Le chef de la société de police privée

1 avril 2009 par - économie numérique

Nous nous sommes rendus hier soir avec plusieurs cinéastes Jean Jacques Annaud, Alain Corneau, Christian Carion, Jacques Fansten, Radu  Mihaileanu, Jean Paul Salomé à l'Assemblée Nationale pour suivre la discussion en séance publique de la loi Création et Internet.

Des débats qui avancent  la vitesse de l'escargot car l'objectif des parlementaires de l'opposition n'est pas  de défendre le droit d'auteur, mais de protéger le téléchargement illicite.

Des débats au cours desquels après le vote de la loi par les sénateurs socialistes , les députés socialistes soutiennent des thèses radicalement inverses au risque  de creuser un fossé infranchissable entre leur parti et la création.

Des débats qui m'obligent à remercier Christian Paul qui  après avoir dénoncé  une loi qui fait violence à la société (on se croirait en 1793) m'a  donné un nouveau titre celui de chef d'une société de police privée puisque les actions menées conformément à la loi  par la SACD pour défendre le droit d'auteur et qui n'ont jamais posé de problèmes dans l'univers matériel deviennent dès qu'il s'agit du Dieu Internet exorbitante du droit commun et répétons le gravement liberticides.

Merci, Cher Christian, de cette nouvelle attribution et je vais de ce pas compléter la fiche de notre fondateur Pierre Augustin Caron de Beaumarchais sur Wikipédia.

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Commentaires (62)

 

  1. Stun dit :

    « de toute façon je n’accorde aucune crédibilité à ce que raconte cette organisation depuis que son représentant au sein de la commission copie privée a déclaré :”je suis pour la copie privée, à taux zéro” »

    Vous pourriez détailler votre pensée sur ce point?

    (attention il s’agit d’un terrain glissant, cette « taxe » est très mal vue par les honnètes citoyens lambdas)

  2. Pascal Rogard dit :

    Je ne ferais pas de billet sur la position contre la loi hadopi par quelques artistes ce matin dans libération ou s’exprime aussi l’opinion contraire d’un autre artiste.
    C’est une initiative d’un producteur bien connu Paolo Branco qui est totalement isolé car toutes les organisations de producteurs francais ont signé les accords de l’Elysée et soutiennent le projet de loi.
    Cette prise de position tardive de personnalités qui n’ont même pas pris le temps de dialoguer avec leurs représentants qualifiés témoigne du fait que dans les milieux du cinéma on est pas et c’est heureux sous le règne de la pensée unique.
    Sur le fonds, cette tribune est particulièrement affligeante car l’objectif de la loi Hadopi n’est pas la répression mais une pédagogie permettant le développement des offres légales.
    L’idée d’une plateforme unique de téléchargement a un coté Gosplan qui la rend très cocasse. Quant à la licence globale même ses fervents défenseurs ont reconnu que ce modèle ne fonctionnait pas pour le cinéma.
    Enfin taxer la loi de démagogique est dans le débat une nouveauté inattendue ,car ce sont au contraire les politiques qui veulent flatter l’internaute en portant atteinte au droit d’auteur qui sont de vrais démagogues.
    Bref n’est pas Jacques Attali qui veut.

  3. Stun dit :

    « Cette prise de position tardive » est expliqué ici : http://www.pcinpact.com/actu/news/50218-tribune-liberation-catherine-deneuve-brando.htm

    « On nous rapporte des propos du type : « t’es complétement tarée ou quoi, tu veux couler le cinéma français etc. », qui traduisent bien un profond malaise du milieu du cinéma face à ce texte… »
    (Source : le même article)
    Bien que je n’apporte que très peu de crédit à ce genre de rumeurs, j’ose espèrer que c’est faux, sinon « le règne de la pensée unique » n’est pas si loin.

    Le fait que certain, parmis vous s’opposent à ce projet de loi, ayant pris en compte les aspects moraux juridiques et technique devraient alerter votre profession

    (Quid de mon précédent commentaire au sujet de la crédibilité de l’UFC que choisir et ses prise de position vis a vis de la taxe sur la propriété privé?)

  4. Pascal Rogard dit :

    Je viens de lire PC inpact et cette histoire de calendrier montre que l’ on a affaire à des amateurs car le vote de la loi à l’Assemblée Nationale était bien prévu jeudi dernier même si le débat aurait pu être prolongé en cas de forte obstruction.
    Bien évidemment en ce qui concerne la SACD, nous n’avons fait pression sur personne car comme je l’ai déjà dit je trouve sain qu’il y ait débat même si le réveil tardif de Paolo Branco fera sourire les initiés.
    Pour la copie privée je constatais simplement que ceux qui sont généreux avec la création au moment des débats parlementaires le sont beaucoup moins lorsqu’ils sont au pied du mur et qu’il faut voter la rémunération des créateurs dans le cadre d’un système de licence légale.
    Et j’ajoute que dire que c’est la perspective de la pétition qui aurait fait accélérer le calendrier parlementaire montre outre une totale méconnaissance de notre système législatif une haute idée de soi même.

  5. Stun dit :

    En effet, je en pense pas que cela aurait changé quoi que ce soit. Les autres arguments démontrant de manière implacable l’impossibilité pour l’HADOPI de réaliser la fonction pour laquel nous payerons n’ont pas pesé dans la discution, donc je doute que la parole de quelques citoyens ayent changé quoi que ce soit.

    « je trouve sain qu’il y ait débat »

    Si seulement d’autres, tels les membres de notre gouvernement, pouvaient aussi avoir cet état d’esprit…

  6. ikariya dit :

    « Je ne ferais pas de billet sur la position contre la loi hadopi par quelques artistes ce matin dans libération ou s’exprime aussi l’opinion contraire d’un autre artiste. »

    vous ne reviendrez pas non plus sur les propos de Petitgirard (SACEM), qui lui est tout sau isolé et qui dit :

    « Ceci dit, nous constatons que nous sommes devant une loi dont la première conséquence est que les auteurs auront le droit de payer pour un exercice de police »

    ça a pas un air de police privée ça ?

  7. Pascal Rogard dit :

    Laurent Petitgirard s’exprime au nom des auteurs de musique et l’économie de la musique n’ a rien à voir avec celle du cinéma et de la production audiovisuelle.
    A ma connaissance la Sacem a signé les accords de l’Elysée et il n’y a rien dans le projet de loi qui soit contraire à ces accords.

  8. ikariya dit :

    donc si on essaie de mettre au clair votre langue de bois, vous admettez bien que la loi hadopi instaure des pouvoirs policiers au profit des ayant droits ?

  9. Pascal Rogard dit :

    Question langue de bois, vous êtes un expert et la loi création et Internet ne donne à nos agents assermentés aucun pouvoir supplémentaire.

  10. jean dit :

    la HADOPI facile le travail des agents assermentés en contournant le passage devant un juge où il faut des preuves solides ce qui demande du temps et pas mal d’argent, et où le présumé coupable a plus de droit pour sa défence, la HADOPI c’est juste cela…

  11. mr_freeze dit :

    Boum. L’Assemblée Nationale vient de rejeter le texte.
    .
    http://www.pcinpact.com/actu/news_multi/50279.htm
    .
    C’est ce qu’on appelle un headshot.
    .
    Les ayants-droits se décideront-ils enfin à s’intéresser à la licence globale, ou on continue ainsi pendant encore quelques années sans que la question du financement des artistes(!) ne soit résolue?
    .
    Bonne journée. Sincères condoléances. 🙂

  12. Stun dit :

    Bon je pense que les débats peuvent être clos au sujet de la Hadopi…

    Reste a trouver désormais de nouveaux moyens de financement pour les artistes.

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