Le convoi

12 juin 2013 par - audiovisuel

DR

Les assises de l'audiovisuel organisées par la Ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti ont fait salle comble.

Il est vrai que la période est propice à des réflexions nouvelles et peut-être à des changements d'orientation.

Ce qui a frappé c'est la rapidité avec laquelle  Olivier Schrameck s'est installé dans ses nouvelles fonctions de président du CSA  revendiquant un système d' autorégulation qui dans son esprit se substituerait progressivement à la réglementation dépouillant le pouvoir politique d'une partie de ses attributions .

Il est vrai que dans un univers qui se complexifie la négociation des règles du  jeu par les acteurs eux-mêmes présente l'avantage d'être mieux adaptée aux réalités comme l'ont montré les négociations réussies sous l'égide de Christine Albanel de la transcription du nouveau système d'obligations patrimoniales.

Mais encore faut il car les  diffuseurs privés ne sont pas des mécènes naturellement tentés de souscrire à des contraintes d'investissement dans la création que le convoi soit bien accompagné et que s'exerce au bon moment certaines pressions, certaines fortes incitations favorisant une issue positive des négociations.

Le CSA est-il mieux armé pour le faire que le pouvoir politique ?  Je n'en suis pas sûr

Les débats sur la création et la production ont permis d'entendre les points de vue opposés des diffuseurs et des producteurs sur le partage de la valeur.

Le sénateur Jean Pierre Plancade dont l'excellent rapport remet aussi en cause certaines règles fixés par les décrets Tasca s'est fait copieusement huer par les nombreux producteurs présents dans la salle, ce qui prouve au moins que cette activité ménage quelques périodes de temps libre

Car si le maintien d'une production indépendante forte est une nécessité pour favoriser le pluralisme de la création, les règles actuelles peuvent être revues sans qu'il soit nécessaire de crier au loup. Et la nomination de Laurent Vallet fin connaisseur du secteur permet d'espérer une sortie équilibrée

Le plus surprenant fut néanmoins le discours de Rémy Pflimlin plaidant pour un élargissement de la plage publicitaire de France Télévisions alors que la vocation naturelle du service public et la conjoncture économique auraient du le conduire à défendre un surplus de redevance .

Ce fut David Assouline qui refusant les aller et retours législatifs proposa une amélioration de l'assiette et du montant de la redevance seule manière de garantir sur le long terme des ressources stables.

Quant aux auteurs ils ne peuvent que souhaiter un service public fort ,bien financé et soucieux d'affirmer sa différence

Et pour le secteur privé il leur conviendra de renvoyer à leurs études de marché  ce qui souhaitent pour des raisons de rentabilité commerciale brader la langue française et amoindrir les règles qui ont façonné notre exception culturelle.

PS La réaction de Bérénice Béjo et des cinéastes après la rencontre avec Barroso à Strasbourg

http://www.huffingtonpost.fr/costagavras/libre-echange-etats-unis-europe-culture_b_3428819.html

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