La ville des pirates

23 avril 2009 par - audiovisuel, économie numérique

Paolo Branco est un producteur prolifique, spécialiste des financements acrobatiques et grand bénéficiaire devant le CNC d'aides publiques, souvent mises au service d' oeuvres de qualité.

Il vient d'apparaitre brusquement dans le débat  sur la loi création et internet comme un pourfendeur de la réponse graduée et le premier à soutenir pour le cinéma et l'audiovisuel un système de licence globale.

Au delà du discours  mille fois rabaché sur le thème des libertés publiques , je n'ai entendu de la part de cet habile financier et déjoueur de créanciers, aucune proposition concrète de nature à proposer des nouvelles ressources qui se substitueraient à celles des chaines de télévision qui n'auront plus aucune raison  de financer  en échange de droits d'exclusifs d'exploitation et avant qu'elles ne se tournent des oeuvres qui seront instantanément disponibles.

A défaut d'être rationnels , les choix de Paolo Branco s'expliquent peut-être par le fait qu'après avoir produit "la ville des pirates" de Raoul Ruiz, il a avec le regretté Humbert Balsan et Gilles Sandoz ,  créé en 2003 une structure commune de production et de distribution, « Les Films Pirates », avec le but de produire des oeuvres ambitieuses à faible coût.

Un rêve d'enfant.

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Commentaires (14)

 

  1. bernard dit :

    Les rêves d’enfants sont souvent plus porteur d’avenir que les cauchemars des personnes âgés qui ont peur de leur mort imminente.

    Quoique vous disiez vous allez être obligé de revoir toute votre industrie, vous allez devoir vous adapter ou mourir, la loi que vous défendez n’apporte rien à la création, seul son titre y fait référence c’est dire la profondeur de la réflexion qui a habité ses géniteurs.

  2. Purée… même pas moyen d’avoir de l’ordre dans ses propres rangs… on se croirait à l’UMP ici 😉

  3. bernard dit :

    concernant le financement par la télé je ne suis pas sur que cela soit une si bonne chose pour le cinéma, enfin pour le cinéma de qualité, il serait bon pour le cinéma de ne pas dépendre d’un seul « maitre » mais de diversifier ses sources de revenus, internet est une chance pour vous.

    sinon mes félicitations si l’on en croit ce document http://www.pcinpact.com/actu/news/50535-societe-auteurs-connait-pas-crise.htm 2007 et 2008 ont été de bonnes années, comme quoi le piratage de masse des français, champion du monde si si devant les chinois faut le faire hein ?, ne vous cause pas trop de tord…

  4. mmu_man dit :

    « avec le but de produire des oeuvres ambitieuses à faible coût. »

    … et c’est mal ?

  5. Valid dit :

    Amusant et édifiant de lire ce billet à l’aune du document de la SACD concernant le « Remboursement de l’Excédent de Retenue Statutaire 2008 ».
    Le piratage sur internet est tellement dangereux qu’en 2008 vous faites encore plus de bénéfices que les bénéfices « historiques » (sic) de 2007.

    Je me demande ce qu’il faut conclure exactement de votre acharnement à défende Hadopi.

    A titre personnel, j’ai déjà une petite idée sur la question…

  6. bob dit :

    Magnifique billet d’humeur plein de compréhension, de délicatesse et d’attention envers ce Monsieur que vous montrer d’un doigt vengeur comme s’il n’avait en aucun cas le droit de prendre position sur un sujet d’actualité loin de faire l’unanimité au sein même de « la grande famille des artistes ».

    Ce genre de pratique ce rapproche plus de la délation et de l’argumentum ad hominem que de l’argumentation construite (que l’on attend toujours d’ailleurs a propos de votre soutien inconditionnel a la loi HADOPI)

    Je vous rappel 2 choses :

    – Le fait de toucher des subventions publique pour la création est justement a mon sens beaucoup plus moral et sain que de taxer les medias vierge et les disque durs pour vous repartir cette taxe en catimini comme des voleurs se partagerai un butin qui n’as de légitime que le temps et l’argent passer par vos lobbyste a défendre une vision uniquement industrielle et mercantile de la création…

    – A force de montrer du doigt les gens qui ne pense pas comme vous et d’insinuer que si ils ne pensent pas et n’agissent pas comme vous ce sont des gens malhonnete c’est vous que l’on va prendre comme quelqu’un de malhonnete !

    Spécialement quand comme vous le faite a chaque fois que les médias vous en donne l’occasion (beaucoup trop souvent a mon gout) vous pleurez sur un pseudo manque a gagner « gigantesque » attribué au téléchargement sur internet alors que dans le même temps les années 2007 et 2008 sont des années Records pour la SACD d’apres vos propre documents émanent directement de vos services.
    Cela me laisse dubitatif sur votre honnêteté intellectuelle et celle de vos comparses toujours près a faire des multiplications douteuses sur le manque a gagner mais jamais pour justifier les contrats toujours remplis de clauses en défaveur flagrante des artistes qu’ils soit disant défendent….

    Robert

  7. regis dit :

    Bonjour,
    Bien que n’étant pas habitué à poster des commentaires sur les blogs, je me sens quelque peu obligé aujourd’hui de prendre un peu de mon temps pour répondre à vos propos que je trouve particulièrement condescendants.

    Je ne connais pas (ou trop mal) le travail de Paolo Branco ou de Raoul Ruiz, néanmoins je comprends que vous assimilez les « œuvres ambitieuses à faible coût » à « un rêve d’enfant », terme que vous utilisez, hélas, pour dévaluer ce type de démarche.
    Pensez vous que nous pouvons assimiler toutes les œuvres ambitieuses à faibles coûts à des rêves naïfs? Ce qui engloberait tout le cinéma trash (films d’A. Warhol, des références telles que Eraserhead de D. Lynch, The Harder They Come de P. Henzel), les films des réalisateurs ayant suivi le manifeste du Dogme (Les Idiots de Lars Von Trier ou Festen de T. Vinterberg par exemple) , ou encore la quasi totalité des documentaires (dois-je citer R. Depardon?).

    Je pourrais chercher d’autres références, mais je pense que celles-ci suffisent à démontrer qu’il n’y a pas besoin de beaucoup d’argent pour créer de très grands films. Peut-on les assimiler à des rêves d’enfants? Eventuellement, mais contrairement à vous je ne pense pas qu’il s’agisse d’un défaut, à fortiori pour des artistes de quelque domaine que ce soit, de rêver et de montrer au « commun des mortels » qu’il suffit de peu de choses pour faire de grandes choses.

    Votre position ici (et ailleurs… Mais je ne tiens pas à me disperser) tend à montrer que la qualité d’une œuvre dépend des moyens financiers pour la produire. Il me parait plus objectif de relier non pas la qualité et l’argent, mais le spectaculaire et l’argent. Et je pense que vous admettrez aisément que nombre de réalisateurs utilisent le spectaculaire pour effacer la possibilité d’une pensée, et donc d’une critique (cf Debord et la Société du Spectacle, un autre « rêve d’enfant » d’ailleurs).

    Ainsi le choix des réalisateurs, producteurs ou autres, de ne pas utiliser plus d’argent que nécessaire, me parait infiniment plus rationnel, et honnête, que la débauche de moyens à laquelle nous habitue l’industrie du cinéma pour des films dont le seul intérêt est de nous divertir, et qui n’ont de toute façon aucune pérennité (soit un art sans lendemain, comble de l’irrationalité lardistique).
    Par extension, le choix de l’industrie du cinéma de dépendre des ressources offertes par les chaines de télévision (ainsi que d’autres moyens de distribution, tous dors et déjà obsolètes), est peut-être rationnel pour les producteurs, réalisateurs et acteurs visant l’enrichissement personnel et le court terme, mais ne l’est absolument pas vis à vis de l’ensemble de la création cinématographique bridée par une logique spéculative, et encore moins pour les spectateurs las d’être lésés par un cinéma aussi cher qu’infantilisant.

    Alors je rêve, tel un enfant, et j’espère que vous me rejoindrez, à un monde dans lequel la culture retrouverait sa consistance en étant libre d’accès pour tous et pas seulement pour ceux qui ont obtenu l’autorisation (financière seulement?) d’y accéder .

    PS: j’ai volontairement mis de coté vos critiques sur l’aspect « acrobatique » des financements, acrobaties aujourd’hui nécessaires à de trop nombreux projets pour parvenir à leur terme. Peut-on décemment critiquer des créateurs usant de toutes les possibilités pour parvenir seulement à exister, alors que la qualité de leur travail ne fait aucun doute?

  8. Pascal Rogard dit :

    Je constate que le sens de l’humour fait toujours autant défaut aux commentateurs.
    Mais sur Paolo Branco, j’ai encore de quoi vous divertir.
    Que le cinéma soit financé de façon importante par la télévision peut déplaire aux âmes pures, mais les pays qui n’ont pas su construire une relation intelligente avec la télévision ont vu leur production s’effondrer.
    Il en sera d’ailleurs de même demain avec Internet.
    Je suis vraiment très heureux de savoir que nos rapports d’activité sont le livre de chevet de plusieurs internautes.
    Alors sachez que la SACD est une société d’auteurs, d’auteurs et pas d’industriels, à esprit mutualiste, qui ne faisant pas de bénéfice redistribue en fin d’année à ses membres ses excédents de gestion.
    Excédents liés non à des recettes exceptionnellement élévées mais à une bonne gestion.
    Mais patience, vous en saurez plus lorsqu’ en juin pour l’Assemblée générale nous publierons notre rapport d’activité et notre compte de résultats.
    J’attends avec la certitude d’être une nouvelle fois déçu que tous ceux qui nous critiquent soient aussi transparents que nous le sommes.
    Quant au manque d’ordre dans les rangs ce n’est sur ce sujet certainement pas un monopole de l’UMP.

  9. Animejason dit :

    C’est marrant ce petit article (http://www.pcinpact.com/actu/news/50535-societe-auteurs-connait-pas-crise.htm) nous dit que la SACD ne connait pas la crise et qu’elle et ces sociétaires sont LOIN LOIN LOIN LOIN mais alors très LOIN de souffrir. Donc les chiffres donnent totalement raison aux internautes, le téléchargement ne fait pas perde 1 seul centime aux auteurs. Et malgré ces records vous soutenez cet loi immonde, injustifliable qu’est l’hadopi. Vraiment a gerber.

    PS si vous me censurez encore cela montrera quel genre de fachos vous êtes et vous inquietez pas ses chiffres vont LARGEMENT circuler.

  10. Pascal Rogard dit :

    PC inpact , ce n’est ni les Echos, ni la Tribune. et un bon journaliste nous aurait appelé pour demander des explications sur nos bons résultats de gestion ou mieux attendu la publication de notre rapport d’activité.
    Mais rassurez vous et réjouissez vous, nous n’échapperons pas à la crise.
    Je ne vous censure pas , mais vous recommande de vous faire soigner.

  11. Dalai-Lama dit :

    Ah tien un élève de F. Lefebvre…

  12. Pascal Rogard dit :

    Ou des socialistes de Poitou Charentes qui ont repris cette citation extraite des Tontons flingueurs : »Moi les dingues,j’les soigne! Je m’en vais lui faire une ordonnance. »

  13. Seb dit :

    Bonjour Mr Rogard,

    En premier lieu, excusez le manque d’accents, je suis en clavier Qwerty.

    Vous dites:
    « Excédents liés non à des recettes exceptionnellement élévées mais à une bonne gestion. »

    Alors expliquez moi cette evolution des volumes de perception (en Million d’euros) de 2004 a 2007:
    152 (2004), 156 (2005), 159 (2006), 180 (2007) et apparemment 2008 sera aussi bon que 2007 (chiffre issu du rapport 2008 de la Cour des Comptes).
    Rien qu’en lisant ceci, je vois bien des « recettes exceptionnellement elevees » ?

    Concernant la bonne gestion, il y certes la forte hausse de la Tresorerie moyenne (de 112 a 138 Millions d’euros entre 2004 et 2007).

    Je rapelle que selon la Cour des Comptes: « Le niveau et l’emploi de ces disponibilités financières constituent un élément essentiel d’évaluation de la gestion et de la performance de chacune de sociétés concernées et de
    l’efficacité du système dans son ensemble :
    – Un accroissement du montant de trésorerie au-delà de ce qu’imposent des contraintes
    incompressibles de traitement des droits collectés – lesquelles restent variables selon les
    domaines de la gestion collective – peut être l’indice, soit d’une insuffisante efficacité et célérité
    des procédures mises en oeuvre en vue de les reverser, soit d’une politique délibérée de mise en
    réserve d’une partie de la ressource, l’un comme l’autre de ces facteurs s’exerçant en dernière
    analyse au détriment des ayants droit. »

    Tout ceci contredit ce que vous ecrivez, cependant quand on regarde le ratio Tresorerie/perceptions en jour, on constate qu’apres une hausse de 2004 a 2006 (ce qui est mauvais, si je comprends bien), il baisse en 2007.
    Donc il y aussi une bonne gestion de 2006 a 2007.
    A relativiser cependant, puisque cette bonne gestion semble etre une correction de trajectoire suite a 3 annees simultanees d’une gestion etant, je cite la Cour des Comptes, « au detriment des ayants droits ».

  14. Pascal Rogard dit :

    Merci de votre interêt pour la bonne gestion de notre société.
    Les très bons résultats de 2007 sont expliqués dans le rapport d’activité disponible »gratuitement » en version téléchargeable sur notre site.
    Ils sont essentiellement liés à la renégociation des règles de partage intersocial et à un rattrapage exceptionnel et non récurrent lié à des diffusions audiovisuelles de l’année 2006.
    Les recettes de la SACD dépendent des resultats de deux univers le spectacle vivant pour 1/3 et l’audiovisuel pour 2/3 dont les économies sont fondamentalement différentes.
    Quant à notre trésorerie , elle est proportionnellement beaucoup plus faible que celle des autres sociétés en raison de délais de paiement plus rapides sur le spectacle vivant car les droits d’auteur sont individualisés à la source et de notre pratique pour l’audiovisuel de verser dès la diffusion des avances sur droits.
    Le rapport de la commission de controle pour 2008 a d’ailleurs globalement confirmé la bonne gestion de la SACD.

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