L’homme qui en savait trop

12 janvier 2014 par - audiovisuel

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Tout commence par un bon choix celui d' Aurélie Filippetti, confiant à René Bonnell une mission de réflexion sur le financement de la production et de la distribution cinématographique à l'heure du numérique .

Un bon choix car René Bonnell outre ses qualités intrinsèques de rigueur, d'objectivité liées à une formation économique, sa connaissance intime de la profession et de toutes ses pratiques résultant de l' expérience professionnelle excelle dans la pédagogie à un moment où la technologie bouscule les repères et obligera bon gré mal gré à des réformes d'un système de soutien qui résistera d'autant mieux aux changements qu'il sera rénové .
Le rapporteur tout en étant attentif aux réflexions des groupes de travail dont le Cnc l'avait entouré a su échapper aux visions corporatistes autant  des anciens que des jeunes pousses pour proposer ses propres analyses et  50 mesures concrètes portant comme l'a indiqué le Cnc sur :

 

" un partage de risques plus équilibré, fondé sur une transparence accrue (rendus de comptes, audits à rendre plus fréquents) et une maîtrise des coûts de production (présentation modifiée des devis, modulation des financements encadrés en fonction des pratiques) ;

Le financement de la production : lutte contre la bipolarisation grâce notamment à la réorientation du préfinancement (préachat des chaines de télévision, SOFICA, soutien public) et l’apport de capitaux complémentaires (crowdfunding, modèle alternatif de production intégrant la distribution) ;

La diffusion des films sur les différents marchés : chronologie des médias, aménagement de la distribution des films de la diversité dans les salles, soutien et contribution accrue de la vidéo à la demande et de l’export dans l’économie des films."

 

A ce rapport s'ajoute une étude approfondie de l'économie des films qui tout en mettant en lumière certaines difficultés de rentabilité  des œuvres permet à tous d'avoir une base commune de réflexion.
Sa lecture sera relativement ardue pour ceux qui n'ont pas une connaissance approfondie de notre système de soutien, mais elle a le mérite de montrer contrairement à certaines insinuations que le cinéma français n'a rien à cacher même si certains de ses protagonistes doivent faire preuve de plus de transparence .
Parmi les éléments les plus commentés on distinguera sans doute ceux concernant les rémunérations des talents  sujet "people" par excellence dont il est expliqué qu'en 2013 suite à quelques échecs commerciaux retentissants, elles ont sérieusement reflué avant toute mesure de régulation.
Idem pour la chronologie des médias puisque René Bonnel rejoint les analyses de son ancien patron Pierre Lescure et celles du Csa qui plaident pour de forts assouplissements de façon à rendre cette nécessaire régulation de l'offre de films compatible avec l'évolution des mode de diffusion des œuvres
C'est sans aucun doute cette partie du rapport qui a donné naissance à une nouvelle marionnette très présente dans  les médias pour porter la mauvaise parole et réussir à faire rire l'ensemble de la profession en prétendant que la mise en œuvre des préconisations de René Bonnell signerai la mort du cinéma français.
Mais le rire fait tout oublier et de Charles Maurice de Talleyrand  Périgord ne retenons pas le : "Tout ce qui est excessif est insignifiant" mais plutôt : " dans  les temps de révolutions, on ne trouve d'habileté que dans la hardiesse et de grandeur que dans l'exagération ".
Les réactions positives de la profession,celles d'Aurélie Filippetti et de Frédérique Bredin qui ont affirmé leur détermination à agir augurent bien de la suite .
Une suite qui doit être après  une  phase de concertation l'annonce des décisions indispensables pour donner un nouveau souffle à la politique du cinéma.

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