Le dernier amant romantique

16 décembre 2009 par - économie numérique

Dec09 051

Jack Ralite entouré des actrices Anne Consigny et Laure Killing

A Cabourg  en fin de semaine, l'Adami a fêté les 10 ans des rencontres européennes des artistes qui ont pour cadre un  grand hotel rénové.

10 ans marqués par la présence de nombreuses vedettes qui ont témoigné leur soutien à une société de gestion qui fédère les artistes en défendant leurs droits sous la ferme présidence de Philippe Ogouz et la direction du très convivial  Bruno Boutleux.

Jack Ralite qui s'est toujours levé de bonne heure et  ne rate aucune occasion de défendre la création était bien sûr présent et a saisi l'opportunité de l'hommage qui lui était rendu pour sortir de sa hotte une citation de Marcel Proust:

 Les faits pénétrent mal dans le monde où vivent nos croyances.

Dans l'esprit du meilleur militant de la culture ,il ne s'agissait pas  de se moquer des dernières propositions communes à l'Adami et à la Sacem visant à assujettir les fournisseurs d'accès à Internet et donc les consommateurs à une rémunération compensatrice de la contrefaçon numérique.

Car  même si cette  idée en n'offrant au public aucune perspective positive d'accès aux oeuvres est en réalité bien moins séduisante que la défunte licence globale, elle présente  néanmoins pour la création musicale  le mérite de laisser ouverte la question de la rémunération des auteurs et artistes dans un univers où la valeur des oeuvres est niée au profit des intermédiaires ou des fabricants de matériels.

Plus surement  Jack Ralite se devait de rappeler qu'il serait temps dans notre pays qui se targue de tant faire pour la culture de se soucier un peu de ses créateurs .

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Commentaires (12)

 

  1. Philippe Axel dit :

    Cher Pascal

    La licence globale n’a rien de défunte puisque vos homologues de l’ADAMI et de la SACEM déclarait il y a quelques semaines :

    Bruno Boutleux : Comme je l’ai dit précédemment, l’échec de la loi Hadopi signifierait une incapacité à réguler les échanges illicites. Dans ce cas, la licence globale pourrait être une solution.
    – Bernard Miyet : Ce pourrait être le constat également tiré par nombre d’auteurs-compositeurs ou éditeurs de musique.
    http://www.electronlibre.info/Crise-du-financement-de-la-culture,00435#

    D’autres parts, vous oubliez au passage d’expliquer que Jack Ralite est un des plus fervent opposants à la Hadopi, et aussi un des plus talentueux dans son argumentation.Relisez un peu son intervention au Sénat à ce sujet c’est un régal.
    http://florencemeichel.blogspot.com/2009/05/seance-du-13-mai-2009-compte-rendu.html

    Donc on voit encore dans cet article tout votre talent à faire parler les autres et à déformer la réalité.C’est grave je trouve pour un responsable comme vous qui se doit à l’expectative plutôt qu’au lobbying.

    Philippe

    • Pascal Rogard dit :

      Encore une interprétation erronée de ma pensée .
      Mais comme j’y suis habitué, je ne m’en formalise pas.

    • Pascal Rogard dit :

      La citation est celle de Jack Ralite et sur le fonds si vous me relisez vous verrez que ma pensée n’est pas très eloignée des vôtres.

    • Benjamin dit :

      > Dans ce cas, la licence globale pourrait être une solution.

      Ou pas.

      Quand on se penche un minimum sur la licence globale, on s’aperçoit qu’il y a de nombreuses zones d’ombres (sans parler des lacunes, des chiffres erronées et de la non compétence des personnes qui la propose)

  2. Philippe Axel dit :

    Vous êtes très sympathique Pascal et je ne doute pas que vous soyez un passionné très cultivé mais la citation de Proust.
    « Les faits pénétrent mal dans le monde où vivent nos croyances. » a été écrite pour vous.

    Il y a un fait, un fait scientifique même s’il est issu d’une science humaine: l’économie. Le fichier numérique est un bien non rival.Et votre croyance c’est que l’on pourra le vendre à l’unité et lui appliquer le droit des biens rivaux.En gros vous défendez l’idée que la terre est plate et qu’il faut légiférer pour qu’elle reste plate.Vous n’êtes plus que 3 ou 4 dans ce pays à croire à tout ça et vous bloquez tout le monde.

    Dans mon livre je cite aussi Proust:
    « une idée forte communique un peu de sa force au contradicteur ».
    Là aussi vous êtes en plein dedans Pascal je suis désolé.

    • lucien veran dit :

      Fait « scientifique »

      Qu’un bien soit non-rival ne dit rien sur son prix…le pont aux ânes du coût marginal nul ne règle pas la question du régime conventionnel, contractuel ou juridique de la transaction (troc, prèt, co-contribution productive, simple achat à fort prix relatif en toute connaissance de la non-rivalité..voir l’information financière façon Bloomberg)qui peut s’établir entre celui qui en contrôle l’accés, mandataire d’un ayant droit ou ayant droit lui même..relisons Benkler et Lessig et évitons de caricaturer la « science »

      Bonne soirée.

      Lucien Véran.

      • Philippe Axel dit :

        Cher Monsieur Veran vous êtes un éminent économiste et je n’aurai pas l’audace de vous contredire.Je laisserai donc ce loisir à vos pairs:

        « Chaque bien réel est unique et ne peut être consommé qu’une fois. Les économistes parlent dans ce cas de “bien rival”. Mais les fichiers, une fois que les ménages se sont légalement équipés des moyens de duplication, deviennent des biens non-rivaux ; la consommation d’un fichier par un
        consommateur ne s’oppose nullement à l’utilisation de sa copie par quelqu’un d’autre. Tout au contraire, ceux qui entravent cette copie font acte de sabotage : ils tentent de s’opposer au progrès technique pour conserver une rente qui n’a plus de justification économique.” François Moreau (Conservatoire National des Arts et Métiers), Marc Bourreau
        et Michel Gensollen (Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications).
        Mars 2006.

        « Certains biens ont pour qualité d’être non-rivaux et ainsi, la consommation de ce bien par un agent ne peut diminuer celle d’un autre. Les situations créées par ce type de biens impliquent qu’on ne peut s’assurer que chacun
        contribuera au financement de la production de ce bien. Celle-ci suppose alors des financements indirects, le plus souvent de tiers payant. C’est un dispositif juridique qui vient pallier ce que l’économie néoclassique analyse comme une défaillance de marché.”
        Philippe Chantepie
        Chef du Département des études, de la prospective et des statistiques au ministère de la Culture et de la Communication

        “La non-rivalité qui oppose le téléchargement sur Internet aux autres modes de consommation des oeuvres culturelles est cruciale pour définir le modèle économique à adopter afin de réguler ces échanges. (…)Dès lors, la gratuité du
        téléchargement sur Internet n’est pas une hérésie économique.”
        Florence Lévy et Roger Tornile du Groupe d’ Economie Mondiale de Science Po

        « Si je vous donne ce verre d’eau j’en suis dépossédé, par contre, si je vous donne une information je l’ai encore. Si je peux vous donner quelque chose et l’avoir encore, c’est que cette chose est gratuite par nature. »
        Jacques Attali

        Et je peux vous en trouver encore quelques-unes si vous le souhaitez.Je vois que vous conseillez les industriels du cinéma et de la musique, la question est donc de savoir si vous etes de bon conseil ou si vous aussi, vous mettez en danger toute ces filières en leur faisant perdre du temps ?Faire du fichier numérique un bien rival, on a déjà tenté il me semble, cela s’appelait les DRM.Dès lors qu’on les abandonne, le financement sera fait par des ressources indirectes.

        Cordialement
        Philippe

        • ls01 dit :

          Ne confondons pas bien non rival et bien non excluable (« excludable », selon la terminologie de feu M. Samuelson…)

          Le problème de la loi Hadopi, c’est qu’il est également probable que « l’excluabilité » soit très compliquée, à moins de faire beaucoup d’impasses sur quelquees droits que d’aucuns jugent encore fondamentaux (vie privée, liberté d’expression…) – Puisque la loi a été votée, l’avenir nous renseignera… Mais comme d’habitude nous négligerons ses enseignements 😉

        • lucien Veran dit :

          Un verre d’eau !

          Vous n’aviez pas bien lu…et il s’agissait plus de droit que d’économie, je ne conseille pas la filière…j’observe qu’une technologie sans droit c’est un peu comme un AK 47 dans les mains d’un serail killer..reparlons en tranquillement et de nouveau sortez des facilités du type du verre d’eau d’attali…une farce démagogique.

          Bonne soirée.

          Lucien Véran.

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