Le point de non retour

20 novembre 2010 par - audiovisuel

Culture et finances ne font pas souvent bon ménage.

 Un nouvel exemple vient d'en être donné par l'amendement de Philippe Marini rapporteur général de la commission des finances du Sénat qui vise à raboter sérieusement les crédits du CNC qui seraient amputées de 130 millions d'euros, reversés au budget général de l'Etat.

La forte progression des ressources du CNC liée au  rendement meilleur que prévu de la contribution des FAI,à la reprise du marché publicitaire et à la bonne tenue des entrées en salles de cinéma  n'a pas échappé à la sagacité de ce spécialiste des finances publiques.

Pour la première fois dans l'histoire du CNC, une commission des finances propose d' amputer des crédits qui soutiennent le développement du cinéma , de la création audiovisuelle et des nouveaux services interactifs.

Cette initiative est pour le moins contradictoire avec la volonté exprimée par le gouvernement et approuvée par le Parlement de faciliter notamment dans le cadre du grand emprunt l'adaptation de la création et de la diffusion aux nouvelles technologies numériques.

Mais le paradoxe le plus étrange est que l'initiative vienne du Sénat représentant des collectivités locales, alors que l'essentiel des crédits supprimés est destiné à la numérisation des petites salles de cinéma réparties sur l'ensemble du territoire, qui bien évidemment n'ont pas les ressources nécessaires pour se doter des nouveaux équipements de projection numérique.

Sans ces crédits des salles disparaitront et l'on atteindra un point de non retour dans la désertification des équipements culturels.

Il reste à espérer que le Sénat ne suivra pas des financiers qui aveuglés par une logique de rigueur budgétaire n'ont sûrement pas perçu qu'ils affaiblissaient les territoires dont ils sont les représentants et les défenseurs.

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