Réformer la réforme

6 juin 2012 par - audiovisuel

 

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Depuis les célèbres rapports de Jean Cluzel, le Sénat et plus particulièrement sa commission des affaires culturelles actuellement présidée par Marie Christine Blandin a acquis une solide expertise sur les questions audiovisuelles et plus particulièrement de l'audiovisuel public dont il a toujours défendu les financements.

Il n'y a donc rien de surprenant à ce que deux sénateurs de camps opposés mais expérimentés sur le sujet David Assouline et Jacques Legendre aient établi un rapport d'information faisant un premier bilan de la réforme de la loi de 2009 relative à la communication audiovisuelle et au service public de la télévision .

Sans surprise, le socialiste David Assouline juge le verre à moitié vide et  l' Ump Jacques Legendre à moitié plein .

 Le premier critique le mode de nomination du PDG de France Television par le Président de la République tandis que le second continue de le trouver justifié par la nécessité de mettre fin à l'hypocrisie du choix par le CSA .

Mais tous deux s'accordent sur l'essentiel à savoir les risques que le réforme fait peser sur le financement de France télévision.

Les ressources destinées à compenser la suppression de la publicité avant 20h sont en effet inférieures aux prévisions et la principale d'entre elles la taxe  télécoms est menacée par un contentieux devant les autorités européennes .

Sur la gouvernance les rapporteurs notent que la mesure législative instituant des instances de décision collégiales au sein des unités de programme n'a pas été mise en œuvre.

Mais le plus important est sans doute que les sénateurs n'ont pas noté d'évolutions substantielles de la politique des programmes toujours soumise à la dictature de l'audimat et très éloignée de l'ambition initiale de la loi.

Ce souci de favoriser la prise de risques dans les choix créatifs était pourtant au cœur du projet de Nicolas Sarkozy et sa principale justification .

Réformer la réformer la réforme est donc une nécessité

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Commentaires (1)

 

  1. Veran Lucien dit :

    Des défauts du modèle unique.

    Pour réviser son bac avec l’INA, il faut payer. Cela doit faire réfléchir à ce qu’est vraiment le service public français de l’audiovisuel. Pour faire court fusionner l’INA et France5 serait -il scabreux ?

    Plus généralement, le périmètre de l’audiovisuel français (FRANCETV, INA, AEF..les services à la demande, l’édition)me semble être construit sur la base de modèles disparates. France2 : un broadcast généraliste de « volume » apte à faire vivre une régie publicitaire (couper en deux ou trois « n’oubliez pas les paroles ne semble pas dramatique) France3 et France0 des canaux décentralisés pouvant être rapprochés de la PQR, France4 et France5, des canaux de niche correspondant plus à une vocation de service (culture, éducation).

    Confondre entreprise unique et modèle unique n’est pas obligatoire.

    Bonne journée.

    Lucien Véran. Aix-Marseille Université. Euromed.

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