Creative America

9 juillet 2011 par - économie numérique

Lors des débats parlementaires de  la loi création et Internet certains contempteurs du système de réponse graduée avaient violemment mis en cause le gouvernement et les professionnels qui selon eux traitaient les internautes français comme des rats de laboratoire.

Il semble bien que les rats se multiplient ce qui est conforme à leur nature et même aient réussi à franchir l'océan Atlantique.

Les organisations syndicales représentant les producteurs de musique, de films de télévision et de cinéma viennent, en effet de signer aux Etats Unis avec les FAI un accord en vue de lutter contre le piratage dont les modalités ressemblent beaucoup à celles du système français si l'on excepte la sanction ultime de suspension de l'abonnement.

Elles se sont aussi regroupées dans une association "Creative America" dont l'objectif est de lutter contre la contrefaçon numérique et de défendre les emplois des industries culturelles.

La visée de l'accord est comme en France pédagogique et le dispositif est comparable à celui qui avait été imaginé à l'initiative de la Sacd entre les FAI et certaines organisations professionnelles du cinéma avant même le vote de la loi DAVSI.

Il   prévoit la possibilité d'une limitation  du débit des internautes qui auront fait l'objet de plusieurs avertissements. Ceux ci seront adressés par les FAI aux personnes repérées par les ayants-droits sans que ceux ne puissent  jamais connaitre leur identité.

En matière de protection de la propriété littéraire et artistique notre pays est un laboratoire d'idées qui n'ont pas l'air d'éffaroucher même dans un pays où la défense des libertés individuelles est chose sacrée.

Reste ici comme là bas à vérifier que la méthode douce de la pédagogie active peut être efficace.

 

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Commentaires (3)

 

  1. Salabreuil dit :

    Bonjour M.Rogard,

    Un article d’un journaliste américain répond à votre article, et analyse très bien les raisons de l’échec prévisible que sont les choix que fait actuellement l’industrie hollywoodienne pour contrer le piratage.

    http://www.slate.fr/story/41195/cinema-serie-musique-telechargement-musique-erreur

    Il ne s’en réjouit pas, mais tire évidemment la sonnette d’alarme : en faisant les mêmes choix que ceux de l’industrie du disque il y a dix ans, l’industrie hollywoodienne montre qu’elle n’apprend pas des erreurs du passé et va droit dans le mur. Car la situation actuelle est celle-ci, que l’auteur résume en une phrase : « la manière la plus facile et la plus commode de visionner les films ou les séries que l’on veut est de se les procurer illégalement. » Il détaille évidemment les incohérences et les difficultés que rencontre le spectateur de bonne composition voulant accéder à une offre légale- absurdités dont je ne doute d’ailleurs pas que vous ayez conscience.

    Le problème du piratage est donc que, non seulement, c’est gratuit, mais en plus c’est mieux : plus pratique, plus rapide, plus facile – et souvent techniquement de meilleure qualité. Et si c’est mieux, c’est entièrement la faute d’une l’industrie qui n’est pas à même de s’adapter et de répondre aux standards auxquels l’internaute exigeant s’est aujourd’hui habitué.

    • Pascal Rogard dit :

      L’article dont vous faites état pointe les complications de l’offre légale par rapport à la facilité d’accès qu’offre la piraterie.
      j’ai toujours dénoncé les manques de l’offre légale , les règles absurdes de l’accord professionnel sur la chronologie des médias et l’iinsuffisance des catalogues offerts.
      Je trouve toutefois l’article excessif car l’offre légale progresse rapidement en quantité et en qualité .
      Le succès aux USA de Netflix qui adapte son modèle à l’économie numérique ainsi que les différentes réponses des studios démontre que l’audiovisuel et le cinéma ont su régir plus vite que ne l’a fait la musique lorsque son économie a été sapée par le développement des échanges gratuits.
      D’ailleurs les conséquences économiques ne pas les mêmes et ni le cinéma ni l’audiovisuel n’ont été affectés de façon aussi forte que l’industrie musicale.
      Il reste c’est vrai beaucoup de progrès à faire mais je pense que les mentalités ont changé.

  2. « même dans un pays où la défense des libertés individuelles est chose sacrée. »

    Sans doute moins sacrée que la défense de la propriété intellectuelle.

    « Reste ici comme là bas à vérifier que la méthode douce de la pédagogie active peut être efficace. »
    J’attends cela avec impatience.

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