La moutarde leur monte au nez

22 octobre 2012 par - audiovisuel

DR

Les cinéastes réunis à Dijon pour les 22 èmes rencontres cinématographiques ont senti la moutarde leur monter au nez en raison des agissement répétées de l'Union Européenne contre la création.

Premier objet de ressentiment le refus de la commission européenne de valider le nouveau dispositif de financement du CNC permettant de contrer les tricheries de Free qui après avoir valorisé à 56% de son offre "triple play" les activités de distribution audiovisuelle à l'époque où elles bénéficiaient d'un taux réduit de TVA les propose désormais à 1,99 € pour échapper à ses obligations .

Les arguties juridiques de la commission cachent mal sa soumission aux intérêts financiers des opérateurs de télécommunication et témoignent d'une incapacité à concevoir de vrais modèles économiques et une politique permettant de soutenir la production cinématographique et audiovisuelle.

Si la démarche française reçoit un large soutien de réalisateurs européens comme Ken Loach c'est que le système de financement du cinéma par les opérateurs commerciaux  qui le diffusent outre sa réussite nationale irrigue l'ensemble de la création européenne comme en témoigne la forte présence de nos coproductions dans les festivals internationaux.

Le manifeste des cinéastes de l'ARP est l'expression de ce ressentiment et de l'incompréhension des artistes face aux agissements de Bruxelles contre le potentiel de création, expression, non seulement de  l'âme de l'Europe mais aussi porteur de développement économique et d'emplois à l'heure où les équipements matériels se fabriquent de plus en plus hors du continent.

Autre sujet de récrimination la passivité de l'Europe face aux géants de l'Internet  qui par tous les moyens cherchent à contourner les règles du jeu normalement applicables dans les pays où ils effectuent leurs prestations de service.

Un système favorisé par un dumping fiscal que l'UE subit sans réagir en ne se dotant pas de nouvelles régulations tenant  compte du commerce électronique.

Aucune réponse n'est apportée aux légitimes interrogations des citoyens qui  pour redresser les comptes publics sont  écrasés d'impôts alors que les grandes entreprises du commerce électronique versent des contributions minuscules bien loin de celles des entreprises classiques qu'elles concurrencent.

Aurélie Filippetti a séduit l'assistance qui l'a vivement applaudie  lorqu'elle a affirmé la position du gouvernement en faveur d'un système de taxation proportionnelle des activités audiovisuelles des FAI et des opérateurs mobiles.

Elle a aussi annoncé une initiative européenne du Président de la République en faveur de l'exception culturelle dont la nécessité est chaque jour plus pressante.

A Dijon était  organisé un débat sur la copie privée mais hormis le représentant de la Fédérarion française des télécommunications qui a tenu un langage mesuré et responsable aucun des critiques habituels de ce système n'avait répondu présent à l'invitation des organisateurs .

Une fuite digne d'un vol de corbeaux ou des activités souterraines des taupes

 

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Commentaires (3)

 

  1. Sebk dit :

    Vous parlez de Free qui triche, personnellement je trouve complètement absurde qu’un FAI qui a une offre télé paye une taxe qui va au cinéma, c’est comme si les autoroutes finançait Peugeot.

    Sans oublier que le CNC a de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, à tel point qu’en 2010, un amendement a été adopter pour récupérer 20 millions d’euro au bénéfice de l’État..

    « Aucune réponse n’est apportée aux légitimes interrogations des citoyens qui pour redresser les comptes publics sont écrasés d’impôts »

    Et les citoyen français sont aussi écrasé de taxe copie privée (et ce même si ils ne copient aucune œuvre soumise aux droits d’auteur)…

  2. Mamma Mia dit :

    Oui la neutralité quel beau mot. D’ailleurs la neutralité rédactionnelle de certains sites vous en pensez quoi ?

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