Au suivant

7 février 2011 par - audiovisuel

France Télévisions suivant le mauvais exemple  d'autres chaînes a pris l'habitude de traiter les oeuvres qu'elle diffuse comme les conscrits de la chanson de Jacques Brel.

Bien qu'en soirée la publicité ait disparu, il importe pour conserver l'audience du  téléspectateur de lui présenter un nouveau plat avant même qu'il ait terminé le précédent.

L'outil technique utilisé se nomme affichage

dynamique qui permet d'incruster une annonce dans le programme en cours pour annoncer le suivant.

En général cette pratique se situe pendant le générique de fin, mais il est arrivé que des techniciens zélés , dominés par " les impérieux besoins que leur crée la nature " ou inspirés par le théâtre brechtien lancent une  incrustation sur la scène finale des fictions au moment où l'émotion atteint son sommet.

Mardi dernier, alors que France 2 diffusait le premier épisode d' "A la recherche du temps perdu" réalisée par Nina Companéez d'après le chef d'oeuvre de Marcel Proust, le technicien de service sans doute pressé de rejoindre le foyer familial a inséré l'affichage dynamique en milieu de programme.

Gageons que bientôt les incrustations seront mises au sein du générique de début de film.

Evidemment cette bévue n'échappera pas à la vigilance du CSA et comme le fautif est le service public et non M6 qui bénéficie d' une indulgence plénière, une impitoyable sanction s'abattera sur ses responsables.

Pour consoler les auteurs naïfs qui pensent qu'à la télévision les oeuvres sont respectées ,une bonne nouvelle,la publication de l' arrêté créant un soutien automatique aux auteurs de films cinématographiques comme le demandaient la Sacd, l'Arp, la SRF et l'Ugs cinéma, mesure importante élaborée dans les caves du Cep, club initiatique réunissant quelques cinéastes amateurs de bons vins et d'idées neuves.

Continuez votre lecture avec



Articles similaires


Commentaires (12)

 

  1. Benjamin dit :

    Cette « présentation du nouveau plat » sert effectivement à conserver l’audience. Cette même audience qui permet de faire vivre la filière de la création et donc ces créateurs.

  2. ropib dit :

    L’Europe du cinéma nous envie notre système qui, de la protection des oeuvres, est vite passé à la production de bouses, car le public, dans les pays qui nous entourent, en a marre de se retrouver avec des films de qualité et auto-financés. Il faut payer des impôts pour que des projets sortent, et si par hasard de promotion intempestive ou de fédération autour du vide (bienvenue chez les chtis) le film rencontre un « public », alors toutes les recettes iront dans les poches de quelques uns qui auront, à force, le pouvoir de faire voter les lois qui leur vont bien.
    C’est la culture pour personne, ou alors ailleurs et pour cher. Désormais les grosses productions hollywoodiennes, blockbusters adaptés à tous les cerveaux, recèlent plus de richesses que tous les alibis aux grosses ficelles intellectuelles de l’Exception Culturelle: à force de proscrire le savoir-faire (soda, temps de cerveau… tout ça, sur lesquels on se demande comment la télévision aurait des droits d’exploitation) on en a perdu le savoir faire semblant. Encore qu’il y a des films français qui se regardent… à l’étranger. Un peu comme la French Theory naguère l’ensemble de la culture française ne se consomme plus qu’ailleurs.

    • Pascal Rogard dit :

      C’est une affirmation gratuite contredite par les chiffres et notamment ceux de l’exploitation en salles.
      Le cinéma français est de loin celui qui a la part de marché dans son propre pays la plus élevée.

      • ropib dit :

        Et c’est ça qui est beau !
        Je ne sais pas à quoi vous faites référence: mon commentaire est truffé d’affirmations gratuites.
        Avez-vous été au cinéma dernièrement ? C’est pas parce que tout le monde mange des mars que la gastronomie (parlons du Repas Gastronomique des Français, patrimoine immatériel mondial) atteint tout le monde.
        Mon parallèle sur la French Theory reste prégnant, en France on connait BHL ou Finkielkraut (si vous me dites qu’ils vendent plein de livres ça me fera une belle jambe).
        Le fait est que la télévision finance le cinéma pour qu’on se retrouve à regarder des téléfilms (de très bonne qualité si vous y tenez, puisque les chiffres ne peuvent pas mentir). Ce que je dis c’est que le cinéma français est regardé ailleurs, la télé, même diffusée dans les salles obscures, est un autre problème (servir des lasagnes Findus dans un resto 3 étoiles reste de la cuisine de super-marché). Je dis aussi que la plus petite production américaine (et même de la télé, je me lance) est plus innovante que le cinéma d’auteur à la française. Mais j’imagine que ce ne sont pas tous les « auteurs » que vous voulez consoler, seulement les « naïfs », on pourrait aussi dire les « producteurs de télé » ce serait plus clair.
        Que vous n’ayez pas une approche esthétique ou culturelle du business, pourquoi pas, par contre il faut quand même être objectif et savoir comment se structure la production. Enfin je dis ça… c’est gratuit, c’est pour vous.

        • Pascal Rogard dit :

          Ce sont vos goûts et je vous les laisse.

        • ropib dit :

          @Pascal> Nous parlions de culture. Avec tout le point de vue critique nécessaire qu’il faut porter à Finkielkraut, point de vue critique dont lui-même conviendrait qu’il est nécessaire pour toute lecture, il montre d’assez bonne manière la différence entre le gout et la culture. Vous pouvez lire aussi l’interview de Michel Serres dans la Dépêche, parlant de l’éducation nationale, et qui termine par le constat que ce monétarisme retranscrit dans notre approche de la culture détruit toute mise en récit propre à créer du sens: « Attention à cette actualité qui, sans cesse, pervertit la réalité. Elle est à l’image de ces classements de films ou de livres, les plus vendus chaque jour et qui sont, la plupart du temps, des navets. » On peut lire Gracq dont la portée de La littérature à l’estomac dépasse la littérature. Ou on peut se contenter des sorties médiatiques du patron d’universal qui trouve tout bien à partir du moment ou il touche un maximum d’argent, sans aucune mise en perspective, et pour le coup, si c’est dénué de tout rapport à la Raison, absolument gratuitement.
          Finalement, si c’est une histoire de gout vraiment, vous apportez de l’eau à mon moulin: en quoi l’Etat aurait son mot à dire ? Pourquoi ne pas se laisser se financer les oeuvres toutes seules ? Ne serait-ce pas cohérent avec cette volonté libérale toujours plus affichée que mise en pratique pour la raison, cachée, que le libéralisme est une remise en cause toujours répétée des capitaux (et condition du fonctionnement du capitalisme) ?

      • yan dit :

        Amorce d’explication dans le lien?

        « grâce bien entendu au « devoir de mémoire, qui dispense au passage le cinéaste de faire preuve du moindre talent, et lui permet de se hisser vers le million d’entrées en raflant les écoliers d’aujourd’hui pour les parquer de force dans des salles de cinéma pédagogiques » »

        Il est vrai qu’il est des films pour lesquels le million d’entrées chez nous n’est pas significatif.

        Comme beaucoup, je souhaiterais que l’on coupe le robinet des subventions et taxes injustes (supports…) à ce secteur artistique qui défends son grisbi sur nos libertés.

        Et que les meilleurs restent!

        Ceci dit, même des bons comme Besson, depuis qu’ils ont viré sarkozystes je n’arrive même plus à revoir d’anciens films… tant le rejet est profond.

  3. Timekeeper dit :

    O bon sang, OUI !
    CRS incrustations qui arrivent avant le générique tombent toujours en pleine émotion. Ça
    Vous gâche un programme de fiction !!!
    Je déteste ça.

  4. Alain Morel dit :

    Va falloir faire voter une loi répressive du service public qui va l’encontre de la création française et provoque un dommage moral conséquent aux créateurs de la nation!

  5. Nierle dit :

    @ropib

    Moi aussi je suis désolé de la médiocrité des œuvres pré-payé+pré-mâché Française, je croix que l’exception culturelle est aujourd’hui plus un problème qu’autre chose (elle empêche toute respiration dans les secteurs « protégés »).

    A comparer avec la BD Franco-Belge qui n’est pas (et tant mieux) une industrie culturelle protégée, qui garde une PDM importante (et meilleur que les œuvres cinema+DVD+TV) alors que le Manga (je suis fan de Manga CT pas une critique) a largement pénétré en France. C’est un secteur dynamique et innovant en mouvement perpétuel qui démontre bien l’importance d’une saine concurrence.

Laisser un commentaire