Disparités

10 juin 2012 par - spectacle vivant

DR

Luc Bondy ne s'attendait certainement pas à être vertement interpellé au  Théâtre de l'Odéon par les militantes de l'association la Barbe en raison de l'absence de femmes parmi les auteurs et metteurs en scène des pièces jouées lors de la prochaine saison.

Il en était de même pour Thierry Frémaux le délégué général du festival de Cannes mis en cause pour des choix ne prévoyant aucun film de réalisatrice dans la sélection officielle.

Il est toujours aisé s'agissant de création de plaider la bonne foi et de se réfugier derrière les critères subjectifs de la recherche de la meilleure qualité artistique possible.

Mais pour le spectacle vivant les choix de programmation ne sont que la résultante d'une absence de politique visant à rééquilibrer les nominations aux postes de responsabilité dans le secteur public.

Lors d'une conférence de presse organisée au Sénat sous le patronage de Marie Christine Blandin présidente de la commission des affaires culturelles, Sophie Deschamps  présidente de la SACD , Denise Chalem et Laurence Equilbey ont égrené la triste litanie de chiffres accablants montrant une profonde disparité dans tous les secteurs de l'administration culturelle, la palme de la discrimination étant conquise par les opéras, mais il est vrai que les cantatrices n'y sont pas chauves.

Muriel Mayette qui dirige la Comédie Française s'est elle-même qualifiée d'arbre cachant la forêt et a expliqué toutes les difficultés rencontrées pour triompher des embuches liées à son sexe .

Cette situation dans le monde culturel est assez singulière s'agissant d'un milieu  prônant la diversité et prompt à s'émouvoir et à pétitionner à la moindre discrimination,un milieu réputé adhérer aux valeurs de gauche tolérance ,ouverture ,égalité ,solidarité...

Mais la réalité est beaucoup moins rose car le spectacle vivant est en fait un univers féodal,divisé en de multiples baronnies bien organisées  pour quêter les faveurs des princes qui gouvernent  à l'échelon national et local.

L'air du changement y est raréfié et la place des femmes n'est qu'un des symptômes de son immobilisme .

Mais c'est aussi un beau chantier pour la nouvelle ministre de la culture et de la communication Aurélie Filipetti qui pourrait en changeant cet ordre établi ne pas désespérer Jean Zay et ne pas faire désespérer de la politique.

 

 

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Commentaires (1)

 

  1. Puisque ça fait vraiment plaisir de voir notre Directeur Général (qu’on aurait pu à tort croire machiste…allez savoir pourquoi? Les clichés ont la vie dure) prendre fait et cause pour la parité en général, mais plus encore dans les professions culturelles, je voulais lui adresser un amical et reconnaissant salut .

Laisser un commentaire en réponse �&á Michèle LAURENCE