pas prendre le camp adverse pour des imbéciles, le parcours de votre descendance vous aura probablement sensibilisé à l’inévitable évolution des choses.

    Un mot cependant sur le ‘mouchard’ cité plus haut, c’est une réalité, regardez le dossier de plus près. Une réalité dans la tête de ses concepteurs, car celui ci ne pourra en aucun cas passer à la réalité, à moins de désactiver tous les anti virus actuels qui le détecteraient immédiatement comme un spyware.

    Proposer d’allier mouchard et anti virus et de remplacer de facto Norton exposerait le gouvernement à être la cible de tous les fabricants de virus de la planète… mais c’est une autre histoire (et probablement un article à venir 😉

  31. Pascal Rogard dit :

    Enfin des compliments,et je vais demander à Junior de m’expliquer toutes ces questions techniques qui ne sont pas ma spécialité.

  32. jean dit :

    ce qu’il veut dire par mouchard c’est que si le citoyen-internaute veut pouvoir apporter la preuve qu’il est innocent, il serait plus logique que cela soit aux industriels d’apporter les preuves de culpabilités mais bon…, il va falloir installer un logiciel sur son ordinateur qui surveillera à la source nos connexions…

    bien sur ce logiciel sera payant, bien sur il ne fonctionnera pas sur des systèmes libres genre linux, bien sur il ne servira à rien car on peut très bien avoir plusieurs ordis branchés sur une connexion et le mouchard sur une vielle babasse.

    bien sur il sera impossible d’apporter une preuve irréfutable que l’on a pas téléchargé le dernier pagny (faites que cela soit VRAIMENT le dernier :D) ou le dernier besson (bon lui ça fait 10 ans qu’il nous dit que c’est son dernier, il aurait du s’arrêter au second )

    mais cela nos amis industriels sans contre fiche, quand aux artistes ils n’y comprennent rien sauf que chaque jour 450000 films sont téléchargés vous imaginez ? 450000 entrées en moins par jour ? 450000×10 euros en moins PAR JOUR, car un artiste c’est naif hein, pour lui un téléchargement = manque à gagné comme lui a très bien expliqué son producteur, donc HADOPI = 90% de téléchargement en moins = 90% de recette en plus

    vous allez voir en 2010 on va avoir de supers films avec tout cet argent que va rapporter HADOPI, on va enfin pouvoir payer de bons scénaristes, avoir de vrai décors naturel sans être obligé d’aller se peler les miches au fin fond de l’Ouzbékistan avec des figurants payés (exploités ?) 2 centimes de l’heures

    besson luc va pouvoir faire taxi 12 vs yamakassi 5 sans craindre le risque de le voir en streaming 1 mois avant qu’il ne l’ait commencé 😀

    en plus goole va être obligé de mettre en premier le lien vers les DVD de besson luc et des autres industriels du film et tout cela gratuitement, enfin c’est le gouvernement qui paye (donc nous) la vie est belle au pays des industriels de la cuculture.

    merci à tous ceux qui ont participé a cette HADOPI soyez sur que nous ne vous oublieront JAMAIS quand nous aurons le choix,car pour l’heure nous avons encore le choix non ?, entre vous et d’autres pour dépenser nos 10,20 30 euros que nous pouvons mettre par mois…

  33. Stun dit :

    « Mr Rogard, quoi que j’ai pu dire sur vous (et que je redirais probablement), il faut reconnaitre que vous êtes l’un des rares dans votre camp à être doté d’intelligence, à jouer le dialogue et à ne pas prendre le camp adverse pour des imbéciles. »

    Je suis pleinement d’accord, et c’est aussi pour cela que je lis régulièrement vos réponses et remarques.

    De plus sur les billets non orienté sur la loi création et internet, on découvre de nombreuses choses dans le domaine de la création.

    Pour revenir au sujet, nous sommes face à une loi floue (il suffit d’écouter l’Assemblée Nationale depuis Lundi pour comprendre que Mme Albanelle et Mr Riester ne savent pas, techniquement, comment il vont mettre en œuvre leur loi.)

    Sauf sur un seul et unique point. Le filtrage. Plus je vois les amendement proposés par Mr Riester, plus je me rends compte que vous, ayants droits, et les artistes n’êtes que des pions… qu’un simple prétexte pour le gouvernement d’enfin contrôler le net « français », seul média laissant véritablement la liberté d’expression à tous. (Tentez de mettre en évidence l’impolitesse de Mr Sarkosy envers les journalistes sans internet, je vous souhaite bien du courage : http://www.rue89.com/making-of/images-off-de-sarkozy-france3-porte-plainte-contre-x )

    Je pense (mais je me trompe surement) que d’ici deux ou trois ans, HADOPI sera démentelée :
    – Trop de plainte d’innocents qui ce auront vu leur connexion fermée… peut être en ferez vous parti si vous vivez en ville…
    – Aucun réel effet (les chiffres ne montrerons une chutte du piratage P2P utilisé a l’heure actuelle)
    etc

    Par contre… le volet de filtrage… lui… il sera bel et bien toujours présent.
    Avec les dérives que l’on imagine, et que l’on voit actuellement en Angleterre et en Australie!

  34. Pascal Rogard dit :

    Je ne crois pas que la loi création et internet ait pour objectif et comme résultat un improbable contrôle du net.
    Elle est d’ailleurs soutenue par de nombreux créateurs qui ont toujours soutenu la liberté d’expression et qui s’expriment par l’intermédiaire du net et de plateformes de vidéo.
    Que la mise en place de l’hadopi pose un certains nombre de problèmes techniques, je ne le nie pas, mais j’avoue ma profonde incompétence en ce domaine.
    Il y a vis à vis de ce texte une peur assez irrationnelle et je crains moins d’espionnage par l’Hadopi que chaque fois que je me sers de google comme navigateur ou que ma femme utilise gmail.
    L’univers de l’internet ne me parait offrir en général aucune garantie de sécurité des données personnelles et j’ai plus confiance pour assurer la confidentialité des données en une autorité indépendante soumise au contrôle des autorités judiciaires qu’en des sociétés commerciales.

  35. ikariya dit :

    Mon commentaire de ce matin n’est visiblement pas passé mais je suis pleinement d’accord avec « stun » sur l’opportunité saisie par le gouvernement pour instaurer un filtrage et une forme de contrôle !

    « Que la mise en place de l’hadopi pose un certains nombre de problèmes techniques, je ne le nie pas, mais j’avoue ma profonde incompétence en ce domaine. »

    Le soucis c’est que tout le mécanisme de l’hadopi est basé sur une considération technique, l’IP, qui est tout sauf fiable. Et que pour pouvoir automatiser au maximum la procédure on ne va pas s’embarrasser de vérifications sur la réelle mise à disposition ou pas d’oeuvres sur les réseaux. On verra une ip connectée on dira « voila un pirate ! » et hop on envoie tout ça au moulin infernal de l’hadopi sur lequel on n’aura aucune prise.

    L’autre problème c’est qu’on veut nous obliger à poser des logiciels qui vont analyser ce qu’on fait de notre machine ! Mais enfin qui accepterait que quelqu’un regarde par de dessus son épaule pendant qu’il ecrit ou n’ouvre ses courriers pour voir si par hasard dedans il n’y aurait pas un CD pirate ? La simple évocation de ceci ferait hurler à la police politique, à la stasi ! Or c’est exactement ce qu’on nous promet avec ces histoires de logiciels de sécurisation.

    Renseignez vous donc sur la « technique » et vous verrez ce que vous diront les techniciens. Ils vous diront que ces logiciels de sécurisation ne peuvent fonctionner que sur la base d’un filtrage massif. On peut tout aussi bien assimiler ça à de la censure, il suffit de voir récemment la publications des listes noires de certains pays (et pourtant loin d’être des dictatures) que des lors qu’il existe des listes de filtrage opaques elles sont alimentées avec tout et n’importe quoi !

    ALors si vraiment vous soutenez la liberté d’expression, dépèchez vous de vous renseigner sur cette « technique » qui vous paraît si secondaire mais qui renferme la boite de pandore du contrôle de l’expression sur le net.

  36. « Je ne crois pas que la loi création et internet ait pour objectif et comme résultat un improbable contrôle du net »

    Se pourrait-il que vous soyez… comment dire… instrumentalisé ?

    Je ne fais pas parti de ceux qui pensent que c’est un objectif à court terme (avant 2012), techniquement, cela va demander beaucoup de développement, mais cela ouvre la porte à une future dictature numérique, oui.

  37. Pascal Rogard dit :

    Ceux qui me connaissent bien savent qu’il est assez improbable que je sois instrumentalisé.
    Il faudrait introduire un peu de sérénité dans ce débat et surtout utiliser les mots appropriés.
    Le mot dictature a un sens très précis et l’employer à cette occasion c’est vraiment le dévaloriser pour tous ceux qui ont eu vra à souffrir personnellement d’une vraie dictature.

  38. Ça, même sans bien vous connaitre, je me rends compte que ce n’est pas une tâche facile, mais de là à être impossible, c’est une autre histoire.

    Vous noterez par ailleurs mon emploi du terme « ouvre la porte à », je ne pense pas que la dictature soit pour tout de suite, mais un futur régime qui basculerait dans l’autoritaire (deux tours, deux avions, c’est vite fait), trouverait à sa disposition tout ce qu’il lui faut.

    Ce mouchard qui deviendra vite indispensable aux pères de familles (pas vous, ceux dont les enfants sont plus jeunes, et en âge de faire des bétises avec l’ordinateur familial) devra être upgradé régulièrement, pour suivre l’évolution des système d’exploitation.
    Qu’est ce qui vous rend si sûr que ses fonctionnalités, déjà fort inquiétantes, ne le seront pas à l’avenir, pour mettre en place une surveillance et un fichage des internautes ?

    Avec une CNIL mis hors jeu, un président de Hadopi nommé par la présidence (indépendante ? sérieusement !), là encore, je doute que ce gouvernement aille jusque là, mais les prochains ?

    On a ouvert la boite de pandore, et créé par là même un mouvement de résistance qui ne peut aller qu’en s’amplifiant.

  39. D’autres l’expliquent mieux que moi, prenez un peu de temps pour regarder cet interview fait par Jean Michel Billaut de Jean Michel Planche, deux pionniers de l’internet Français : http://light.vpod.tv/?s=0.0.584415

  40. Pietro dit :

    Je me suis personnellement permis d’écrire à mon député sur le sujet, non pas pour faire du « lobbying » mais simplement dans le but de l’informer sur certains aspects de ce texte de loi.
    Je l’ai fait en toute objectivité, ne citant que des études scientifiques indépendantes et objectives (Harvard, ENST par exemple, dont on ne peut que difficilement remettre en cause le sérieux), ainsi que des publications officielles.
    Me basant sur ces faits, j’ai développé mon argumentaire démontrant l’inexactitude de la quasi-totalité de ce qu’affirmait madame Albanel et les promoteurs du projet de loi.
    A aucun moment je n’ai employé de termes tels que « liberticide » ou « dictature ».
    Étant donné l’aspect très technique de certains points, il me semblait important d’informer mon député des problèmes que posaient le texte.
    Ingénieur en télécommunications, je comprends bien à quel point le dispositif que veut mettre en place la HADOPI est à la fois quasi-inapplicable sans une importante part d’erreurs et très couteux pour un résultat qui ne sera en rien positif. Il n’apportera rien à personne et n’aura rien de « pédagogique », si ce n’est d’apprendre à contourner le système et de continuer à télécharger comme avant, le plaisir de le faire en toute sécurité en plus.

  41. Vouze dit :

    En lisant tous ses commentaires, je constate à quel point Chris Anderson a raison. Il y a vraiment une scission psychologique entre ceux qui ont toujours utilisé Internet et ceux de plus de 35 ans qui le subisse.

    On a beau expliquer qu’Internet n’est pas le problème, on n’est pas écouté. Tandis que nos enfants peuvent maintenant échanger directement d’un téléphone à un autre un fichier MP3 par Blutooth, veut faire de la pédagogie sur Internet.

    Pour quelqu’un de technique, comme moi, la protection de Deezer, c’est de la rigolade : je sais comment récupérer leurs fichiers de musique, car c’est mon métier de savoir faire ce genre de chose. Mais les CD originaux que j’ai me suffisent amplement et je suis maintenant « producteur » sur Akamusic, j’ai une carte UGC illimité, je vais au théâtre et aux concerts : voilà à quoi ressemble votre « pirate », caricature de l’Internaute. Il n’a pas besoin de pédagogie…

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