Mission impossible

2 mai 2017 par - économie numérique

©Paramountpictures

A la différence des agents secrets  vedettes des petits et grands écrans, les dirigeants du CNC Frédérique Bredin et Christophe Tardieu n'ont pas réussi leur mission de refondation de la chronologie des médias.

Et pourtant, ils n'ont pas ménagé leurs efforts, multipliant  réunions et propositions pour donner à l'exploitation séquentielle des films un cadre en adéquation avec les innovations technologiques et l'arrivée des  nouveaux services qui ont bouleversé depuis l'accord de 2009 les conditions de vie des oeuvres.

Réunis dans la salle des fresques les miraculés de la cour ont chacun à leur manière défendu leur  pré carré, fait prévaloir leurs intérêts particuliers sur l'intérêt général et surtout animés par aucun grand dessein illustré  l' immobilisme caractéristique de notre pays, son mal profond.

Le sort des films bloqués 3 ans pour les service de Vàd par abonnement et 4 ans lorsqu'ils sont gratuits  même après une exploitation marginale en salles notamment pour une majorité de documentaires ne les intéresse pas car dans un univers en complète mutation la rigidité de la chronologie et ses règles anticoncurrentielles sont un réducteur d'incertitude.

Les corporations tiennent encore éloignés derrière leur grande muraille les barbares de l'internet qui "surprise, surprise" ont réussi à s'approprier les codes du prestigieux festival de Cannes avec l'acquisition l'an dernier de la magnifique caméra d'or "divines" et à obtenir la sélection de deux films pour le 70 ème anniversaire.

On notera pour s'en divertir qu'aucun  courageux rénovateur et oui il y en a en "paroles paroles" n'a dénoncé l'accord qu'il critique pour sa rigidité et n'a eu le courage de mettre ses actes en conformité avec le discours.

La seule modernisation intervenu depuis 2009, on la doit au Parlement qui en accord avec le gouvernement a réduit à 4 mois le délai applicable au DVD et à la VàD avec paiement à l'acte.

Certains à l'époque prédisaient un séisme pour les salles de cinéma. Miracle, elles se portent très bien.

De même lors de la création de Canal plus le père fondateur André Rousselet imaginait  sa chaîne en "voiture balai" du cinéma en salles et rêvait de "faire crever la vidéo" à peine naissante .

Contraint par une grève des films français et américains à reculer et après renégociation de ses règles de programmation il connut le succès que l'on sait et la vidéo s'est très bien porté .

Heureusement  ceux qui refusent la réforme vont probablement perdre le pouvoir de fixer les règles .

Le Parlement dans la loi liberté de création votée à l'unanimité  a déjà donné un coup de semonce en limitant à 3 ans la durée de l'extension des  accords professionnels.

Le CNC a jeté l'éponge et transmettra le dossier au nouveau gouvernement.

Il est désormais évident  que confier la définition de règles d'intérêt général à la somme des intérêts particuliers et des corporatismes pénalise la création, les créateurs et le public qui souhaite la plus large diffusion des oeuvres .

Refonder la chronologie en assouplissant les règles, prévoir des dérogations qui collent à la vie réelle des films et surtout intégrer les nouveaux services délivrés par Internet pour que produire des films français ne soit pas une punition la mission est elle impossible ?

Pour les professionnels de la profession sûrement, pour des pouvoirs publics déterminés à agir, je dirai "fastoche".

 

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