Le rivage des Syrtes

11 décembre 2011 par - économie numérique

Frédéric Mitterrand en grand spécialiste de la cuisine et Eric Besson considéré comme un magicien du tweet ont peut être trouvé la bonne recette pour engager la réflexion et proposer des solutions nouvelles sur des sujets sensibles.

La mission sur la télévision connectée rassemblait après une gestation laborieuse des experts chevronnés ayant roulé leur bosse au CSA ,au CNC, dans les télévisions publiques et privées et deux jeunes pousses de l'Internet et des télécoms.

Le rapport qui vient d'être publié s'inscrit dans la continuité de la politique française de soutien à la création tout en proposant certaines inflexions majeures dont l'objectif est de tenir compte de l'arrivée de nouveaux acteurs qui n'auront pas forcément à coeur d'inscrire leurs actions dans le cadre réglementaire français.
Au coeur des propositions , il y a le souci de renforcer les offres légales et les acteurs nationaux qui y contribuent en dépoussiérant comme l'a aussi récemment proposé la SACD un certain nombres de règles de programmation des films.

L'obsolescence d'une partie de ces règles est reconnue par tous, mais telles la bernique sur son rocher elles subsistent en raison du conservatisme d'un milieu professionnel qui a du à titre d'exemple être quelque peu bousculé par l'imaginatif James Cameron pour enfin comprendre que la numérisation des salles était inéluctable.

L'autre idée forte est de revoir les règles de financement du Cosip pour rendre le système de financement de la création plus équitable en y faisant  contribuer les acteurs de l'Internet .

Il est également souhaité à juste titre que les nouveaux financeurs  en particulier venant des télécoms ou demain de l'Internet puissent  avoir un meilleur retour sur  leur contribution , le CNC ayant intérêt à pratiquer à leur égard une politique d'assimilation et non de les considérer comme des cochons de payant extérieurs au système.

Enfin les experts qui ont peut-être chacun dans sa partie un compte à régler avec le CSA proposent de confier la régulation économique à l'Arcep et à terme de fusionner les deux autorités

Les meilleurs rapports pouvant rester lettre morte, on saura bientôt si le gouvernement sait se saisir de cette opportunité ou s'il préfère  camper sur "  le rivage des Syrtes ".

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Commentaires (3)

 

  1. Jul dit :

    Il n’est pas équitable de faire contribuer les FAI et autres intermédiaires à l’industrie culturelle. Les dits FAI/intermédiaires gèrent des flux. Qu’il y ait des contenus de l’industrie culturelle ou non, leur métier reste le même. Faire passer des 0 et des 1 d’un point A à un point B.

    D’ailleurs a tant se plaindre que les FAI gagnent de l’argent sur le dos de l’industrie culturelle, pourquoi ne pas tout simplement interdire tout contenu de ce type sur internet. Exit la VOD, les titres musicaux en lignes, les photos. Ca fera plus de place pour le contenu des utilisateurs.

    Sans FAI/intermdiaires technique, l’industrie de la culture aurait tellement moins de publicité gratuite, et de possibilité pour distribuer ses contenus, qu’il faut vraiment aimer se tirer une balle dans le pied, ou être avide pour agir comme vous le faites sans arrêt.

    Par contre énorme avantage a vivre en France avec des rapaces comme les ayants droits du coin, c’est que finalement, on apprend vite a se passer de la « culture » pour trouver d’autre divertissement moins luxueux.

    • Pascal Rogard dit :

      Les FAI ne contribuent pas au Cosip au titre de leurs activités télécom mais au titre de leurs activités de distributeur audiovisuel ce qui est équitable par rapport aux distributeurs satellite ou aux réseaux cablés
      Et merci pour le mot rapace,personnellement je ne trouve rien de plus beau que le vol d’un de ces oiseaux

      • Jul dit :

        Certes, c’est salir le nom de ces oiseaux, que de les comparer à des sociétés/personnes avides d’argent. Mais c’est l’allégorie la plus proche de votre comportement, a savoir fondre sur toute opportunité pour taxer un peu plus. On va finir par avoir un impôt obligatoire spécial SACEM.

        Pour le coté « distributeur audiovisuel », c’est équitable lorsqu’il s’agit du coté télévision des abonnements. Une taxe sur les flux ADSL hors de ce contexte, est par contre totalement injuste. A moins que la poste ne soit taxées puisqu’elle aussi, peut servir a transmettre du contenu audiovisuel soumis à des droits d’auteur.

        Ah et j’avais oublié, pour les offres légales, le jour où ce sera facile d’accès (tant en utilisation, qu’en cout), peut-être qu’elles auront du succès.

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