La fin de l’exception culturelle ?

2 septembre 2010 par - audiovisuel, diversité culturelle, Weblog

crédit : Institut François Mitterrand/Courtesy éditions Phyb

Le capital de confiance que Nicolas Sarkozy a acquis auprès de nombreux créateurs en défendant avec conviction et fermeté le droit d’auteur risque de s’évaporer instantanément si le gouvernement persistait dans son intention de porter de 5,5% à 19,6% le taux de TVA applicable aux services de télévision à péage.

Cette mesure mettrait , en effet fin à un régime fiscal faisant partie intégrante de notre exception culturelle qui est une valeur forte et exemplaire permettant à la France d’exister à l’échelon international.

Voilà de quoi réjouir tous ceux qui, de l’autre coté de l’Atlantique, sont inquiets de la vitalité de notre cinéma et peiner ceux pour qui nous étions un exemple et un modèle.

Rappelons que lorsque Canal plus a été créée, François Mitterrand et Jack Lang ont décidé de faire bénéficier la chaîne du taux réduit de TVA, mais en contrepartie de la soumettre à une contribution de 5,5% du chiffre d’affaires au compte de soutien géré par le CNC et de lui imposer des obligations de production et de diffusion qui ont constitué l’épine dorsale du développement du cinéma français devenu le premier d’Europe.

Ces obligations ont ensuite été étendues à la création audiovisuelle et depuis plusieurs années Canal plus est devenue l’axe fort du renouveau de la fiction française.

Les dirigeants actuels Bertrand Méheut et Rodolphe Belmer ont redonné à une chaîne moribonde à la fin du règne de Jean-Marie Messier un élan et une vitalité qui en font une des réussites entrepreneuriales de notre pays.

Il serait affligeant qu’un gouvernement qui se targue de soutenir les champions français et d’inscrire notre pays dans la nouvelle ère numérique prenne le risque de rayer d’un trait de plume une politique qui a fait ses preuves et qui a réuni de façon consensuelle autour de sa réussite  incontestable et du soutien à la création française l’ensemble des forces politiques.

Que vaudra la parole de la France en Europe si nous continuons de  plaider à juste titre  pour une fiscalité culturelle adaptée à l’ère numérique, tout en détruisant un héritage que nos partenaires et les artistes et auteurs des autres pays nous envient !

Au-delà des considérations financières et elles ne sont pas minces, le Président de la République doit assumer le rôle de protecteur de la culture qu’il s’est donné dans la ligne de ses prédécesseurs en empêchant une mesure qui mettrait fin au consensus politique qui a donné à nos créateurs  les moyens d’affirmer la vitalité de leurs talents et à la France d’être la seule alternative à l’hégémonie du cinéma d'Hollywood.

Continuez votre lecture avec



Articles similaires


Commentaires (1)

 

  1. Philippe Axel dit :

    Cher Monsieur

    connaissez-vous une seule personne qui ne défende pas le droit d’auteur avec conviction et fermeté ? Ceux-là par exemple le font aussi:
    http://www.numerama.com/magazine/16658-la-licence-globale-fortement-sollicitee-au-bresil.html

    A part cela merci pour votre plaidoyer pour la sauvegarde de l’exception culturelle après l’avoir remise en question tant de fois, notamment en épousant les thèses ultra-libérales considérant le fichier numérique culturel comme un produit comme un autre à traiter au sein de l’OMC et à brader à l’unité sur Itunes.

    Content de vous retrouver en forme en cette rentrée.

    Bien cordialement

Laisser un commentaire en réponse �&á Philippe Axel