Humiliés et offensés

2 février 2014 par - audiovisuel

DR

Frédérique Bredin a présenté les vœux du CNC  aux professionnels  au cours d'une soirée sympathique et chaleureuse et la grande salle de la cinémathèque a  servi aussi de cadre à la projection du dernier et émouvant film de Nicole GarciaUn beau dimanche ".

Après Aurélie Filippetti à Biarritz la présidente du CNC a résolument inscrit sa démarche dans le temps de l'action qu'il s'agisse de mettre fin aux règles absurdes et incompatibles avec la jurisprudence européenne de l'actuelle chronologie des médias ou de moderniser le fonctionnement du compte de soutien pour mieux sauvegarder son principe fondateur:  le financement de la création par la diffusion.

Elle a fait du piratage professionnel " une priorité absolue " et comme la ministre qui organisera en Avril le Forum de Chaillot exprimé une volonté de modifier la relation de la culture avec des institutions européennes qui sous l'ère Barroso ont fait prévaloir un  libéralisme outrancier en opposant une interprétation rigide des traités européens aux souhaits de plusieurs pays dont la France  de moderniser leurs outils de politique culturelle.

En cette période d'égoïsmes nationaux , elle a aussi heureusement affirmé son souci de mettre en œuvre une solidarité européenne avec les pays du sud dont les cinématographies sont durement frappés par la crise et comme en Espagne où la TVA sur la billetterie a été portée à 21% par une politique publique destructrice.

Un des sujets qui devra être traité dans la loi création est celui des œuvres orphelines, indisponibles ou oubliées par des détenteurs de droits indignes de la mission d'exploitation qui leur a été confiée.

Ce n'est, en général, pas le cas des films détenus par les grandes sociétés qui ont engagé des politiques ambitieuses de numérisation de leur catalogue et font revivre progressivement des pans entiers de notre cinématographie.

Mais est -il besoin de rappeler le long parcours  juridique de Pierre Etaix en vue de faire revivre avec l'appui de la SACD son œuvre désormais acclamée dans le monde entier  pour constater que la législation actuelle est inadaptée  car ne donnant pas assez de moyens juridiques aux auteurs  pour s'assurer de  l'exploitation permanente et suivie que permet désormais la technologie numérique ?

Lutter contre les pirates est nécessaire, mais donner au public un accès à des œuvres qui  toutes d'une façon ou d'une autre ont été financées avec de l'argent public est encore plus indispensable.

Il est temps de mettre fin à cette humiliation, à cette offense à la création que constitue la non exploitation des oeuvres

Ce combat sera pour la SACD une des priorités de 2014.

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