ARTE regardez la différence

27 mars 2010 par - audiovisuel

Le président de la SACD Jacques Fansten a eu la bonne idée pour défendre le droit moral des auteurs et le respect du au public d'essayer d'obtenir chaque fois que c'est possible la supression des encombrants logos des chaînes sur les oeuvres de création.

Entreprise couronnée de succès à France Télévision puisque Patrick de Carolis et Patrice Duhamel auxquels on doit une profonde rénovation des programmes du service public ont décidé cette mesure.

C'est pourquoi fort de ce succès, mais peut être un peu naîf , Jacques Fansten s'est dit que la chaîne qui s'appelle d'elle même culturelle, la franco-allemande ARTE, aurait à coeur de respecter les oeuvres.

Mauvaise pioche, car Gottfried Langenstein le président d 'Arte et l'inoxydable  Jérome Clément le vice président  ont écrit à deux mains une lettre dont l'élément le plus cocasse est qu'elle justifie la présence des logos sur les documentaires, les deux dirigeants  ignorant sans doute que ces oeuvres font partie du répertoire de la SCAM et non de la SACD.

Le "documentariste " Jacques Fansten a donc été renvoyé à ses chères études, les deux éminences de la culture audiovisuelle après avoir fait état de la rude concurrence des autres programmes lui ayant répondu cette très belle prose qui méritera de figurer dans le bétisier 2010 :

"La visibilité de la chaîne est donc un impératif pour nous. Perdre un signe majeur d'identification de la chaîne sur 40% de notre antenne est dans ce contexte inimaginable, car cela se traduirait par une nouvelle étape dans la réduction du repérage d'ARTE par le public, au moment précis où le public doit redécouvrir cette chaîne dans une concurrence très élargie.Et nous ne pouvons nous reposer sur les guides de programmes des différents réseaux, d'une qualité fort inégale,pour remplir cette mission."

En clair dans un univers numérique plus concurrentiel ce qui distingue ARTE , ce n'est  pas la qualité de ses programmes, mais son magnifique logo.

Vive la culture audiovisuelle !

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Commentaires (6)

 

  1. Ben dit :

    Arte achetant (parfois au prix fort) les droits d’acquisitions/diffusions auprès des ayant-droits, j’ai du mal a comprendre pourquoi ces derniers auraient leurs mots a dire sur les méthodes de diffusion des premiers.

    • Pascal Rogard dit :

      Que ARTE achète les oeuvres à prix fort ou à bas prix la question n’est pas là. Il s’agit du droit moral des auteurs et du respect de l’intégrité de l’oeuvre.
      Je persiste à trouver singulier qu’une chaîne culturelle financée par des fonds publics et n’ayant aucun problème de marché ne respecte pas ces valeurs.

      • Ben dit :

        Je vais foncièrement sarcastique: les ayants-droits font des ristournes pour les « chaines culturelles financées par les fonds publics » ?

        Bref, je persiste a dire que si les chaines publiques (ou non) ont acquis les licences d’exploitations des oeuvres auprès des ayant-droits, je trouve absurde que ces derniers viennent en remettre une couche en douce et dans le dos des chaines.

        Si elles veulent la suppression des logos, elles n’avez qu’à le faire durant les négociations lors des acquisitions. c’est pas difficile de le dire en meeting d’achat…

  2. Lucien véran dit :

    Logodrama.

    Si l’on peut comprendre la volonté des chaînes de se différencier et de s’identifier, la limite, pour le spectateur, est parfois atteinte et dépassée lorsque une même diffusion supporte deux logos, celui de la chaîne et celui d’une opération spéciale. Un des logos est parfois alors apparent sur le visage d’un acteur pour peu que le réalisateur n’ait pas imaginé (l’innocent !)que son oeuvre serait ainsi utilisée comme support de communication.

    Il faudrait peut être que les diffuseurs se demandent ce qui les identifient le mieux et fasse réaliser une enquête approfondie sur le degré de conscience qu’ont ou non pas les spectateurs d’être sur tel ou tel canal..

    Prévoyons qu’avec les TV connectées la possibilité des « pictures in picture » va se trouver décupler, l’incrustation de logo de marques, le défilement de bandeau ou de cibles cliquables sont déjà dans les tuyaux..

    A tout prendre le droit pour le diffuseur d’ajouter sa marque au générique même sans préfinancement des oeuvres serait une « moins pire » solution.

    Bonne journée.

    Lucien Véran.

    • Pascal Rogard dit :

      Merci Cher Lucien pour cette analyse très pertinente
      Ce qui me consterne dans la réponse des dirigeants d’ARTE ,c’est qu’ils évoquent la concurrence pour justifier une atteinte à l’intégrité des oeuvres dont ils devraient être les premiers défenseurs.
      De plus dans l’univers numérique, il est désormais très facile à chaque téléspectateur d’dentifier les chaines et même d’obtenir des informations détaillées sur le programme en cours.Les chaines publics se doivent d’être exemplaires. Heureusement Patrick de Carolis et Patrice Duhamel ont sauvé l’honneur du secteur public alors que dans les faits, ils sont dans un univers beaucoup plus concurrentiel que celui d’ARTE

      • Lucien Veran dit :

        Inspirons nous de l’horreur du « P »

        Faut-il que les sociétés d’auteur d’un coté et que les associations de défense du consomateur-téléspectateur de l’autre interpellent le CSA ? Au moins pour obtenir une extinction des logos au bout de quelques secondes. Comme pour le déjà trop fameux « P » ! Sinon les chefs opérateurs devront revoir leurs cadres et laisser des zones libres dans l’image pour tous ces signes souvent redondants.
        Et j’imagine au théâtre en pleine représentation de l’avare un panneau décendu des cintres disant: « pas d’erreur, vous êtes bien à la comédie française »
        Bon dimanche.

        Lucien Véran.

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