Le cadavre ne porte pas de costard

5 juillet 2012 par - audiovisuel, économie numérique

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La chambre de commerce des Etats Unis vient d'inviter les autorités américaines et européennes à engager rapidement un processus de discussion permettant de créer une zone de libre échange visant à libéraliser les échanges commerciaux et les investissements.

L'idée est désormais d'établir un vaste marché transatlantique numérique qui compte tenu des rapports de force actuels permettrait aux géants américains de l'Internet d'asseoir définitivement leur domination.

Dans le domaine culturel, cet exercice de libéralisation permettrait de revenir sur les acquis de la négociation Gats de 1993 et de vider définitivement de toute substance le concept d'exception culturelle.

L'agitation des milieux d'affaires américains trouve bien sûr un écho favorable au sein de la commision européenne toujours attentive aux propositions les plus libérales et de connivence avec les cercles d'influence qui proposent cette politique.

Cette démarche a été initiée dans le secret le plus total , mais ses promoteurs s'ils veulent avancer doivent désormais sortir du bois pour éviter le sort du défunt traité Acta dont le cadavre n'a même plus de costard.

On mettra en parallèle  cette soumission aux voeux des milieux d'affaires et l'injonction faite à la France de renoncer à harmoniser sur la base du taux réduit les ventes de livres physiques et numériques ou les obstacles accumulés pour empêcher le CNC d'harmoniser la taxe sur les télévisions en l'appliquant aux activités audiovisuelles des opérateurs de télécommunications.

L'Europe de 2012 est bien loin de celle de Jacques Delors et la défense de la diversité culturelle n'y est plus qu'un concept creux vidé de toute substance par l'affairisme ambiant.

 

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Commentaires (3)

 

  1. Ran dit :

    Pour informations,quels sont les moyens mis (ou à mettre) en oeuvre pour s’opposer à ces dérives financières? Au niveau européen, national, etc?

  2. Nierle dit :

    Très bonne initiative on pourra avoir accès au contenu Américain sans payer des ayants droit Français en plus (et surtout pour rien), pour le public c’est du 100% gagnant. Ou est-ce qu’on signe libérer les échanges? pour qu’enfin les ayants droit Français arretent de nous prennent en otage pour financer leurs bousins qu’est l’exception culturelle.

    Il restera plus qu’à faire comme en Espagne :

    La copie privée espagnole ramenée à 5 millions d’euros

    http://www.pcinpact.com/news/72296-copie-privee-espagnoramenee-a-5-millions-d%E2%80%99euros.htm

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