Le chef de la société de police privée

1 avril 2009 par - économie numérique

Nous nous sommes rendus hier soir avec plusieurs cinéastes Jean Jacques Annaud, Alain Corneau, Christian Carion, Jacques Fansten, Radu  Mihaileanu, Jean Paul Salomé à l'Assemblée Nationale pour suivre la discussion en séance publique de la loi Création et Internet.

Des débats qui avancent  la vitesse de l'escargot car l'objectif des parlementaires de l'opposition n'est pas  de défendre le droit d'auteur, mais de protéger le téléchargement illicite.

Des débats au cours desquels après le vote de la loi par les sénateurs socialistes , les députés socialistes soutiennent des thèses radicalement inverses au risque  de creuser un fossé infranchissable entre leur parti et la création.

Des débats qui m'obligent à remercier Christian Paul qui  après avoir dénoncé  une loi qui fait violence à la société (on se croirait en 1793) m'a  donné un nouveau titre celui de chef d'une société de police privée puisque les actions menées conformément à la loi  par la SACD pour défendre le droit d'auteur et qui n'ont jamais posé de problèmes dans l'univers matériel deviennent dès qu'il s'agit du Dieu Internet exorbitante du droit commun et répétons le gravement liberticides.

Merci, Cher Christian, de cette nouvelle attribution et je vais de ce pas compléter la fiche de notre fondateur Pierre Augustin Caron de Beaumarchais sur Wikipédia.

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Commentaires (62)

 

  1. Beau procès d’intention.

    Moi je suis contre la peine de mort, c’est parceque j’aime les assassins, et je suis contre la torture à Guantanamo, c’est parceque je kiffe les terroristes.

    Ouais ouais.

  2. check_ca dit :

    Mais oui ! 30% d’erreurs annoncés via toutes les failles du système (sur 300 000 condamnés par an si j’ai bien suivi), qu’est-ce donc ? C’est négligeable !! A quoi bon défendre les futures victimes *innocentes* de cette loi qui seront incapables de prouver leur innocence techniquement (j’ai deja argumenté ce point) ? Votons cette loi au plus vite pour condamner les 70% restants.

    Allez, je retente ma chance : prouvez-moi que vous n’avez pas peur de faire parti de ces 30% et postez ici-même votre IP (cette information est publique, d’ailleurs vous avez la mienne dans vos logs).

  3. Pascal Rogard dit :

    Vous devriez savoir que pour des raisons évidentes de sécurité le chef de la société de police privée ne peut répondre favorablement à votre demande.

  4. check_ca dit :

    Etes-vous en train de me dire que vous n’auriez pas sécurisé votre connexion Internet ??

  5. Tipunch dit :

    Mr Rogard, vous êtes en train de sous-entendre qu’il ne vous est pas possible de sécuriser votre ligne internet ?

    Vous savez que c’est ce qui est puni par la loi que vous voulez faire voter ?

  6. henri dit :

    Bonsoir,

    j’ai vu le débat hier soir, ltrès bonne l’idée de créer un Label Hadopi pour mettre en evidence les oeuvres des artistes Hadopi… mais je pense que le consommateur (surtout le jeune) se tourne vers une musique vérifié et approuvé par les autorités… Je ne pense pas non plus qu’un Mec comme Thomas Dutronc soit fier d’être labélisé Hadopi… Ou qu’un réalisateur doivent faire passer son film sous le contrôle de l’hadopi… c’est une police, c’est dommage de créer une police culturelle ou chaque consommateur est présumé délinquant.

  7. Pascal Rogard dit :

    C’est très gentil cette sollicitude et je suis très rassuré car si je reçois un avertissement non justifié, je sais que je peux compter sur de nombreux amis internautes pour me tirer de ce mauvais pas.

  8. check_ca dit :

    Tout à fait monsieur Rogard, mais on a beau dire et répéter sans cesse notre message, personne ne nous écoute. A peine nous entend-on. En tant que quidam de service, notre soutien ne vous sera malheureusement d’aucune aide en cas de pépins.

  9. Tipunch dit :

    Manifestement, vous ne savez pas quel est le contenu de la loi que vous chérissez tant (comme la plupart des députés de la majorité finalement), je vous rappelle donc une partie de l’article L. 336-3 (visible ici : http://www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl1240.asp) :

    « La personne titulaire de l’accès à des services de communication au public en ligne a l’obligation de veiller à ce que cet accès ne fasse pas l’objet d’une utilisation à des fins de reproduction, de représentation, de mise à disposition ou de communication au public d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sans l’autorisation des titulaires des droits prévus aux livres Ier et II lorsqu’elle est requise.(…) »

    Les « internautes » ne pourront donc évidemment pas vous aider à vous « tirer de ce mauvais pas » puisque vous seul serez responsable du manquement à cette obligation, et vous devrez démontrer votre innocence (sic).

  10. Pascal Rogard dit :

    L’ hadopi n’est pas une police, mais une autorité administrative indépendante.
    Et pour le reste puisque mes amis internautes ne pourront pas m’aider, je me débrouillerai tout seul en essayant d’éviter la sanction suprême afin de ne pas perdre le plaisir de nos conversations nocturnes.

  11. Animejason dit :

    « L’ hadopi n’est pas une police » non c’est la machine-juge de la police privée que sont les sociétés d’ayants-droit.
    Sur un autre registre, je viens cassé ici le doux rêve du 90 % des Internautes qui reçoivent un mail s’arrête définitivement de télécharger. Je reviens d’un forum Américain sur lequel un topic de + de 90 pages explique a ceux ayant reçu un mail de la MPAA comment ne plus se faire prendre. Et pourtant l’offre légale aux USA est nettement meilleur qu’ici : Hulu pour les séries TV, des sites dédier aux cinema ou pour un abonnement on peut voir des centaines de films (on est pas prêt de voir çà ici), des salles de cine à 1$ pour y voir des « vieux » films (vieux = plus d’un mois) en plus ce sont de vrai films pas des pseudo films Français pathétique fait uniquement pour être vu par la famille du cinéaste. Avant de se plaindre du téléchargement ils faudrait d’abord que les films Français soit téléchargé ce qui n’est pas le cas, si l’audience du cinema Américain n’est que de 55% en salle elle atteint + de 75% sur les réseaux P2P. J’aimerais vraiment comprendre comment les cinéastes mentionnés plus haut peuvent se plaindre du P2P quand ils ne sont que très très rarement téléchargé. Non hadopi devrait obliger les Français P2Pistes a respecter les quotas et ils devraient télécharger 1 film Français pour 1 film Américain.

  12. Philippe Axel dit :

    Monsieur Paul visait , plutôt que les sociétés de gestion collective comme la SACD (qui sont censé défendre les auteurs et pas les producteurs au passage) , les associations professionnelles telles que l’ALPA, qui regroupent des sociétés privées. La loi sur la contrefaçon votée en 2007 à introduit en douce au sénat une petite phrase donnant la possibilité, ce qui n’était pas le cas, aux sociétés privées de dénoncer les actes délictueux sur la toile.L’Alpa dispose déjà d’agents assermentés pour contrôler les vidéos clubs, certes, mais là c’est à une autre dimension. C’est donner la possibilité à des sociétés privées par des outils informatiques d’opérer une surveillance générale des échanges de fichiers numériques culturels entre internautes.Là où vous n’y voyez rien de spécial, certains y voient déjà l’amorce d’une société de l’hyper surveillance.

    Et soyez correct, un député ne défends pas les actes délictueux.Il fait la loi et défends aussi parfois les citoyens contre les intrusions dans leurs libertés.Vous ne défendez que quelques amis.

  13. ikariya dit :

    Heureusement je ne suis pas encore suspendu mais moi la nuit je suis les débats à l’assemblée plutot que de discuter ici, chacun son truc pour vaincre l’insomnie !

    Pour en revenir à la police privée, je crois qu’il serait plus juste comme l’a précisé P. Bloche au cours de ces débats nocturnes, de vous considérer comme un procureur privé. En effet (pour paraphraser notre ministre et son tic de langage), il reviendra aux ayants droits, de fait, de qualifier l’infraction, à savoir de décider si les poursuites se feront devant l’HADOPI, avec, dans ce cas là, une procédure expéditive « contraditctoire » massivement automatisée « adaptée à chaque cas » ou bien devant le juge pénal.

    Vous aurez sans doute remarqué sue j’ai repris les argumentaires de la ministre et du rapporteur qui laissent planer le plus grand flou sur l’organisation de ce projet ou dans un temps on fait tout pour essayer d’empêcher les recours (non suspension, délai d’action, etc …) visant ainsi à automatiser la procédure pour plus d’efficacité et dans un autre on dit que l’hadopi aura tout pouvoir de décider une peine individualisée afin de ne pas se mettre en opposition avec le droit français ce qui nécessiterait de traiter tous les dossiers au cas par cas, comme dans la vrai justice quoi ! Mais la évidemment adieu l’automatisation avec 3 personnes dans la commission des droits pour traiter 10 000 cas par jours !

    Reconnaissez que ça ne tient pas la route une seconde, a moins que … lorsque l’ayant droit signale l’infraction à l’Hadopi, il n’ait à sa disposition plusieurs « boutons » qui lui permette de demander une peine différente. Si vous voyez une autre solution réaliste dites moi la, je serais curieux de la connaître ! Si on fait le parallèle que les professionnels aiment tant avec l’automobile, c’est comme quand le radar détecte l’ampleur de votre excès de vitesse et détermine quelle sanction vous allez subir.

    Donc, si on est un tant soi peu matérialiste et qu’on veuille appliquer à la lettre l’individualisation de la peine, il faut que quelqu’un ou quelque chose détermine cette peine. Comme la CDD n’aura matériellement pas le temps vu le nombre de procédures, il y a fort à parier que c’est l’ampleur du « manquement » qui la déterminera, donc, l’ayant droit qui scrutera l’IP.

    C’est un peu long je sais mais on arrive à la fin de mon exposé. Concluons.

    Les ayant droits, sont partie prenante dans cette affaire, qualifient les faits et, au final, si on veut automatiser le processus tout en conservant l’individualisation nécessaire à notre bon droit français (comme vous l’avez dit nous ne somme pas en dictature, mais tant que le droit est respecté), ils devront également déterminer la peine.

    Si ça, ça ne s’appelle pas la privatisation de la justice !

  14. Pascal Rogard dit :

    Nous ne sommes pas procureur mais victime.
    Les cinéastes présents à l’Assemblée Nationale ont été profondément écoeurés par l’attitude des parlementaires de l’opposition à l’égard du droit d’auteur et par les mises en cause dont ils sont l’objet par ceux qui prétendent qu’ils sont manipulés et ne connaissent rien au sujet.
    Christian Paul a bien mis en cause les sociétés de gestion collective mais bien sur aussi l’Alpa.
    L’Alpa regroupe des sociétés privés, des organisations professionnelles,des sociétés d’auteur dont la SACD et le Centre national de la cinématographie.
    Elle témoigne de l’union de tous les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel pour lutter contre ce fléau qu’est la piraterie.
    Elle agit dans le cadre des lois en vigueur et en les respectant.
    Dans le système hadopi à la différence du système judiciaire classique les ayant-droits ne connaissent pas le nom des contrevenants ce qui exclut toute demande en réparation civile.
    Il est exact que pour lutter contre un phénomène aussi massif que le piratage une certaine automatisation des procédures est necessaire, mais elle n’empêchera pas les personnes mis en cause de bénéficier de toutes les garanties procédurales.
    Au final il appartiendra au conseil constitutionnel d’apprécier sur ce point la validité de la loi en cours de discussion.

  15. ikariya dit :

    Je constate que vous ne prenez pas la peine de me contredire sur le fait que la modularité de la peine sera déterminée ou tout du moins influencée par les ayant-droits dans une procédure automatisée, ce qui semble signifier que j’ai visé juste.

    Votre raisonnement s’apparente à : « la fin justifie les moyens ! »

    Pas mal comme approche de la justice pour un porte parole d’artistes, dans un pays censé être une démocratie.

  16. Pascal Rogard dit :

    Les ayant-droits n’auront rien à voir avec les sanctions prononcées pour la bonne et simple raison qu’ils ne connaitront pas l’identité des contrevenants.
    Et cessez de me donner des leçons de démocratie.

  17. henri dit :

    @Pascal Rogard

    « Les ayant-droits n’auront rien à voir avec les sanctions prononcées pour la bonne et simple raison qu’ils ne connaitront pas l’identité des contrevenants. »

    C’est pédagogique et absurde…. de plus en l’état, il y aura plus d’un tiers d’innocent qui se verront sanctionner… autant il sache qui leur reproche quoi! pourquoi faire une boite noire pour protéger les artistes HADOPI contre les consommateurs?

    L’Etat de droit est totalement bafoué! vous creuser la tombe de vos épiciers!

  18. ikariya dit :

    Que je sache les radars automatique ne vous demandent pas votre carte d’identité quand ils vous flashent ! Ils prennent seulement votre plaque. On a vite fait le parallèle avec l’IP.

    Seulement en mesurant l’ampleur de l’excès de vitesse et en le mettant en face d’un barème de sanctions (points et amende) il détermine automatiquement celle qui vous sera appliquée respectant ainsi l’automatisation et l’individualisation. Je ne vois pas comment on peut faire autrement étant donné le volume d’infraction a traiter.

    Donc, il apparaît évident que les demandes des ayant droits ne contiendront pas que l’IP mais s’accompagneront de recommandations pour la sanction ou, a minima, d’une liste d’œuvres supposément échangées quantifiant ainsi l’ampleur de la fraude, ce qui en soi est déjà idiot puisque le manquement ne concerne qu’une sécurisation de ligne et pas la contrefaçon.

    On a donc bien un cumul constatation de l’infraction, qualification de l’infraction , et détermination de la peine, convenez en au moins !

    Ou alors j’ai complètement tort, ce que j’admettrai sans problème ! Mais qu’on m’explique comment une peine peut être à la fois automatisée a grande échelle et individualisée suivant la situation de chacun et le tout pris en charge par 7 équivalents temps plein sur une infraction qui est binaire : sécurisation ou pas.

    Quelle sera l’échelle qui définira si cette sécurisation est un peu, beaucoup, ou énormément mise à mal ?

    Je sais que je suis pénible avec mes questions mais si ce projet avait été élaboré avec un tant soi peu de sérieux et de respect des droits, il me semble que ces questions auraient été éclaircies à l’avance, à moins qu’on préfère garder le secret sur leur éclaircissement qui viendra d’un décret sans contrôle parlementaire.

  19. Pascal Rogard dit :

    Il n’a jamais été question que nous recommandions des sanctions et si la question m’était posée je serai clairement contre.

  20. ikariya dit :

    Il va pourtant falloir définir une graduation des sanctions si on veut l’automatiser a grande échelle. Toute la question est de savoir comment se fera cette graduation donc.

    Comme dans un hypothétique recours, il sera possible à l’abonné de demander quelles œuvres l’ont incriminé, c’est bien que les ayant droits qui relèvent les infractions devront en communiquer la liste à l’hadopi vous en conviendrez.

    Or l’infraction, je le répète, étant binaire : sécurisation ou pas; et se différencie de l’excès de vitesse en ce que lui il doit être quantifié en ampleur; si on veut appliquer une graduation il va bien falloir fixer un critère. Nous sommes d’accord sur ce point j’espère.

    Alors sur quoi va bien pouvoir se baser l’algorithme automatique qui va déteminer notre preine modulée ou graduée ? De quelles informations va-t-il disposer hormis celles fournies par les ayant droits ? vous n’avez pas la réponse ? moi non plus ! Ou plutot si j’en ai une : il n’en aura pas d’autres, la CDD n’ayant pas matériellement les moyens d’intervenir sur chaque cas. Je sais je me répète !

    En conclusions de quoi, l’infraction de « non sécurisation » sera modulée par la liste et ou la nature des œuvres, donc par la contrefaçon, donc directement par le PV établi par les ayant droits.

    CQFD

    je ne vous embête plus sur le sujet je suis sur que vous devez être très occupé par ailleurs !

  21. Animejason dit :

    Puisque les auteurs Français l’on cherchés en soutenant cet lois immonde, il entamer un mouvement de boycotte national et anéantir l’exception culturel. N’allez plus voir de film au cinema (surtout Français). N’achetez plus de produit culturel en France achetez les à l’étranger via le net vous paierez moins cher et en plus pas d’argent pour les créateurs Français. Si vous êtes victime de l’hadopi défendez-vous avec de vrais juges, résiliez votre abonnement et remplacer le par des FAI internationaux non soumis à l’hadopi donc aucun risque de coupure.

  22. Pascal Rogard dit :

    Et n’oubliez pas de mettre aussi en enfer les films américains et européens dont les producteurs ont soutenu le projet de loi.

  23. Salabreuil dit :

    Je suis scénariste, membre de la SACD, je trouve insupportable de voir cet organisme s’exprimer au nom de tous, affirmant que « les » auteurs soutiennent le projet de loi.

    Non, tous les auteurs ne sont pas en faveur d’Hadopi. Et nous sommes quelques uns à trouver cette loi absurde et dangereuse.

    Je suis d’ailleurs étonné que les journalistes français n’opposent pas d’avantage aux déclarations des artistes hexagonaux les positions radicalement différentes de leurs collègues britanniques. Réunis au sein de la FAC (Featured Artists Coalition ), 140 artistes britanniques – et pas des moindres – viennent de signer un texte déclarant que « télécharger n’est pas un crime ».

    Vérité en deçà de la Manche, erreur au-delà ? Vous aurez bien du mal à l’expliquer aux internautes et au public français.

    Ce soutien à cette loi stupide discrédite les artistes et cinéastes français, qui apparaissent comme des lobbyistes d’abord soucieux de défendre des intérêts qui n’ont pas grand chose à voir avec la liberté de créer.

    Il y aurait beaucoup de choses à dire, notamment sur l’erreur que vous commettez en confondant le débat sur la gratuité et celui sur la rémunération.

    Un article l’explique très bien, intitulé (Alain Corneau appréciera) :

    « Le Choix des Armes (contre l’HADOPI) » :

    http://denyscorel.over-blog.com/article-29771290.html

    Monsieur Rogard, je vous invite à prendre connaissance de cet article paru sur le blog d’un collègue scénariste, certes pas aussi connu que ceux qui se sont rendus à vos côtés à l’Assemblée Nationale, mais un de ceux que pensent défendre Alain Corneau et Jean-Jacques Annaud, et à qui cet article s’adresse également.

  24. jean dit :

    ne vous inquiétez pas monsieur comme vous nous avons les noms et nous saurons récompenser en fonction de leur mérite 😀

    votre amie albanel a bien confirmer qu’il vous faudra installer un mouchard sur votre ordinateur, payant bien sur, mouchard connecté à un serveur central qui va enregistrer toute votre navigation sur internet…

    au fait n’oubliez pas de laisser allumer votre ordinateur 24h sur 24 car sinon le mouchard ben il fonctionne plus, c’est ballot un mouchard, un peu comme un ministre d’ailleur , et pendant les heures ou il ne fonctionne pas vous n’êtes plus sécurisez au regard de votre loi.

  25. jean dit :

    une loi voté par 16 députés … sarkozy n’a même pas eu le courage d’un vote solennel … cette loi va être un lourd fardeau sur les épaules déjà si fragile de nos artistes …
    ça n’a rien à voir bien sur mais notre président souhaite nommer val à l’antenne de France-Inter, la soupe est bonne à l’Élysée 😀

  26. ikariya dit :

    Cher Salabreuil,

    A l’image de EMI qui a décidé de couper les vivres à la RIAA faute de résultats et apportant une image désasteuses des professionnels de la musique, je vous suggère ainsi qu’à tous vos collègues qui sont du même avis, de faire la même chose avec vos propres représentants.

    Maintenant j’attends donc, vu que comme à l’assemblée je n’ai pas eu de réponse à mes questions technico-techniques mais pourtant essentielles, de voir ce que vont donner les décrets d’application de ce texte.

    J’espère M. Rogard que le jour ou les « outils de sécurisation » que vous avez poussé seront détournés pour filtrer la presse non officielle ou les sites d’information alternatifs vous aurez une pensée pour les milliers d’internautes qui vous ont alerté en leur temps sur les dangers de telles méthodes vis à vis de la liberté d’expression.

    J’ose espérer également, mais je rêve sans doute un peu, qu’un bilan sera fait de ce texte d’ici quelques mois, tout comme ça aurait du être fait avec la DADVSI dont on connait le fiasco et que vous avez poussé avec la même ardeur.

  27. VERAN dit :

    Police Hadopienne et compromis (historique ?)

    Le sieur ou la sieurette « Salabrueil » renvoi à un blog où dans un texte qui ré-invente (plutôt bien) la définition économique du bien « non rival » ou de la consommation « non soustrative » semble poindre le « compromis internet » de demain.

    Et si l’on réunit tous les arguments croisés depuis quelques jours sur le formidable blog de la SACD (ouvert au débat, merci monsieur le chef de la police Hadopienne) se dessine bien un système qui devrait ressembler à une SPRD universelle de premier rang.

    Si Hadopi devient un gros mot et si la licence globale rappelle trop une redevance fiscale, il faudra bien régler la question du financement indirect des oeuvres dans un cadre de « libre » consommation.

    La question devient : « qui gère et régule cette super SPRD » ?. Reste-t-on dans un modèle « société civile » façon Sacem et Sacd ou est il pensable que le financement indirect soit une affaire privée comme dans le cas du modèle publicitaire ?

    Ceux qui pensent qu’un système indirect à base de perception forfaitaire donnant des droits illimités de consommation produit naturellement des subventions croisées feraient bien d’y réfléchir à deux fois.

    D’où le compromis nécessaire. Un financement publicitaire qui ne refinance que les produits à forte audience, un financement public pour les très faibles audiences du type oeuvres scientifiques, un financement par perception de droits fixes ou variables selon les difficultés de traçabilité des consommations, une facturation « à l’acte » pour les transactions de marché.

    Cherchez bien, ce type de compromis fonctionne déjà. Pour la lecture par exemple où les actes de lecture non traçable ne génèrent pas directement des revenus pour les éditeurs et les auteurs et où le prix du livre est un compromis.

    Bonne journée.
    Lucien Véran.

  28. Animejason dit :

    Aujourd’hui nous voila dans un pays qui va traiter les pirates sans aucun droit à la défense, traité de la même manière que des pseudos terroristes de Guantanamo. Même les criminels de guerre/ pédophile/etc… ont droit à une défense mais pas les pirates. Une démocratie anéanti par moins de 16 députés et quelque lobbies préhistorique. Bienvenue en République Populaire de Sarkoland anciennement France le pays des DROITS DE L’HOMME.

  29. Pascal Rogard dit :

    Merci à Lucien Veran de mettre un peu de calme et de raison dans les commentaires;
    Je suis tout à fait d’accord sur la nécessité de faire après sa vigueur une évaluation de la loi.
    Par contre tous les commentaires sur le coté supposé liberticide de la loi me laissent de marbre.
    Invoquer Guantanamo ou les dictatures sud américaines à l’occasion d’une mesure de sanction beaucoup plus légère que les peines actuellement prévues, c’est n’avoir aucun sens de la mesure et bien sur n’avoir jamais connu la dictature, la vraie.
    Et je conseille à tous d’aller sur le site de la SACD écouter les propos de Jean Claude Carrière qui rappelle à juste titre que le combat pour le droit d’auteur est d’abord un combat pour la liberté d’expression.

  30. jean dit :

    la liberté d’expression c’est effectivement un beau et noble combat, je me réjouis de voir que pour cela vous acceptez de rogner les liberté publique, accepteriez-vous de mettre une webcam dans toutes les pièces de votre maison pour que vous puissiez un jour vous défendre d’un « défaut de sécurisation » de votre famille ?

    le mouchard dans nos ordinateurs est de la même eau…

  31. ikariya dit :

    Le problème ici soulevé n’est pas tant la coupure en soi qui déjà sera facilement évitable c’est le précédent crée en matière d’espionnage des machines individuelles par un logiciel contrôlé par l’état. Je suis quand même étonné que vous ça ne vous choque pas plus que ça vous qui vous posez en défenseur des libertés d’expressions !

    Enfin, il faut être de mauvaise foi ou aveugle pour ne pas voir ce qui se trame alors que dans le même temps qu’on prévoit l’installation des ces outils de contrôle, on discute dans les assises de la presse de « labelliser » les journaux ! Le simple lien entre ces deux projets de loi suffisent à inquiéter quiconque se revendiquant de la liberté.

    De plus la ministre nous promet de filtrer « the pirate bay » ! laissez moi rire ! l’affaire Arrgh et les travaux de filtrage menés en belgique ont déja montré que ce n’est qu’une illusion. Encore faudrait il que ce site soit jugé illégal par la justice avant de l’interdire, faute de quoi ce serait de la censure. Ah mais évidemment pour vous il ne fait aucun doute qu’il l’est, seulement la justice n’a jamais été saisie de cette affaire.

    Et c’est bien tout le problème. On va alimenter ces logiciels par les demandes des ayant-droits, dans un premier temps, sans aucun fondement judiciaire et sans aucun contrôle ! Et après, on ne sait pas .. si la loi sur la presse arrive à la labellisation d’organes de presse « autorisés » qu’est-ce qui empêchera de filtrer les autres ? Une petite loi sur la diffamation et hop le filtrage de toute critique contre les élus, etc …

    Vous avez pris un gros risque avec les libertés pour satisfaire votre business mais j’espère que vous avez raison, que je me fais des idées, sincèrement !

  32. Animejason dit :

    « Et n’oubliez pas de mettre aussi en enfer les films américains et européens dont les producteurs ont soutenu le projet de loi. »

    Pour amener les cinéastes Américain « en enfer » ça va être dure c’est un vrai cinema auto-financé lui, pas comme le système Français plus vulnérable car très loin d’un auto-financement et un boycotte si il pouvait être massif mettrait à mal le financement des films. De plus même si les lobbies Américains veulent eux aussi une justice sans juge pour les pirates ils sont à des années lumières d’un accord (leurs FAI sont plus intelligent ou alors eux non pas le couteau sous la gorge pour leurs faire signer un papier « vierge »).

    Message à Salabreuil, le boycotte pourrait toucher « exclusivement » les 10000 artistes qui ont oser signer pour cet lois immonde et ils méritent eux d’être boycotté à vie. Mais à titre perso je pense que le boycotte doit être total pour réellement faire chuter le système de l’exception culturel et obtenir la fin de l’hagestopi et soit obtenir la licence globale où imposer nos point de vue sur l’offre légale (un deezer pour le cinema, Hulu.fr pour les séries). Faire comprendre à tous les secteurs artistiques qu’avec la révolution numérique l’ancien système est mort (fini la raréfaction devient l’abondance permanente).

    Une petite note au passage vous pouvez si vous êtes anglophone très facilement avoir accès aux offres légale Américaine via des proxy ou des VPN. Et ainsi vous verrez le pathétisme total de l’offre légale Française.

    Voter utile pour les élections Européenne, certain parties veulent tout faire pour ramener la vraie Justice dans le dispositif de l’hagestopi, voter pour eux.

  33. Animejason dit :

    « Par contre tous les commentaires sur le coté supposé liberticide de la loi me laissent de marbre. Invoquer Guantanamo ou les dictatures sud américaines à l’occasion d’une mesure de sanction beaucoup plus légère que les peines actuellement prévues »

    Je vais encore expliquer je ne parle pas de la peine (la coupure) mais du système punitif sur de simple allégation qui est bien identique à celui mis en place pour Guantanamo, on vous soupçonne d’être un terroriste pour vous c’est Guantanamo sans procès ni juge. L’hadopi c’est pareil sans juge ni droit à la défense, vous vous retrouvez coupé du net, donc oui cet immondice est belle et bien liberticide du même niveau sur le fond que Guantanamo (pas dans la forme). Quand un pays ignore la simple présomption d’innocence et les droits de la défense ce n’est plus une démocratie, c’est pas encore une dictature (laissons du temps on y arrivera bien), mais ce n’est plus une démocratie.

    « Et je conseille à tous d’aller sur le site de la SACD écouter les propos de Jean Claude Carrière qui rappelle à juste titre que le combat pour le droit d’auteur est d’abord un combat pour la liberté d’expression. »

    Vous me faites rire défendre la libertés d’expression pour y sacrifier les droits de la défense et à l’innocence. Je vous rappel là aussi tous les amendements pour la défense ont sautés mais ceux parlant des artistes aussi. Les seuls sujets évoquer sont fric pognons, flouz, pepete, etc… Le droit d’auteur n’est plus qu’une rente à vie (et même plus) si vous défendiez réellement la création vous seriez pour raccourcir les droits d’auteur dans le temps, et surement pas les rallonger (rappel : les droits ont étés créer pour protéger un auteur le temps de nouvelle créations et donc pour permettre cet création, le raccourcissement permettrait non seulement une obligation de création mais aussi enrichirai le patrimoine mondiale). Vous n’êtes intéresser que par vos millions aux détriments de la liberté du plus grand nombre (pas celle de télécharger). Dans une démocratie une lois qui protège les intérêts de quelque uns au détriment du plus grand nombre ne devrait pas exister.

  34. check_ca dit :

    « Par contre tous les commentaires sur le coté supposé liberticide de la loi me laissent de marbre. »

    Mais comment pouvez-vous rester de marbre ? L’opération « effrayons les utilisateurs de P2P » est un franc succès !!!
    Félicitation, nous sommes nombreux, en effet, à avoir peur. Peur de télécharger quoique ce soit (de légal ou pas) sur ces réseaux, ce qui est la menace principale. Peur de se faire pirater à l’insu du logiciel de sécurisation. Peur de se faire usurper son IP dans un fichier torrent…
    Bref, franchement je le redis : BRAVO ! On ne pouvais faire mieux !! Ah j’entend qu’on me souffle dans mon oreillette le terme « lopsi 2 », qu’est-ce donc, un oeuvre cinématographique américaine ? …

  35. Salabreuil dit :

    Bien qu’opposés à Hadopi, nous serons nombreux à admettre que comparer les artistes qui soutiennent cette loi à des suppôts de dictature se rapproche dangereusement du point Godwin.
    Cela dit, le calme et la raison, que souhaite Pascal Rogard, auraient mérité d’être invoqués un peu plus tôt dans ce débat :
    – Balayer d’un revers de la main les opposants à Hadopi en les qualifiant, par exemple, de démagogues comme l’ont fait de nombreux artistes n’est pas très malin.
    – Je n’ai aucune affection particulière pour Attali, mais concernant ce débat, j’ai trouvé la réponse des cinéastes à celui-ci bien faible au regard de son argumentation. Nos cinéastes ont été de toute évidence piqués par le qualificatif de « vieillissant » et en ont fait un chiffon rouge, occultant tout le reste. Leur lettre apparaît avant tout comme étant une attaque peu articulée, vexée, persiflante et, finalement, peu pertinente contre la personne de Jacques Attali. La réponse de ce dernier aux cinéastes était, par contraste, d’une grande tenue, et a été peu diffusée, je le regrette.
    Et si faire des rapprochements entre Hadopi et Guantanamo est excessif, cela ne l’est pas moins que de croire que cette loi est le garant d’une liberté de créer ! Je trouve cet argument proprement hallucinant.
    Quiconque connait le métier de scénariste connaît les contraintes qui pèse sur celui-ci : frilosité des producteurs, exigence des partenaires financiers, refus quasi-systématique de certains genres… Les scénaristes n’ont jamais été « libres » de créer – le métier de scénariste est fait de contraintes (certaines bonnes, d’autres mauvaises) et de négociations permanentes. Et je ne parle même pas de la télévision où les scénaristes sont la dernière roue du carrosse et très exposés à la censure et aux diktats parfois délirants des chaînes.
    De plus, ces cinéastes scénaristes attachés au droit d’auteur sont la partie visible de l’iceberg. Car ayant une carrière derrière eux, ils ont effectivement la chance d’avoir un catalogue d’oeuvre et des droits d’auteur s’y rapportant. C’est loin d’être le cas des jeunes scénaristes. Et si le droit d’auteur est bien défendu et garantit de solides rentrées pour celui dont le projet se réalise, il ne faut pas oublier qu’il y a quantité de projets abandonnés, reportés indéfiniment, annulés et pour lesquels des scénaristes ont travaillé longuement et durement. Or, le développement, en général, est mal payé en France – et notamment parce qu’il y a la carotte du droit d’auteur que les producteurs agitent. Nous sommes très loin de la situation américaine où les producteurs ne peuvent demander d’écrire une ligne – même d’un synopsis – à un scénariste sans le payer car ils s’y sont engagés auprès de la Screenwriter’s Guilde.
    Faire donc du droit d’auteur le rempart protégeant la liberté de créer me semble donc bien excessif : il ne faut pas confondre scénariste, réalisateur et ayant-droit…
    En revanche, Jean-Claude Carrière a raison de dire qu’il y a conflit entre la liberté de l’internaute et celle de l’ayant droit. Ce diagnostic établi, il est encore bon de rappeler qu’ il n’y a jamais qu’une seule solution à un conflit.
    Etre opposé à Hadopi ne veut pas dire forcément être opposé au fait qu’Internet soit une nouvelle source de revenus pour les artistes et créateurs.Bien au contraire.
    Lorsque j’entends les arguments défenseurs de la loi Hadopi, quelle est l’adjectif qui revient le plus souvent ? « Pédagogique ».
    Cette loi est inapplicable : à peine passée, les moyens techniques pour la contourner sont déjà accessibles et les parades fleurissent. Cette loi aura d’ailleurs surtout pour conséquence de développer darknet et le cryptage. De plus, le fait qu’elle ait été votée par seulement 16 députés présents me semble bien fragile pour légitimer une loi qui a fait l’objet de tant de passions et d’un débat national – en avez-vous conscience ?
    Mais comme cette loi est « pédagogique », peut-être a t-elle déjà atteint son but : provoquer un débat national pour faire comprendre qu’auteurs et artistes devaient être rémunérés pour la circulation de leurs oeuvre sur Internet.
    Cette revendication là est parfaitement légitime.
    Et elle est compatible avec une « gratuité » qui, rappelons-le, est toute relative (que je sache, les internautes payent leur accès à internet – sans compter la taxe pour la copie privée du matériel informatique et autres lecteurs MP3).
    Je trouve regrettable que les artistes s’attaquent à leur public pour défendre leur droit – encore une fois, il est interessant de voir la conception diamétralement opposé sur la question des artistes britanniques. Alors que ce sont les FAI qui tirent profit de cette situation. Pas plus tard qu’avant-hier, je me suis fait démarcher par un commercial me vantant la fibre optique, fraichement installée dans mon immeuble, et la possibilité de télécharger un film en P2P en moins de trois minutes…
    Attali a raison de comparer la résistance actuelle des artistes à Internet à celle de leurs prédécesseurs, qui, en leur temps, ont accusé la radio et la télé de tuer également leur métier -alors qu’elles n’ont fait que le transformer.
    Il est évident que les FAI d’ici quelques années seront les nouveaux partenaires financiers du cinéma, et que SFR, Orange ou Free seront des interlocuteurs privilégiés, comme le sont Canal Plus ou TF1 aujourd’hui. La France, pionnière du droit d’auteurs, aurait pu réfléchir à un modèle de répartition sur le principe de la licence globale, modèle qui aurait pu s’imposer internationalement et nettement plus favorable aux artistes, que celui, inéluctable, que les américains vont imposer (Warner planche déjà dessus et soutient la licence globale). Au lieu de cela, en se retranchant derrière l’Hadopi, cette « ligne Maginot de l’ère virtuelle » selon l’excellente expression de Denys Corel et pour s’être contentés de provoquer une prise de conscience, les artistes français vont laisser le débat leur échapper et de façon dommageable pour nous, jeunes artistes et créateurs, qui croyons qu’Internet et sa « gratuité » sont compatibles avec une rémunération et garants de notre liberté de demain…

  36. Salabreuil dit :

    « Il y a une conception d’Internet quasi mystique, qui en fait un objet tout le temps en mouvement, impossible à contrôler ».

    Denys Corel a lancé une réflexion très intéressante sur cette déclaration d’Alain Corneau, que je vous invite à aller voir.

    De plus, il souligne qu’il existe une conception non moins mystique de celle du droit d’auteurs – auquel il est attaché, mais qui masque une réalité beaucoup plus complexe qu’un slogan comme « le combat pour le droit d’auteur est un combat pour la liberté d’expression ». Il s’interroge, plus longuement que je n’ai pu faire en quelques lignes dans mon commentaire précédent, sur le problème de la rémunération du scénariste à ne pas confondre avec l’ayant droit.

    http://denyscorel.over-blog.com/article-29849065.html

  37. Pascal Rogard dit :

    Au risque de me répéter, pour le moment, je n’ai vu émerger aucun modèle économique susceptible de substituer au système actuel de financement de la création cinématographique et audiovisuelle mais il serait absurde de nier que les modèles ne peuvent pas changer.
    C’est d’ailleurs parce qu’il a su nouer des relations de partenariat avec les télévisions que le cinéma français à la différence des autres cinémas européens peut damer le pion aux films américains sur le marché des salles et produire autant de films.
    Je ne vois pas ce que les problèmes entre auteurs et producteurs qui sont réels ont à voir avec le débat qui nous occupe.
    C’est un sujet qui concerne la gestion individuelle des droits et non la gestion collective.
    Toutefois la SACD s’en préoccupe fortement et à l’initiative conjointe de Jacques Fansten et de Jean Pierre Guérin président de l’USPA des discussions sont en cours pour promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de la fiction audiovisuelle.
    De même dans le cinéma des négociations vont s’engager sur la mise en oeuvre des recommandations du rapport Bonnell qui a parfaitement mis en lumière les nombreux dysfonctionnement dans la relation auteurs/producteur.

  38. Denys Corel dit :

    « Au risque de me répéter, pour le moment, je n’ai vu émerger aucun modèle économique susceptible de substituer au système actuel de financement de la création cinématographique et audiovisuelle mais il serait absurde de nier que les modèles ne peuvent pas changer. »

    En effet, ce serait absurde. D’un autre côté, en attaquant le principe de gratuité, on peut difficilement ouvrir la porte à des modèles éconmiques qui prennent en compte cette gratuité.

    C’est comme si la SACD refusait absolument toute diffusion légale d’œuvres cinématographique à la télévision sous le prétexte que ce serait « une diffusion gratuite » et en concluait qu’il n’y avait aucun modèle économique de financement de la création cinématographique possible par le biais de la télévision…

    « Je ne vois pas ce que les problèmes entre auteurs et producteurs qui sont réels ont à voir avec le débat qui nous occupe. »

    J’imagine que vous répondez à Salabreuil et je me permets de prendre la parole à sa place : il ne s’agit pas de parler des problèmes entre auteurs et producteurs mais de montrer que le discours selon laquelle certains auteurs prétendent défendre les « petits » et la création n’est qu’une posture. Ils font partie de la profession, ils ont eu la possibilité de voir les pratiques, et ils n’ont jamais milité envers ces injustices criantes comme ils le font aujourd’hui.

    Par ailleurs, comment justifier que la profession cinématographique attaque la gratuité alors que des artistes sont contraints de travailler gratuitement pour cette même profession, en toute légalité ? Il faut balayer devant sa porte avant de donner des leçons aux autres (ou alors il ne fallait pas user de cet argument). De même, il faut comprendre les internautes qui réagissent mal et qui, se sentant traités de voleurs et de pillards, répondent par des anathèmes qui ne méritent pas forcément mieux.

    Il est normal de s’attaquer au dossier d’internet et du téléchargement gratuit pour chercher des solutions, il est insupportable de justifier, comme certain l’ont fait, une loi répressive et qui pour le coup n’est ni un modèle économique, ni une solution viable, au nom de la morale. Ce qu’on doit chercher, c’est bien un modèle économique qui corresponde au nouveaux moyens de diffusions. Il ne s’agit pas de morale. Les droits d’auteur et leur application ne sont pas un principe sacré. C’est une solution rationnelle au problème de la rémunération des auteurs qui fut obtenue par un combat politique. Le droit d’auteur doit s’adapter à internet, parce qu’internet ne s’adaptera pas au droit d’auteur. Non parce qu’internet est un objet mystique, mais parce que ce n’est jamais le contenu qui décide de la forme du contenant (où alors il risque de tout casser). Le droit d’auteur s’est toujours adapté au nouveaux modes de communication : télévision, cassettes, etc. Il doit être capable de le faire aujourd’hui pour internet, sans limiter les possibilité du médium mais sans non plus s’empêcher de réclamer ce qui lui est dû.

    Internet génère de l’argent. Une grande partie de cet argent est dû au téléchargement d’œuvres de l’esprit, puisque ce téléchargement sert d’argument de vente aux FAI. Le prix bas des abonnements à haut débit serait il même possible si le téléchargement de films n’était pas si populaire ?

    La licence globale (ou tout autre forme de reversement) semble juste à terme incontournable. Il serait peut-être temps de commencer à se demander à quoi ce modèle doit ressembler, au lieu de supposer qu’il est impossible (pour l’argument, « la licence globale n’est pas compatible avec la législation internationale », je rappelle que le protectionnisme culturel non plus, ça ne l’empêche pas d’exister en France pour le cinéma).

    « Toutefois la SACD s’en préoccupe fortement et à l’initiative conjointe de Jacques Fansten et de Jean Pierre Guérin président de l’USPA des discussions sont en cours pour promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine de la fiction audiovisuelle. »

    Tant mieux si la SACD se préoccupe des relations entre producteurs et scénaristes avant la mise en œuvre des droits d’auteurs. J’espère que la solution est pour bientôt parce que ça fait des années que j’entends dire que ça doit changer (depuis le rapport Gassot qui date tout de même de 1999)… Tout mes vœux vous accompagnent dans ce combat difficile.

  39. Salabreuil dit :

    Pascal Rogard, merci pour votre réponse.
    Si j’ai soulevé les problèmes entre auteurs et producteurs, c’est qu’ils rentrent dans le cadre plus global d’une discussion sur la liberté de créer, que vous avez soulevé ici-même et en enjoignant d’aller voir l’entretien de JC Carrière. Or puisque celle-ci était évoquée, il me semblait important de parler de sa réalité telle qu’elle est rencontrée quotidiennement sur le terrain par les scénaristes lorsqu’ils exercent leur métier. Je trouve qu’évoquer la liberté de création pour défendre la loi Hadopi me semble excessif au regard de cette réalité, et entretient l’idée dans le public qu’être scénariste ou auteur, c’est vivre exclusivement d’une sorte de rente, créant une confusion entre scénariste-auteur (qui est un métier) et ayant droit (qui est un statut).
    Hadopi ou pas, il sera demain toujours aussi difficile de défendre des idées neuves et originales auprès des chaines de télé ou des producteurs et d’être payé correctement (voire payer tout court) pour un travail effectué durant toutes les phases de développement, du synopsis aux ultimes réécritures. Ces difficultés que rencontrent les scénaristes me semblent bien plus dommageables à la liberté de créer, à la professionnalisation et à la viabilité de ce métier, notamment en ce qui concerne les jeunes scénaristes (mais pas seulement) et ceux qui feront le cinéma de demain, que le téléchargement décrété illégal. Et sur ce sujet, nous entendons très peu nos aînés.
    Ceci étant posé – et cela méritait de l’être dans le débat qui nous occupe, il ouvre la porte sur d’autres débats, qui effectivement n’ont plus leur place ici : je sais que la SACD n’a pas vocation à être un syndicat.
    En aparté donc, sachez que je me réjouis des nouvelles que vous nous donnez en fin de votre commentaire et espère vraiment que de nouvelles pratiques dans la relation auteurs-producteur verront enfin le jour.

  40. Pascal Rogard dit :

    Il est exact qu’il ne faut pas confondre gratuité et illicéité.
    Mais la gratuité licite a un coût c’est celui d’une dépendance qui peut être pernicieuse à la publicité qui permet de financer l’acquisition de droits de diffusion et ensuite de permettre un accès gratuit.
    Quant à Jacques Attali, je trouve la réponse des cinéastes parfaitement opportunes et modérée car il auraient pu ajouter qu’en matière de droit d’auteur, c’est un expert condamné pour plagiat.

  41. Denys Corel dit :

    « Il est exact qu’il ne faut pas confondre gratuité et illicéité.
    Mais la gratuité licite a un coût c’est celui d’une dépendance qui peut être pernicieuse à la publicité qui permet de financer l’acquisition de droits de diffusion et ensuite de permettre un accès gratuit. »

    C’était vrai pour la télévision, ça ne l’est pas forcément pour internet.

    D’une part parce que la publicité sur internet a beaucoup de pouvoir sur le contenu que pour la télévision (parce que les interlocuteurs sont multiples), d’autre part, il faut peut-être aussi éviter de supposer qu’il n’y aura qu’un seul modèle économique sur internet. La licence globale (ou toute autre forme de mutualisation) n’implique par exemple pas la publicité et elle n’empêche pas d’autres formes de propositions pour que les auteurs tirent une rémunération de leur œuvre.

    La question est de savoir si le téléchargement gratuit et le partage P2P feront partie du modèle économique du futur, ce que personnellement, je trouve souhaitable. Le combat contre le P2P risque malheureusement d’être aussi futile et impossible à gagner que celui qui fut mené en son temps contre la cassette et la VHS… De plus, il reste à démontrer que le partage est plus dommageable qu’il est profitable (voir entre autre l’étude d’UFC-Que choisir sur le sujet :
    http://www.quechoisir.org/positions/3-Synthese-des-resultats/B164563EA65BF212C12570DD0036B9CF.htm
    Cela dit, même si le P2P n’était pas responsable des baisses de fréquentation et d’achat pour l’industrie du cinéma, cela ne veut pas dire qu’il soit juste que les auteurs ne soient pas rémunérés sur leurs œuvres téléchargées ou partagées à partir du moment où elles rapportent à d’autres (les FAI)…

    Pour Attali, le fait qu’il ait été condamné pour plagiat n’empêche pas que ses arguments dans la discussion actuelle soient valides et méritent d’être examinés, et la réponse des cinéastes ne le fait pas.

  42. Denys Corel dit :

    Je voulais dire évidemment que « la publicité sur internet a beaucoup moins de pouvoir sur le contenu que pour la télévision »

  43. Pascal Rogard dit :

    Le document de que choisir ne me convainc pas du tout et de toute façon je n’accorde aucune crédibilité à ce que raconte cette organisation depuis que son représentant au sein de la commission copie privée a déclaré : »je suis pour la copie privée, à taux zéro »
    Je pense que tout système de légalisation du peer 2 peer sera considéré comme un impôt. Il est d’ailleurs assez symptomatique que dans le langage courant et aussi celui des journalistes on parle de taxe pour la copie privée et non de rémunération.
    En ce qui concerne les cassettes VHS vierges, je n’ai jamais mené le moindre combat contre leur existence mais effectivement réclamé une compensation équitable.
    Le modèle économique actuel n’est pas immuable et il changera mais pour le moment aucun modèle de substitution ne nous a été proposé.
    Quant à Attali, je vous le laisse.

  44. Pascal Rogard dit :

    Pour la publicité sur Internet c’est effectivement ce que j’avais compris.
    Mais c’est dommage que vous n’ayez pas été présent à notre soirée avec Daily motion car il était question de web fictions formatés en fonction des désidérata des publicitaires. Vive le service public.

  45. Animejason dit :

    « Le document de que choisir ne me convainc pas du tout et de toute façon je n’accorde aucune crédibilité à ce que raconte cette organisation depuis que son représentant au sein de la commission copie privée a déclaré :je suis pour la copie privée, à taux zéro”

    C’est effectivement beaucoup mieux que 15% d’augmentation alors qu’on vous a ordonnez de ne plus vous auto-rembourser pour le piratage. Donc méthode de calcul des artistes 100% moins le piratage 30-50% = 115% alors que chez moi on arrive plutôt à 70-50% soit une baisse de copie privée d’au moins 30%, et vous arrivez à +15%. Si la marge d’erreur acceptable des ayants-droit est de 65% le nombre d’innocent prit dans l’hadopi sera monstrueux.

    Pourquoi devrais-je payez la copie privée pour mes propres sauvegarde, çà fait bien 6 ans que j’ai pas fait de copie privée de musique et pour le ciné, depuis que j’ai plus le droit de contourner les DRM pourquoi devrais-je payer pour un droit que j’ai pas le droit d’exercer. La copie privée est un VOL, et le taux zéro est bien le taux le plus juste.

  46. Martin dit :

    « Mais c’est dommage que vous n’ayez pas été présent à notre soirée avec Daily motion car il était question de web fictions formatés en fonction des désidérata des publicitaires. Vive le service public. »

    Attention à ne pas mordre la main qui vous nourrit, à ma connaissance les ressources de la SACD proviennent pour une large part de chaînes privées financées par la publicité…

    – martin

  47. Pascal Rogard dit :

    C’est exact mais il est indéniable que la publicité peut influencer les programmes C’est pourquoi le service public sera financé par des ressources publiques laissant ainsi le champ libre aux nouveaux et brillants acteurs de l’Internet.

  48. Salabreuil dit :

    « C’est exact mais il est indéniable que la publicité peut influencer les programmes C’est pourquoi le service public sera financé par des ressources publiques laissant ainsi le champ libre aux nouveaux et brillants acteurs de l’Internet. »

    Si le problème qui nous préoccupe est celui du financement du cinéma mis à mal par Internet, je ne vois pas très bien où mène cette réflexion.
    Sauf erreur de ma part, la part d’investissement de France Télévisions dans le cinéma français est mince comparée à Canal +, TF1 et M6, qui sont toutes les trois des chaines commerciales, et dont les recettes, pour deux d’entre elles, proviennent de la publicité.
    Je ne suis pas sûr que le service public télévisuel, alors que la question des moyens dont il va disposer reste encore très floue – sans parler de son avenir à long terme, pourra investir de façon déterminante dans le cinéma français.
    Et concernant Canal, cette chaîne (commerciale) a été pendant longtemps le poumon du cinéma français, parce que dès sa création était inscrit dans son cahier des charges une obligation d’investissement dans le cinéma français – cahier des charges imposé en échange de l’utilisation du réseau d’émetteur TDF, alors en situation de monopole.
    Un cahier des charges similaire n’aurait-il pas pu être envisagé pour les FAI, dont le téléchargement et l’accès aux oeuvres est un argument de vente, et qui se sont implantés via le réseau de France Telecom (financé par l’argent public) ? Peut-être cela l’a t-il été, peut-être est ce trop tard (les FAI, avec la fibre optique, installant maintenant leur propre réseau dont ils sont propriétaires et non plus locataires – mais bon la fibre optique est loin d’être en mesure de couvrir tout le territoire), peut-être est-ce en contradiction avec la doxa libérale qui a dominé durant ces dix dernières années… Je n’en sais rien, mais j’aimerais savoir si cette question est envisageable ou si elle a été envisagée sérieusement – j’ai une lacune…
    La création de Studio 37, filiale d’Orange, doit nous faire réfléchir sur ceux qui financeront le cinéma de demain.
    Je ne comprends pas non plus cette contradiction qui consiste d’une part à se féliciter du partenariat qui a pu se créer entre télévisions (commerciales) et cinéma français,et, d’autre part, balayer la publicité qui serait suspecte en tant que source de financement potentiel via internet. Ce qui est bon pour l’un n’est pas bon pour l’autre ? et « vive le service public »?
    La télévision américaine est une télévision très agressive commercialement : dois-je supposer que la création d’un service public financé par les ressources publiques va permettre à des fictions télévisuelles de voir le jour en France, fictions qui n’auront enfin plus rien à envier à la diversité, à la qualité, à la liberté et aux audaces d’écriture que proposent en permanence dans leurs séries et fictions les grands networks américains pourtant soumis à la pression publicitaire ? Je m’en réjouis d’avance.

  49. Pascal Rogard dit :

    Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres et ce n’est pas moi qui ait inventé le terme de formatage, mais il est certain que la dépendance au financement publicitaire est source de contrainte.
    Je ne suis pas un spécialiste des fictions américaines, mais j’ai l’impression que la partie la plus innovante n’est pas produite pour les grandes chaines mais pour HBO qui est une télévision à péage.
    Quant aux FAI ils contribuent déjà au financement de la création puisque la partie audiovisuelle de leurs abonnements « triple play » est assujettie à la contribution au compte des soutien.
    Mais vous avez raison l’ensemble du système français de financement de la création qui est assis sur les médias traditionnels
    (salles,Télévision ,vidéo) n’est pas encore adapté à la révolution Internet.

  50. Pietro dit :

    M. Rogard, auront nous droit à un billet concernant la prise de position, certes tardive, CONTRE le projet de loi « Création et internet » de ces artistes reconnus ?
    http://www.ecrans.fr/Lettre-ouverte-aux-spectateurs,6877.html

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