La création au régime sec
3 avril 2013 par Pascal Rogard - audiovisuel
"Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent " répétait le père Queuille.
Mais les écrits de l'Etat n'engagent personne.
France Télévisions en fait actuellement l'amère expérience .
Après avoir longuement négocié avec les ministères concernés le Budget et la Culture et Communication son contrat d'objectifs et de moyens le groupe devra peut-être respecter ses objectifs, mais se trouve dans la quasi certitude de ne pas en avoir les moyens.
Heureuse Allemagne où une fois fixé par une commission indépendante le financement de la télévision publique ne peut être remis en cause pendant 5 ans.
En France rien n'est acquis .
Le Com signé en 2011 prévoyait des recettes en progression passant de 3,026 milliards d'euros en 2012 à 3,204 millions d'euros en 2015.
Cet objectif reposait sur une croissance modérée des recettes publicitaires et une augmentation régulière des ressources publiques ( 2,555 Md euros en 2012 et 2,687 Md euros en 2015)
La crise publicitaire affecte France télévisions comme les opérateurs privés et il est anticipé une moins value de près de 100 millions d'euros en 2013. Mais ces difficultés liées à la morosité économique sont plus qu'aggravées par la politique budgétaire qui pourrait priver FTV de près de 200 millions d'euros de concours publics en 2015.
Le Parlement a pourtant augmenté la redevance de 6 € témoignant de sa volonté de donner au secteur public de la radio et de la télévision les moyens de ses ambitions en matière de programmes.
Mais ce que le redevable donne d'une main, les budgétaires de Bercy le reprennent de l'autre au risque de mettre en péril le secteur de la création et en particulier de la création patrimoniale et cinématographique .
FTV est le noyau dur de la diversité de la création
C'est une part de sa légitimité car il est consubstantiel à sa mission de service public d'être au coeur de la création de fictions audiovisuelles et cinématographiques, de documentaires, d'animation et de rendre accessible le spectacle vivant.
Les coupes budgétaires drastiques que l'Etat semble vouloir imposer à France Télévision vont bien delà de la rigueur budgétaire.
Elle vont imposer à la production française une véritable austérité qui risque de désarticuler notre système créatif.
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Commentaires (1)
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Cela fait 10 ans que mon augmentation globale ne compense pas la moitié de l’inflation. Pensez donc que continuer à payer pour, à de rares exceptions près, des navets ne soit pas la priorité! L’objectif cela devrait être 0€ et de faire du bon, qui supportant alors la concurrence, se vende ici et ailleurs sans devoir pleurer la fraiche… ce qui en ce moment est accueilli fraichement.
Bref, bienvenu au club… et au régime: A trop se goinfrer, on finit avec l’allure d’un notaire de campagne ou d’un céréalier de la Beauce, catégories qui savent aussi pleurer avant d’avoir mal et que l’on n’entends même plus: Savoir s’ils vont pouvoir se payer la Porsche avec (les bonnes années) ou sans (les mauvaises) l’aileron. Ca donne envie d’y foutre le feu.